Tranquillité publique
Trafic de cigarettes : Pantin obtient des renforts
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Une colÈre de plus en plus vive des riverains et des commerçants
« Marlboro bled ! Bled, bled, bled ! » Cette petite phrase, anodine pour ceux qui ne font que passer, irrite de plus en plus les riverains et les commerçants de certains quartiers de la ville. « Après avoir prospéré aux Quatre-Chemins, la vente de cigarettes de contrebande a commencé à se développer à Hoche en juillet 2020, raconte Cédric Setrouk qui, depuis 15 ans, gère la Pharmacie du métro. Depuis l’automne, elle a pris une ampleur incroyable avec des trafiquants de plus en plus jeunes et nombreux. Tous vivent dans une grande précarité. »
Le développement de cette activité illégale s’est donc fait au détriment de la tranquillité publique et de la prospérité des commerces voisins. Subissant d’importantes baisses de leur chiffre d’affaires, ces derniers ont décidé, jeudi 23 février, de baisser leurs rideaux en signe de protestation et de lancer une pétition pour que cessent ces pratiques. « Nous n’en pouvons plus des cris et des bagarres », résume Morgane Payock-Monthé, propriétaire de la librairie La Malle aux histoires. S’ajoutent à cela des vols ainsi que des violences physiques ou verbales, parfois commises sous l’effet de l’alcool ou de puissants psychotropes.
La ville en première ligne
Appuyant la démarche des commerçants, Bertrand Kern, maire de Pantin, s’est, dans la foulée, rapproché de Laurent Nuñez, le nouveau préfet de police de Paris, connu pour être davantage à l’écoute des élus locaux que son prédécesseur. « Nous avons été reçus pendant plus d’une heure dès l’après-midi du 3 mars à la préfecture de police », indique l’édile, accueilli avec des habitants et des commerçants par le préfet de police de Paris, le préfet de Seine-Saint-Denis, le directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne et le chef d’état-major de la direction régionale de la police judiciaire de Paris. Parmi les actions décidées suite à ce rendez-vous, « le préfet s’est engagé à renforcer la présence de policiers nationaux à Hoche et aux Quatre-Chemins tant que les trafiquants n’auront pas quitté les lieux », explique Bertrand Kern.
« Les policiers municipaux sont, eux aussi, pleinement mobilisés », complète Lucie Chevalley, directrice de la Prévention et de la Tranquillité publique de la ville. Ces derniers confisquent en effet systématiquement les produits contrefaits et appréhendent les vendeurs à la sauvette. « Depuis 2021, 9 572 paquets de cigarettes ont ainsi été saisis et 495 vendeurs arrêtés. Tous ont été remis à la police nationale pour être sanctionnés », détaille la directrice.
Des sanctions plus dissuasives
Reste à maintenir la pression sur la durée. D’un point de vue judiciaire, « le préfet de police nous a proposé de travailler, avec le procureur de la République, à une réponse pénale dissuasive pour les vendeurs interpellés, poursuit Bertrand Kern. Celle-ci a déjà montré des résultats sur des territoires voisins, notamment grâce aux mesures d’interdiction de paraître qui sont souvent prononcées. »
Sur les 38 individus arrêtés au cours de la première semaine de mars, huit ont reçu une condamnation judiciaire et 30 font désormais l’objet d’une « interdiction de paraître » à Hoche ou aux Quatre-Chemins. Au risque d’être interpellés s’ils ne respectent pas cette obligation.
Signer la pétition "Stop au trafic de cigarettes de contrebande au métro Hoche", sur le site internet change.org.