Éducation
À la maison, comme à l’école
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Jeudi 26 mars, alors que l’école à la maison n’avait que dix jours, les enseignants de plusieurs établissements primaires de la ville ont invité leurs élèves à dessiner des fleurs colorées sur du papier blanc et à les accrocher aux fenêtres et balcons de leurs domiciles. « C’était une action symbolique, souligne Séverine Villard, directrice de l’école maternelle Jean-Jaurès. Les familles ont montré, au travers de cette installation artistique éphémère, que leurs liens avec l’école n’étaient pas rompus durant le confinement. »
Si cette action a pu leur mettre du baume au cœur, plusieurs enseignants, dont la principale préoccupation est de ne pas creuser les inégalités, l’ont confié : « La continuité pédagogique n’est pas une mince affaire. On se débrouille comme on peut. » Leur première tâche ? Collecter et vérifier les adresses mail et les numéros de portable de toutes les familles afin de s’assurer que les envois des professeurs ne restent pas lettres mortes. Et, quand cela a été le cas, des appels téléphoniques ont été passés et des documents imprimés déposés dans les foyers. Chronophage, mais efficace.
Le réveil de la créativité
Vidéos en ligne, blogs, groupes WhatsApp, classes virtuelles… Du côté des parents, ils sont nombreux à apprécier l’esprit créatif des professeurs. Souad, maman de trois enfants, explique : « Ma fille, qui est en CM1, participe à une classe virtuelle. Elle suit des vidéoconférences avec sa maîtresse plusieurs fois par semaine, en demi-groupe. Elle se montre très autonome. Cette expérience lui plaît beaucoup. »
Au collège Jean-Lolive, plusieurs professeurs se sont également mis aux cours interactifs en ligne. Le principal de l’établissement, Nicolas Menant, estime que la plupart des élèves y participent. « En appelant les familles dont les enfants avaient un peu disparu de la circulation, les équipes de la vie scolaire ont réussi à les raccrocher aux wagons », se félicite-t-il. Avant les vacances de printemps, le principal a eu la bonne surprise d’être contacté par l’entreprise Vinci et la Fondation Rothschild qui ont fait un don de 60 tablettes numériques et de 15 ordinateurs portables. « Nous sommes ravis. Nous attribuons ces équipements informatiques aux élèves dont les familles ne possèdent qu’un seul téléphone pour deux ou trois enfants. »
Le soutien scolaire présent
Du côté des associations de soutien scolaire, 4Chem’1 Evolution accompagne à distance les élèves du CP à la Terminale depuis le début du confinement. Les échanges se font sur WhatsApp ou sur des plateformes web gratuites. « Ces outils permettent à nos bénévoles d’aider nos jeunes adhérents », assure la responsable de l’association, Nathalie Teixeira. Une dizaine d’étudiants, de retraités et d’actifs donnent ainsi rendez-vous plusieurs fois par semaine aux enfants et adolescents suivis individuellement ou en petits groupes. « En temps normal, ils sont une centaine à fréquenter les locaux de notre association. En ce moment, une cinquantaine d’entre eux bénéficient d’un soutien en ligne. Certains sont très demandeurs, d’autres ont décroché, observe Nathalie Teixeira. L’annonce de la suppression du brevet et du bac a démobilisé les plus grands. »
Pour la structure associative des Quatre-Chemins, les inégalités scolaires risquent de se creuser avec le confinement. Nathalie Teixeira, dans un soupir, conclut : « Il va falloir mettre les bouchées doubles dans les prochains mois. Nous aurons besoin de plus de bénévoles … »
L’association 4Chem1’ Evolution et la Cité fertile collectent actuellement du matériel informatique pour que tous les jeunes Pantinois puissent suivre le programme scolaire à distance. Si vous possédez un ordinateur ou une imprimante dont vous ne vous servez plus, con helene.flourac@citefertile.com, en mettant en objet de votre email « Don matériel informatique pantin ».
Pour prêter main forte à l’association : contact@4ce.asso.fr ou 06 21 11 08 45.