© ville de Pantin

Urbanisme

L'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) arrive à Pantin

L’Anru s’est installée, début juillet, au bord du canal. Dans un immeuble imaginé par l’architecte Rudy Ricciotti, Grand Prix d’architecture 2006, se conçoivent dorénavant les quartiers rénovés, socialement équilibrés et résilients de demain, comme l’explique Anne-Claire Mialot, la directrice de l’établissement.
Article de Pascale Decressac, publié dans Canal n°309, septembre 2022.

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Canal : Début juillet, vous avez quitté Paris pour Pantin. Que représente ce déménagement pour vous et vos équipes ?
Anne-Claire Mialot :
L’installation dans cet immeuble est d’abord une vraie reconnaissance pour les 130 salariés – urbanistes, architectes, économistes, financiers, spécialistes du développement durable ou de l’insertion – qui bénéficient de conditions de travail optimales et d’un environnement très agréable.
Cette arrivée à Pantin, en Seine-Saint-Denis, est par ailleurs un symbole. C’est en effet dans ce département que l’Anru intervient le plus – à hauteur de 2,2 milliards d’euros – car les besoins y sont les plus importants. Son action porte ainsi sur 32 quartiers prioritaires de la politique de la ville, ce qui représente 37 projets répartis sur les communes du département, dont Pantin.
Le choix de cette localisation était aussi une manière d’affirmer que nous croyons en ce que nous faisons. Nous avons confiance en la capacité du renouvellement urbain à accompagner les mutations dans un quartier. Nous sommes également convaincus des vertus de la mixité sociale et fonctionnelle. 

Mais quel est le rôle de l’Anru ?
A.-C.-M. :
D’une part, l’Anru réhabilite des quartiers d’habitat social en grande difficulté afin d’améliorer les logements, mais aussi les équipements publics. Nous menons alors des projets globaux couvrant l’ensemble d’un quartier. Nous intervenons par ailleurs sur l’habitat ancien dégradé dit « de faubourg » disséminé dans certaines zones et sur les équipements et aménagements qui s’y trouvent. L’Agence travaille de manière partenariale, non seulement au niveau de l’État (Action Logement, Union sociale pour l’habitat, Banque des territoires, Caisse des dépôts…), mais aussi localement avec les collectivités territoriales, les bailleurs sociaux, les aménageurs et les habitants. Chaque projet financé par l’Anru est ainsi porté par l’intercommunalité et la ville qui coordonnent l’ensemble des interventions des bailleurs, aménageurs, maîtres d’ouvrage…

Quels sont les principales interventions de l’Agence à Pantin ?
A.-C.-M. :
Les villes d’Est Ensemble comptabilisent 668 millions d’euros de concours financiers de l’Anru. Cela regroupe une diversité d’interventions qui couvrent l’ensemble du champ d’action de l’Agence et concerne 11 quartiers, soit 4 700 réhabilitations, 2 200 démolitions/reconstructions, la création de très nombreux équipements et cinq projets d’agriculture urbaine. Sur Pantin, le quartier des Courtillières a été réhabilité grâce à nos fonds. Outre les logements, ce projet a permis l’aménagement du parc et la création de l’espace culturel Nelson-Mandela. Les interventions pantinoises sur le Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU) concernent essentiellement l’habitat privé dégradé des quartiers des Quatre-Chemins et des Sept-Arpents pour un montant de 86 millions d’euros.

Quels sont les grands enjeux pour l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) aujourd’hui et demain ? 
A.-C.-M. :
Notre premier objectif est la mise en œuvre opérationnelle des projets menés dans le cadre du Nouveau programme national de rénovation urbaine afin de répondre au fort besoin de logements neufs et de qualité. Mais, au-delà, notre ambition est de créer de nouveaux quartiers résilients, durables et inclusifs. Outre l’aménagement urbain à proprement parler, les investissements de l’Anru doivent répondre aux défis des grandes transitions qui nous touchent, qu’elles soient écologique, sociale, démographique ou économique. C’est par la combinaison des politiques de renouvellement urbain, de réussite éducative, d’insertion, d’emploi et de sécurité que l’on pourra transformer progressivement les quartiers et améliorer concrètement la vie des habitants.