Développement urbain

Une deuxième vie pour les sheds

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Aux Quatre-Chemins, un patrimoine réhabilité

L’automne sera marqué par le coup d’envoi de l’ambitieux chantier de réhabilitation des sheds, ces anciens bâtiments industriels reconnaissables à leur toiture en dents de scie. 
Au programme, un an de travaux avec, à la clé, la création d’un espace dédié à la petite enfance et d’un autre tourné vers l’art et la culture.
Article de Tiphaine Cariou, publié dans Canal n°280, juillet-août 2019.

Deux siècles après leur construction, les derniers vestiges de l’ancienne filature Cartier-Bresson – 600 ouvriers à l’apogée de son activité – s’apprêtent à débuter une deuxième vie. «  Pour nous, ces sheds, parmi les plus anciens du département, sont des petits bijoux dont nous voulons évidemment conserver l’authenticité, explique en préambule Maud Caubet, directrice de l’agence d’architecture éponyme en charge de la réhabilitation. Mais nous voulons aussi les inscrire dans leur époque grâce à un vocabulaire contemporain minimaliste.  »
Le programme est posé : la réhabilitation oscillera entre conservation d’un patrimoine industriel unique et réaménagement permettant de faire évoluer le bâtiment et ses usages. Car dès l’automne 2020, ce sont les enfants, les amateurs d’art et les habitants du quartier qui se presseront dans ce lieu vivant. 

Lumière et transparence
Se déployant sur une surface de 135 m2, l’antenne du Relais petite enfance sera le lieu de rendez-vous des assistantes maternelles des Courtillières et des Quatre-Chemins. Outre ses espaces d’accueil et de réunion, une salle de jeux aux couleurs vives et une petite cour extérieure seront consacrées aux enfants.  
Reconnaissable à ses sols et murs en béton brut rappelant l’histoire du bâtiment, l’espace artistique de 200 mcomprendra, pour sa part, une vaste zone d’exposition, un bureau dédié à la médiation culturelle et un atelier d’artiste mis à disposition des créateurs en résidence. «  Grâce à une grande baie vitrée, une communication visuelle sera possible entre les espaces petite enfance et artistique,complète Maud Caubet. Cela nous paraissait intéressant que les enfants puissent voir qu’il se passe quelque chose de très différent juste à côté.  »
Point commun entre les deux lieux : la lumière, omniprésente. Tout un travail sur la transparence présidera ainsi à leur aménagement et une nouvelle toiture, habillée de zinc et de verre, se métamorphosera en puits de lumière. 

Brique iconique
À l’extérieur, les façades de briques rouges donnant sur les trois tours d’habitation retrouveront une nouvelle jeunesse grâce à un nettoyage méticuleux. Quant aux façades côté parc, elles seront entièrement démolies puis reconstruites avec de longues briques noires. «  On réutilise l’idée de la brique mais qu’on assume avec une couleur plus sombre afin de marquer la dichotomie entre l’architecture du passé et la nouvelle, justifie Maud Caubet. De larges baies vitrées y seront également créées. Il sera possible de les ouvrir pratiquement à 100 %, ce qui permettra de casser la lecture classique du dedans et du dehors.  »
Complètement intégré au parc Diderot, le bâtiment dialoguera sans cesse avec son voisin vert dont l’embellissement devrait prendre fin en 2020. En guise de trait d’union, un large parvis ponctué de blocs de béton décorés de graffitis – d’anciens pans de murs des Magasins généraux quand ils étaient encore le « temple du graff ».

Pendant les travaux, comment accéder à l’école Diderot ?  

Pendant les travaux de réhabilitation des sheds, de construction de l’école élémentaire et d’agrandissement du parc Diderot, la rue piétonne permettant la liaison entre l’avenue Jean-Jaurès et la rue Gabrielle-Josserand sera provisoirement fermée. Afin de ne pas contraindre les familles résidant avenue Jean-Jaurès à effectuer un détour de 500 mètres pour rejoindre l’école maternelle Diderot, un nouveau cheminement a été aménagé. À partir de la rentrée de septembre, il sera possible de traverser la résidence In’li, dont l’entrée se situe au 148-150, avenue Jean-Jaurès, et de pénétrer dans l’école par l’arrière du bâtiment où une entrée gardiennée sera créée. À noter que l’entrée habituelle de l'école est conservée pendant la durée des travaux.