"Que viennent les Barbares" © Christophe Raynaud de Lage

Culture

Questionner la notion d’identité française !

Ce mois-ci, Que viennent les barbares, le dernier spectacle de Myriam Marzouki, se joue à quatre reprises au théâtre du Fil de l’eau. À la croisée de l’histoire et de la philosophie, il questionne la notion d’identité française.
Article de Pascale Decressac, publié dans Canal n°303, janvier/février 2022.

Publié le

« Dans Que viennent les barbares, j’ai voulu interroger ce que signifie être Français dans notre imaginaire collectif », explique Myriam Marzouki, metteure en scène et professeure de philosophie. Sa dernière création explore donc les questions d’identité, d’altérité et de perception dont il est si difficile de se défaire. « Si vous demandez à quelqu’un de représenter un Français, jamais on ne vous dessinera une personne noire… », observe-t-elle.
Comme la couleur de peau, le patronyme ou la religion restent intimement associés à cette image de l’identité hexagonale. « Nous avons tous des préjugés, conscients ou inconscients. Se demander ce que c’est que d’être Français peut être un piège », poursuit la metteure en scène qui, finalement, préfère cantonner cette question au champ juridique. « Elle porte tellement de passions et de violence… »

D’ici et d’ailleurs
Pour comprendre ce qui nous lie et nous sépare, elle a écrit, avec Sébastien Lepotvin,  ce spectacle en convoquant la figure du « barbare », pris au sens antique du terme, à savoir « celui qui est d’ailleurs ».
La pièce s’appuie également sur un important travail de recherche et rassemble une dizaine de personnages historiques. De Jean-Baptiste Belley, député noir pendant la Révolution française à James Baldwin, écrivain afro-américain débarqué dans la France des années 60, à une époque où la figure du barbare est incarnée par l’Algérien contre qui l’on se bat, « les figures historiques nous éclairent sur la société d’aujourd’hui », assure Myriam Marzouki.
Toutefois, Que viennent les barbares n’est ni un documentaire, ni une pièce politique. « On y parle de la manière de coexister, mais on n’y défend pas une thèse politique. Cette création est avant tout une rêverie. Au fil des tableaux, on chemine avec des personnages comme si on feuilletait un livre d’histoire, comme si l’on traversait la galerie d’un musée. »

Informations pratiques :

  • Que viennent les barbares (en partenariat avec la MC 93 - Maison de la culture de Bobigny)
  • Jeudi 13 et vendredi 14 janvier à 20.00, samedi 15 à 18.00 et dimanche 16 à 16.00
  • Théâtre du Fil de l’eau - 20, rue Delizy. Dès 15 ans.
  • En sa voir plus sur le site internet de la ville


Et aussi en janvier et février...  

  • De l’humour avec Le Temps de vivre de Camille Chamoux, mardi 11 janvier à 20.00, salle Jacques-Brel, 42 avenue Edouard-Vaillant.
  • Des spectacles jeune public avec Je brûle d’être toi (dès 4 ans), mercredi 19 janvier à 15.00 et samedi 22 à 16.00, salle Jacques-Brel, et Zone blanche, jeudi 27 janvier, salle Jacques-Brel.
  • Du cirque avec De bonnes raisons (dès 8 ans), jeudi 3 et vendredi 4 février à 20.00, salle Jacques-Brel.
  • De la musique avec Bachar Mar Khalifé, mercredi 9 février à 20.00, salle Jacques-Brel.
  • Du théâtre d’objets à découvrir en famille avec Dimanche, vendredi 11 février à 20.00 et samedi 12 à 18.00, théâtre du Fil de l’eau, 20 rue Delizy.

Tous les spectacles de la Saison culturelle sont à réserver au  01 49 15 41 70  ou sur le site internet de la ville.