Espace public
Les carrières bientôt comblées
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La nouvelle carte du Plan de prévention des risques naturels, publiée l’année dernière par les services de l’État, a classé une partie du secteur sud-est de la ville en « zone d’aléa fort ou très fort » quant aux risques de mouvements de terrain dus à la présence d’anciennes carrières de gypse.
Comme beaucoup de communes d’Île-de-France, Pantin a en effet abrité de nombreuses exploitations d’extraction de ce matériau friable et poreux, soluble dans l’eau, servant à l’époque à la fabrication du plâtre. Ces carrières, accessibles à partir de puits menant à des galeries creusées sur un, deux et parfois même trois niveaux, ont progressivement fermé à partir de 1860. Si, dans leur grande majorité, elles ont été comblées, les remblais utilisés pour ce faire s’illustrent par leur grande hétérogénéité : matériaux argileux, débris de construction, briques, cailloux… « Avec le temps, précise Armelle Pitrey, risk manager de la ville, ces matériaux de mauvaise qualité se sont tassés et ont pu laisser un vide résiduel plus ou moins important. » Un état de fait qui peut entraîner, dans le meilleur des cas, un creux sur la chaussée et, dans le pire des cas, un effondrement comme celui survenu rue des Pommiers en 2016. « Ces phénomènes peuvent parfois être accélérés par la circulation d’eau dans les sols venant de l’écoulement des eaux de pluie, de nappes phréatiques ou d’une fuite de canalisation », poursuit Armelle Pitrey.
Une opération XXL
Si, depuis les années 80, la ville procède régulièrement à des interventions ponctuelles pour remblayer certaines carrières, une opération de grande ampleur – la première du genre – va débuter ces prochaines semaines avec l’objectif, à terme, de combler un bon nombre de galeries souterraines et de sécuriser l’ensemble du sous-sol du domaine public communal et départemental (rues, voies et trottoirs) où des anomalies ont été détectées.
Les forages de vérification effectués ces derniers mois ont permis d’établir un programme d’injections de coulis de ciment, une entreprise délicate et de longue haleine, rigoureusement encadrée par l’Inspection générale des carrières qui impose des règles strictes sur les modalités et le volume de ces injections. Dès le mois de novembre, elles concerneront une partie de la rue Candale prolongée, le carrefour des rues de la Convention, Marcelle et de l’avenue Thalie, un tronçon de la voie de la Résistance (entre les rues Cécile-Faguet et Guillaume-Tell) et la voie de la Déportation. En 2021, ce sera au tour des rues Anatole-France, des Pommiers et du reste de la rue Candale prolongée, de bénéficier d’un comblement de leur sous-sol.
Le coût de cette opération pour la ville, maître d’ouvrage des travaux, est estimé à 2,5 millions d’euros sur deux ans. Une somme en partie remboursée par le Conseil départemental qui finance le comblement de l’espace public dont il a la charge.
Particuliers, forez !
« Nous sommes habilités à intervenir uniquement sur le domaine public et il faut savoir que le propriétaire d’un terrain l’est aussi du sous-sol, prévient Armelle Pitrey. Les particuliers dont les parcelles sont situées en zone d’aléa fort ou très fort sont donc invités, s’ils le souhaitent, à réaliser des forages. » Pour réduire le coût de ces interventions, bénéficier d’un taux de subvention plus élevé et garantir leur qualité autant que leur cohérence, la ville est en mesure d’en assurer la maîtrise d’ouvrage.
Pour bénéficier du soutien de la ville afin de réaliser un forage au sein d’une parcelle privée, contactez Armelle Pitrey par téléphone au 01 49 15 41 77.