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La ruée vers l'Est !
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Ils ont choisi Pantin et nous expliquent pourquoi
Les pionniers américains rêvaient du Grand Ouest, les Franciliens, eux, semblent se déplacer toujours plus vers l’est. Les derniers chiffres publiés par l’Insee, le 27 décembre, confirment un dépeuplement (relatif) de Paris au profit des communes limitrophes, à l’image de Pantin. Mais qu’est-ce qui attire les nouveaux arrivants ? Nous leur avons posé la question vendredi 1er février, date à laquelle plusieurs centaines d’entre eux participaient, aux côtés du maire, des élus et des représentants des services municipaux, à une soirée d’accueil.
Dossier réalisé par Christophe Dutheil, publié dans Canal n°276, mars 2019.
« La construction de logements permet de maintenir des prix abordables »
La présence d’un réseau de transport conséquent et la construction de nouveaux logements ont durablement renforcé l’attractivité de Pantin, selon Olivier Léon, directeur régional adjoint de l’Insee Île-de-France. Entretien.
Où se font les principaux mouvements de population en Île-de-France ?
Olivier Léon : Globalement, la région continue de gagner des habitants, mais à un rythme un tout petit peu moins fort qu’au cours des périodes précédentes : on dénombre 53 000 nouveaux habitants par an sur la dernière période, contre un peu plus de 60 000 au cours des années précédentes (de 2006 à 2012). Mais il y a des différences de plus en plus marquées à l’intérieur même de la région. La forte croissance de la population concerne une partie seulement des territoires : ceux qui contournent Paris par l’est, depuis Cergy-Pontoise jusqu’à Massy-Palaiseau. À l’opposé de ce croissant est, il y a Paris, qui perd des habitants, et un croissant ouest qui est plutôt sur le déclin, avec par exemple très peu de progression dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines.
Que constatez-vous à Pantin ?
O.L. : La ville a une croissance démographique soutenue, dans la moyenne haute de celle des communes de Seine-Saint-Denis. Elle est attractive pour les familles en quête d’un logement car elle est très proche de Paris. On sait que la croissance est conditionnée par la proximité des infrastructures de transport et par la construction. Les nouveaux immeubles et les quartiers qui sortent de terre permettent d’accueillir les arrivants. Mais ils aident surtout ces villes à maintenir des prix relativement abordables, à la location ou à l’achat.
Quels sont les enjeux de cette croissance démographique pantinoise ?
O.L. : Le principal défi sera d’arriver à bien accueillir les nouveaux arrivants, qui sont en moyenne un peu plus jeunes et diplômés que la population résidente, par exemple avec la construction de logements en adéquation avec leur profil et avec le développement d’une offre de services attractive (garde d’enfants, collèges, lycées...).
Kim Porta, 27 ans, et Louis Destombes, 30 ans, architectes
Un appartement suffisamment grand
Nous venons du 19e arrondissement et Pantin était, pour nous, la porte à côté, le lieu où nous avons fait de très nombreuses sorties et balades au grand air... Après avoir pas mal cherché dans le département, sur un axe allant de Montreuil à Saint-Denis, nous avons trouvé ici un appartement en location pas trop cher et suffisamment grand pour nous accueillir tous les trois.
Frédéric Lecordier, 46 ans, ingénieur conseil
Pour la proximité avec le métro
Après neuf ans au Pré-Saint-Gervais puis à Montreuil, nous voulions acheter un bien immobilier et nous avons trouvé ce qu’il nous fallait à Pantin. Nous connaissions déjà bien la ville et nous avions déjà pas mal de repères et de contacts dans le coin. La proximité d’une station de métro a été déterminante dans notre choix.
