Santé et Prévention
Des distributeurs de protections périodiques au collège
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Un distributeur qui change la vie des adolescentes
Dans les toilettes des filles, juste au-dessus des lavabos, un distributeur d’un nouveau genre a fait son apparition il y a quelques semaines. Rempli de tampons et de serviettes à base de coton bio, il fait aujourd’hui complètement partie du paysage. Créé par Marguerite & Cie, une entreprise solidaire d’utilité sociale, il s’agit tout simplement du premier distributeur gratuit de protections hygiéniques de France – son système de recharge ayant même été médaillé au concours Lépine. Une solution pratique qui rassure les ados. « Il m’arrive de partir le matin de chez moi sans penser à prendre le nécessaire, confie une élève. Et, parfois, mes règles arrivent en avance ou de façon inopinée. Dans ce cas, je peux me servir simplement. » Une de ses amies ajoute : « C’est pratique d’avoir des tampons et des serviettes hygiéniques en libre-service car c’est toujours un peu embarrassant de devoir en demander. J’ai aussi des copines qui n’en ont pas par manque d’argent. Alors, ça les aide. »
Vivre ses règles simplement
Au collège Jean-Jaurès, les règles concernent 210 élèves… et la majeure partie des enseignantes. Chloé Christou, la conseillère principale d’éducation à l’origine du projet, a donc également fait installer un distributeur dans les toilettes de la salle des professeurs. « Le plus important dans ce projet, explique-t-elle, c’est que tout le monde puisse vivre cette période plus simplement, en cas d’oubli occasionnel ou de difficultés financières. C’est aussi un projet qui contribue à l’égalité filles-garçons. Le sujet est encore tabou et génère des stéréotypes. Ce dispositif contribue à le banaliser et permet d’ouvrir le dialogue. Quand il a été mis en place, je suis passée dans toutes les classes pour informer filles et garçons. Certains d’entre eux ne savaient pas ce qu’étaient les règles... » Chaque année, en France, près de 130 000 collégiennes et lycéennes manquent l’école régulièrement, faute d’accès à des produits menstruels. En ayant facilement la possibilité d’accéder à des protections, elles suivent leur scolarité comme les garçons, avec les mêmes chances de réussite.