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Égalité femmes-hommes

La ville de Pantin agit pour l'égalité femmes-hommes

Historiquement engagée dans les luttes contre toutes les injustices, la ville entend consacrer cette année 2023 à l’égalité entre les femmes et les hommes et à la lutte contre les violences sexistes.
Extrait du dossier réalisé par Christophe Dutheil, Guillaume Gesret et Hana Levy, publié dans Canal n°314, mars 2023.

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De nombreuses actions afin de lutter contre cette inégalité

Pour la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, la ville organise, du 4 au 11 mars, la huitième édition de sa Semaine de l’égalité. Le 25 novembre prochain, elle sera aussi au rendez-vous, aux côtés de multiples associations, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. « Ces sensibilisations sont essentielles, dans la mesure où les jeunes filles ont encore aujourd’hui tendance à minimiser la gravité de certains actes, en les réduisant à des formes de drague lourde, estime Khaïra Mili, présidente de Marici, une association locale de lutte contre les violences faites aux femmes. De notre côté, nous allons continuer à organiser des ateliers dans les collèges ou les maisons de quartiers sur des sujets comme le consentement et les violences sexuelles. »
C’est quant à elles par le sport, et en s’imposant dans tous les espaces où elles restent minoritaires, voire invisibles, que les adhérentes de Sine Qua Non – structure soutenue par la ville depuis 2017 – luttent contre les violences sexistes et sexuelles. « Avec les Sine Qua Non Squads, nous allons en groupe faire du running et des exercices de fitness dans des lieux de la ville où l’on ne nous attend pas et que les femmes préfèrent en général éviter », détaille Mathilde Castres, présidente de l’association. Sine Qua Non s’invite par ailleurs régulièrement dans les city-stades pour des entraînements de deux heures. « C’est, à mon avis, une bonne façon de faire bouger les lignes et de nous faire respecter en tant que joueuses. »

Une aide concrète

La ville s’est aussi organisée pour prêter assistance aux femmes qui en ont le plus besoin. L’année dernière, elle s’est associée au Centre national de la danse (CND) afin d’accueillir trois danseuses afghanes en danger dans leur pays. Avant cela, Pantin intégrait le dispositif Un toit pour elle permettant de proposer des logements pérennes à des femmes victimes de violences conjugales. Aujourd’hui, dans le cadre du plan d’actions Égalité femmes-hommes soumis au vote du prochain conseil municipal, la commune souhaite mettre sur pied un groupe dédié aux victimes de violences sexistes au sein du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD). Ce dernier mettra autour de la table les acteurs institutionnels et associatifs pour mieux coordonner l’assistance offerte aux femmes victimes de violences.

Favoriser l’égalité professionnelle

En tant qu’employeur, « la mairie de Pantin qui, au 31 décembre 2021, comptait 1 382 agents, dont 63 % de femmes, a fait de grands progrès », affirme Sonia Ghazouani, adjointe au maire déléguée aux Agents municipaux, au Dialogue social et à la Qualité du service public. La collectivité a, de fait, atteint la parité au niveau de sa direction générale, composée de trois femmes et de trois hommes, et emploie une majorité de femmes sur les postes de direction (13 directrices, contre 6 directeurs). « Nous avons également réussi à attirer un public féminin vers des métiers considérés à tort comme masculins : peintre, menuisier, jardinier…», ajoute Sonia Ghazouani.
Si, dans la fonction publique, l’égalité des rémunérations est un principe intangible du fait de l’existence de grilles salariales fixées par décret, à Pantin comme ailleurs, les femmes restent encore moins payées que les hommes puisqu’elles ont davantage recours aux temps partiels et aux congés parentaux. C’est pourquoi, la ville envisage, là encore dans le cadre de son plan d’actions, de favoriser la conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle de ses agentes et de renforcer l’égalité en matière de rémunération, de statut et de déroulé de carrière.

Lutter contre le sexisme ordinaire

Pour ce qui est de la lutte contre le sexisme ordinaire, le Centre Hubertine-Auclert, l’espace ressource francilien dédié à l’égalité femmes-hommes auquel la ville a adhéré en 2017, pourrait proposer davantage de formations en direction des employés communaux, mais aussi des élus. « Elles pourraient, par exemple, concerner les stéréotypes », précise Ambre Elhadad , salariée de la structure.
S’il est adopté, le plan d’actions permettra également à la ville de lutter davantage contre les violences et les discriminations. Une priorité qui pourrait se concrétiser, en 2023, par l’ouverture de la Maison des femmes, le renforcement du dispositif Un Toit pour elle, l’octroi de plus de places en crèches aux familles monoparentales ou encore par l’attribution de subventions à des associations œuvrant pour faire de l’égalité une réalité.

3 questions à...

Hawa Touré, conseillère municipale déléguée à l’Égalité femmes-hommes et à la Lutte contre les discriminations

Canal : Pourquoi la ville a-t-elle décidé de placer 2023 sous le signe de l’égalité femmes-hommes ?
Hawa Touré : Pantin est active sur le sujet depuis plusieurs années. En 2014, elle a signé la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale, rédigée par le Conseil des communes et régions d’Europe. En 2016, elle a mis en œuvre son plan local pour l’égalité femmes-hommes. Aujourd’hui, nous voulons aller encore plus loin dans la lutte contre les inégalités de genre, souvent aggravées par un cumul de difficultés et de discriminations subies par les femmes des quartiers populaires. Via le plan d’actions Égalité femmes-hommes soumis au vote du prochain conseil municipal, la commune entend ainsi agir davantage contre le sexisme ordinaire au travers de formations en direction d’élus, d’animateurs ou de travailleurs sociaux. Nous proposerons aussi de nouvelles interventions au sein des écoles. Ces dernières pourraient, par exemple, porter sur la notion de consentement ou sur la place des femmes dans la société.

Concrètement, quelles actions ont été menées à Pantin depuis 2016 ?
H.T. : Elles sont nombreuses ! En ce qui concerne les violences faites aux femmes, Pantin a créé un groupe de travail qui réunit des associations, des agents des maisons de quartier, des travailleurs sociaux et des professionnels de santé. Ce réseau a, par exemple, joué un rôle moteur dans l’organisation de nouvelles consultations en psychotraumatologie destinées aux victimes. La ville emploie aussi une intervenante sociale, en poste au commissariat. Nous avons également développé des partenariats avec un certain nombre de bailleurs et d’associations pour renforcer l’accompagnement offert à toutes les victimes de violences.

S’il est adopté, quelles seront les principales mesures du plan Égalité ?
H.T. : La création de la Maison des femmes, aux Quatre-Chemins, est un jalon important. Ce lieu, qui sera animé par des agents municipaux, aidera de nombreux acteurs – membres d’associations, professionnels de santé, services de police… – à se coordonner. Il ouvrirait en 2023 pour proposer des animations et, au besoin, un accompagnement médical, social et juridique. La ville prévoit aussi de réserver des places en crèche aux enfants de parents isolés qui, le plus souvent, sont des femmes. Nous envisageons, par ailleurs, de distribuer gratuitement des protections hygiéniques dans plusieurs équipements municipaux.

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