Culture
L'amour en Magasin
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Avec Futures of Love, les Magasins généraux « anticipent le devenir de la vie amoureuse et sexuelle » en lien avec les évolutions sociétales. Exposition et festival démarrent avec tambours et trompettes le soir de la Fête de la musique pour un événement qui s’annonce festif, artistique, prospectif... et coquin.
Article de Alain Dalouche, publiée dans l'agenda Canal n°279, juin 2019.
Les Magasins généraux en missionnaires de l’amour ? Plutôt en révélateurs de tendance, selon Eugénie Lefèvre, la directrice du centre de création qui s’attache à « saisir des signaux faibles dans la société pour les présenter à travers un prisme un peu particulier ». Métamorphosé par l’évolution des sciences et des mœurs, l’amour s’expose et se fête avec le couple exposition/festival : la réflexion et l’imagination d’un côté, la légèreté et la fête de l’autre. « L’exposition artistique s’amplifie d’un festival très grand public, entièrement ouvert aux familles, mais aussi de performances, de colloques », complète Eugénie Lefèvre.
Futures of Love convient donc à tous les yeux, même les plus juvéniles. « Sur les huit chapitres, deux sont volontairement plus abstraits. Ce sont des chapitres dédiés aux relations sexuelles et amoureuses dans la nature et au concept de l’amour comme énergie universelle », soutient Keimis Henni, l’un des deux commissaires de l’événement. Son binôme Anna Labouze insiste sur les visites guidées du parcours enfant mais aussi sur l’ouverture aux adolescents : « Un vrai sujet pour eux ! Le discours et la réflexion ont été pensés pour ce public adolescent avec une spécialiste, la médiatrice (pantinoise), Anaïs Montevecchi. »
L’amour n’est plus ce qu’il était…
Le festival outdoor, festif et musical, répond à l’exposition indoor. « La place de la Pointe va danser sur des genres de musique différents pour plaire à tout le monde. Les trois semaines de réjouissances s’inaugurent avec la Fête de la musique et se terminent – en réalité – avec le feu d’artifice du 14 juillet organisé par la ville », insistent les commissaires. Les festivités pour tous et les parcours familiaux pudiques et réservés n’occultent pas l’approche plus coquine de l’exposition sur la sexualité et la pornographie. « Chez les jeunes artistes, l’opposition amour/sexualité n’est plus vraiment d’actualité. Nous assumons leurs propos ; toute l’exposition vise aussi à décloisonner, à détruire des murs et des barrières », s’enthousiasme Keimis Henni. Un colloque réunissant des philosophes, des sociologues, des artistes et des experts du monde de la data va également donner du corps à l’événement. Parmi les 38 artistes mobilisés, citons le vidéaste et poète britannique Ed Atkins, le photographe japonais Nobuyoshi Araki ou encore le plasticien franco-algérien Neil Beloufa.
Programme Futures of Love
Du vendredi 21 juin au 8 septembre 2019.