Agir dès le plus jeune âge pour l'égalité femmes-hommes

Éveiller l'intérêt des enfants envers les femmes célèbres

Angela Davis, Joséphine Baker, Simone Veil, Gisèle Halimi, Frida Kahlo… Au centre de loisirs de la rue Charles-Auray, un groupe d’élèves s’est dernièrement intéressé aux parcours de femmes célèbres. Pour leur rendre hommage et partager leurs découvertes avec leurs camarades, les enfants âgés de 6 et 7 ans ont réalisé des portraits en s’inspirant des techniques du street-art. Les tableaux ont ensuite fait l’objet d’une exposition au Ciné 104. « Le projet leur a permis de connaître de nouveaux modèles féminins, explique Mouloud Nait Atmane, l’animateur qui a piloté cette activité. Dès que nous le pouvons, nous abordons la question de l’égalité de genres. Nous voyons en effet qu’à partir de l’élémentaire, les filles et les garçons s’amusent moins ensemble et que ces derniers ont tendance à occuper une grande partie de la cour en jouant au foot. C’est donc à nous de délimiter les espaces et d’inciter les enfants à trouver des activités mixtes. »

Les stéréotypes, ce n’est pas leur genre !

À l’école élémentaire Jean-Jaurès, les enseignants font le même constat : « Certains garçons de 6 ans ont déjà des idées reçues. Il arrive, par exemple, qu’ils refusent de donner la main à une fille dans le rang. » Pour aller au-delà du programme d’éducation civique qui aborde ces questions, ils ont convié, dans le cadre du Portail d’action éducative et culturelle à l’école, développé par la ville, l’association Ethnoart qui s’apprête à animer un cycle de sept séances intitulé Être fille, être garçon. « Durant l’intervention, précise Prune Savatofski, médiatrice de la structure, les élèves de CE1-CE2 apprendront à questionner les représentations du féminin et du masculin et à s’interroger sur les stéréotypes de genre. » Cette action affiche donc l’ambition de déconstruire les clichés sexistes et d’œuvrer à plus d’égalité. « Nous souhaitons que notre travail conduise les filles à prendre davantage la parole en classe, à occuper l’espace dans la cour de récréation ou encore à jouer différemment avec les garçons »,  poursuit la médiatrice.
Au-delà de cette démarche ponctuelle, la ville souhaite, dans le cadre de son plan d’actions Égalité femmes-hommes, mettre en place davantage d’interventions destinées à combattre les stéréotypes au sein des écoles, et ce, dès le plus jeune âge.

Valoriser les femmes puissantes

La problématique de l’égalité filles-garçons devient encore plus sensible à l’adolescence. Au Lab’, la structure municipale dédiée aux 16-25 ans, les animateurs profitent ainsi de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars pour organiser un débat qui, quelques jours plus tard, aura pour thème la place de ces dernières dans la société. « Cette discussion amorce un nouveau projet, souligne Sarah Zhang, animatrice de la structure jeunesse. Un groupe d’adolescents a en effet pour idée de prendre en photo des femmes “puissantes”.  Ils sont ainsi à la recherche de figures féminines qui réussissent dans leur domaine, à l’image de la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani ou encore de la fondatrice de l’agence BETC, Mercedes Erra… » Les jeunes du Lab’ espèrent bien que leurs productions seront prochainement exposées à Pantin.

• Débat sur la place des femmes dans la société :
  • Mercredi 22 mars, 18.00
  • Le Lab’ : 7-9, avenue Édouard-Vaillant
  • Entrée libre.