Rejoignez la chorale des Quatre-Chemins

Je voulais faire du chant depuis longtemps mais je n’aurais jamais osé pratiquer seul », explique Jean-Christophe, 35 ans, habitant des Quatre-Chemins. Sonia, 50 ans, également novice, apprécie la variété des styles. « Même quand on chante dans des langues qu’on ne comprend pas, on est en communion », explique-t-elle. Brigitte, 70 ans, n’en est pas à son galop d’essai. Ayant dû quitter la chorale qu’elle fréquentait pour des questions d’emploi du temps, elle était en manque : « Cela fait du bien physiquement. Je fais de l’aquagym mais la piscine ne remplace pas le chant. » Pour Martine, 72 ans, « C’est vital. » Elle qui a fait partie de nombreux chœurs l’affirme : « La prof est très professionnelle. » Cette habitante du quartier apprécie aussi la proximité et l’horaire pas trop tardif. « Plus on vieillit, plus on évite de sortir le soir. »
Du haut de ses 31 ans, Margaux est quant à elle heureuse de retrouver son amie Juliette, 45 ans, rencontrée dans un autre groupe. Ensemble, elles ont pu renouer avec la pratique. Et le plaisir se lit sur leur visage et leur corps ! Car entonner des mélodies est loin de n’être qu’une affaire de voix…

Cohésion de groupe
Athina Boé, la cheffe de chœur, invite tous les participants à former un cercle. « Aujourd’hui, nous allons apprendre La Lega. C’est un chant de lutte italien traditionnel, interprété par les femmes qui travaillaient dans les rizières de la vallée du Pô », annonce-t-elle. En écoutant la version reggae, le groupe se laisse aller à quelques déhanchements. Car tous le savent : avant de donner le la, il faut dûment s’échauffer. Moulinets de bras, relâchement, respiration, étirements... « De la détente du corps, découle celle de la voix », assure Athina.
Après quelques vocalises et gammes, chacun improvise une mélodie rythmée avec les pieds et les mains. Puis, place à l’interprétation ! La cheffe de chœur ne parle pas italien, mais qu’importe : ce qui compte, c’est de se laisser porter par l’énergie de l’air. Une nouvelle venue traduit le texte à ses comparses et corrige les prononciations approximatives. Pour autant, donner de la voix dans une langue inconnue ne déstabilise pas le groupe, lequel s’est déjà essayé au patois occitan ou au grec ancien.
« Ici, on chante dans toutes sortes de langues pour voyager et s’ouvrir à d’autres cultures », précise Athina. Un parti pris qui n’est pas sans lien avec la sociologie des Quatre-Chemins où elle vit depuis deux ans. « Le quartier a besoin d’un espace intergénérationnel qui favorise l’intégration des habitants », estime-t-elle.
Professeure de chants du monde, de body percussion, de circle song (improvisation à tour de rôle et en cercle) et de chant polyphonique, Athina partage sa passion deux mardis par mois. Une représentation est d’ores et déjà programmée à La Dynamo pour la Fête de la musique. Et, si le c(h)œur vous en dit, il est encore possible de rejoindre le groupe…

Informations pratiques :

• Un mardi sur deux, de 18.30 à 20.30
• Maison de quartier des Quatre-Chemins, 42, avenue Édouard-Vaillant
• Gratuit
• Inscriptions par téléphone au 01 49 15 39 10 ou 39 14