Nadine Leroy, 59 ans, salariée dans les finances publiques, et Christian Leroy, 61 ans, retraité
Pour son canal et ses nombreux parcs
Nous avons longtemps loué un appartement à Paris et nous voulions, pour la retraite, acheter notre logement. Nous avons trouvé la perle rare à proximité du parc Henri-Barbusse et nous sommes sur le point d’emménager. Pantin s’est un peu imposée comme une évidence, puisque notre fils s’y est installé avant nous et que nous avons souvent été amenés à venir nous promener par ici. En tant que Bretons d’origine, nous avons aussi un a priori très favorable sur la ville : elle offre à la fois l’eau et la verdure, grâce à son canal et ses nombreux parcs !
Jean-Philippe Zébus, 61 ans, salarié dans l’aéronautique
Un logement proche des commerces
Originaire de Guyane, j’ai pris récemment de nouvelles fonctions dans le centre de Paris. Je cherchais un logement à proximité immédiate du périphérique, plutôt dans la zone est que l’on m’avait recommandée. J’ai trouvé à Pantin exactement ce que je souhaitais, à savoir un appartement agréable, proche des commerces et bien desservi par les transports en commun.
Amélie d’Anzi, 25 ans, graphiste textile, et Wei-An Wang, 28 ans, chercheur
Un fort potentiel de développement
Nous avons emménagé en septembre 2018 dans le quartier des Quatre-Chemins, où nous avons réussi à trouver un appartement plus grand que celui que nous occupions précédemment à Paris. Pantin est proche de nos lieux de travail respectifs : Bobigny et Paris. Le quartier est aussi en pleine effervescence, notamment avec la réhabilitation de certains ateliers et il semble avoir un fort potentiel de développement.
Philippe Le Faure, 60 ans, journaliste
Pour la qualité de vie
Je viens d’emménager à Pantin avec ma femme et nos deux enfants, qui sont musiciens. La proximité de La Villette, de la Cité de la Musique et du pôle musical qui gravite aux alentours, est très importante pour nous, de même que le dynamisme de l’équipe municipale et la qualité de vie que nous avons trouvée. L’immeuble dans lequel nous nous sommes installés, situé près de l’Église, a aussi une belle histoire : il s’agirait d’une ancienne mûrisserie de bananes, reconvertie en logements.
Interview d'Olivier Léon, directeur régional adjoint de l’Insee Île-de-France
" La construction de logements permet de maintenir des prix abordables "
La présence d’un réseau de transport conséquent et la construction de nouveaux logements ont durablement renforcé l’attractivité de Pantin, selon Olivier Léon.
Où se font les principaux mouvements de population en Île-de-France ?
Olivier Léon : Globalement, la région continue de gagner des habitants, mais à un rythme un tout petit peu moins fort qu’au cours des périodes précédentes : on dénombre 53 000 nouveaux habitants par an sur la dernière période, contre un peu plus de 60 000 au cours des années précédentes (de 2006 à 2012). Mais il y a des différences de plus en plus marquées à l’intérieur même de la région. La forte croissance de la population concerne une partie seulement des territoires : ceux qui contournent Paris par l’est, depuis Cergy-Pontoise jusqu’à Massy-Palaiseau. À l’opposé de ce croissant est, il y a Paris, qui perd des habitants, et un croissant ouest qui est plutôt sur le déclin, avec par exemple très peu de progression dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines.
Que constatez-vous à Pantin ?
O.L. : La ville a une croissance démographique soutenue, dans la moyenne haute de celle des communes de Seine-Saint-Denis. Elle est attractive pour les familles en quête d’un logement car elle est très proche de Paris. On sait que la croissance est conditionnée par la proximité des infrastructures de transport et par la construction. Les nouveaux immeubles et les quartiers qui sortent de terre permettent d’accueillir les arrivants. Mais ils aident surtout ces villes à maintenir des prix relativement abordables, à la location ou à l’achat.
Quels sont les enjeux de cette croissance démographique pantinoise ?
O.L. : Le principal défi sera d’arriver à bien accueillir les nouveaux arrivants, qui sont en moyenne un peu plus jeunes et diplômés que la population résidente, par exemple avec la construction de logements en adéquation avec leur profil et avec le développement d’une offre de services attractive (garde d’enfants, collèges, lycées...).