Des distributeurs de protections périodiques

Lutter contre  la précarité menstruelle

Ne pas pouvoir s’acheter assez de serviettes hygiéniques et de tampons chaque mois pour se protéger correctement pendant ses règles : c’est la définition de la précarité menstruelle. En 2023, elle concerne 3,9 millions de femmes – deux fois plus qu’en 2021. Une situation aggravée par l’inflation puisque le coût des protections périodiques a augmenté de 10 % en un an. « La précarité menstruelle est très répandue dans les quartiers populaires, explique Hawa Touré, conseillère municipale déléguée à l’Egalité femmes-hommes. Permettre à toutes celles qui ne savent pas comment elles vont s’en sortir chaque mois d’obtenir gratuitement leurs protections, c’est mener une véritable politique publique en faveur des femmes ! »

Parler des règles, c’est essentiel

Fin septembre, 15 distributeurs de serviettes hygiéniques et de tampons (avec et sans applicateur) ont ainsi été installés dans des équipements municipaux accueillant du public, le plus souvent dans les toilettes, afin de dépanner gratuitement les femmes qui en ont besoin, parce que leurs règles viennent soudain d’arriver ou parce qu’elles souffrent de précarité menstruelle. « Installer ces distributeurs, poursuit l’élue, c’est aussi donner de la visibilité à la question des règles et aux maux qui les accompagnent comme l’endométriose, trop peu connue alors que cette maladie fait souffrir de nombreuses femmes. »

Culottes menstruelles pour toutes !

« Deux autres actions municipales contre la précarité menstruelle sont en cours de déploiement, ajoute Philippe Lebeau, conseiller municipal délégué à la Santé et au Handicap. Nous avons lancé une sensibilisation du grand public à l’usage des culottes menstruelles, plus durables car réutilisables. Un stand d’information a ainsi été déployé le 17 septembre sur l’espace public durant la Journée sans voiture. Nous préparons aussi la distribution d’un kit comprenant plusieurs culottes menstruelles, destinées aux femmes socialement défavorisées. »
Pour cela, la direction de la Santé de la ville travaille en coopération avec le pôle Social, les centres municipaux de santé, le centre communal d’action sociale et les associations solidaires. Objectif : étudier la mise en œuvre de ce dispositif. Une première culotte sera ainsi distribuée aux femmes bénéficiaires identifiées par la ville et ses partenaires. Si l’essai est concluant, elles recevront, d’ici à fin 2023, un kit complet, évitant une dépense conséquente, la culotte menstruelle étant vendue entre 20 et 30 euros pièce. Car si avoir ses règles n’est pas un choix, les vivre dignement devrait être un droit !

* Chiffres extraits de l’enquête menée par l’association Règles élémentaires et Opinionway en février 2023.

Où se procurer des protections périodiques gratuitement ?
> Depuis mi-septembre : au sein des antennes jeunesse, des centres municipaux de santé, des maisons de quartier, du centre administratif (au rez-de-chaussée et au premier étage) et de l’hôtel de ville.
> Début 2024 : au sein des gymnases Michel-Théchi, Maurice-Baquet, Léo-Lagrange, Henri-Wallon et Hasenfratz, aux Sheds, à la Manufacture, salle Jacques-Brel, au théâtre du Fil de l’eau, à la Maison des associations, au centre culturel Nelson-Mandela et à la Maison des femmes.