Musique
Festival Banlieues Bleues : déjà 40 éditions !
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Un succès dès ses débuts dans les années 80
Il est la mémoire vivante de Banlieues Bleues. Aujourd’hui encore, Xavier Lemettre, son directeur, salue la patte, bien ancrée sur le territoire, du festival de jazz dionysien. « Dès ses débuts dans les années 1980, la manifestation a reçu le gotha mondial du jazz – Stan Getz, Wayne Shorter, Sonny Rollins, Sun Ra... – et a fait la part belle au free jazz avec Ornette Coleman ou encore John Zorn. Grâce à Louis Sclavis et Aldo Romano, Banlieues Bleues a également ouvert la voie à une esthétique européenne audacieuse. Dès les prémices, il y avait aussi cette volonté d’ouverture vers des horizons pluriels : les musiques africaines avec, par exemple, le tout premier concert français, en plein apartheid, du zoulou blanc Johnny Clegg ; le raï avec Cheb Kader et la salsa avec Celia Cruz. Nous voulions en effet ressembler à notre département d’accueil. »
Musiques métisses
Quatre décennies plus tard, Banlieues Bleues conserve cette identité solide, sans pour autant sombrer dans la nostalgie. Plus que jamais, le festival conjugue les musiques au présent. « Cette édition honore les nouvelles générations, avides de sons hybrides, de formes innovantes et de styles décloisonnés », résume Xavier Lemettre.
Ainsi, aux côtés de patrons bien établis, comme le batteur Hamid Drake et le guitariste Marc Ribot, le festival accostera à divers points du globe pour proposer des esthétiques métisses : la néo-cumbia psychédélique du septuor colombien La Sonora Mazurén (Épinay-sur-Seine) ; le rap-samba brésilien du boss de Rio Emicida (Aubervilliers) et le funk mandingue du burkinabé Baba Commandant (Montreuil). Et puis, à Pantin, le 5 avril, ce sera la rencontre, expérimentale et inédite, entre l’une des nouvelles diva malienne, Rokia Koné, et le génial producteur barcelonais Raül Refree, remarqué notamment auprès de Rosalía.
Résidences hors des sentiers battus
En résidence à La Dynamo, figure incontournable du jazz français, le batteur Arnaud Dolmen, d’origine guadeloupéenne, incarne, lui aussi, parfaitement cette nouvelle génération ouverte aux quatre vents. Avec son complice, le pianiste Leonardo Montana, originaire de La Paz, il forme, le 6 avril, à La Dynamo, LéNoDuo, un duo acoustique aux idées larges qui se fraie un chemin entre diverses sources d’inspiration.
Autre résidente de La Dynamo, l’artiste-performeuse Violaine Lochu, issue de la création expérimentale et de la poésie sonore. À Pantin, elle a récolté de façon quasi ethnologique la colère des habitants. Puis, avec son trio Ortie, elle en a cousu des chansons pour, in fine, tisser une performance collaborative. Un projet qui renouvelle les formes musicales, tout comme celui de la batteuse italienne, londonienne d’adoption, Valentina Magaletti. Le 13 avril, au CND – une première dans l’histoire de Banlieues Bleues –, elle livrera son solo exploratoire et jubilatoire entre percussions, musiques électroniques et vidéo.
Et, en guise de clôture, un Dynamo club balancera, vendredi 21 avril, un cocktail de sons électro underground du monde entier : rap nigérian, perreo puerto-ricain, singeli tanzanien futuriste… De quoi fêter comme il se doit le passage de ces 40e rugissants !
Informations pratiques :
- Jusqu’au 21 avril dans diverses salles du département et notamment à La Dynamo (9, rue Gabrielle-Josserand).
- Toute la programmation et la billetterie sur le site internet de Banlieues Bleues.