Patrimoine
Au coeur des rénovations du patrimoine pantinois
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L’hôtel de ville
Ciseaux à pierre, pinces de pose, massettes, rabots, crochets… Sur l’échafaudage ceinturant l’hôtel de ville, maçons, tailleurs de pierre, couvreurs, ferronniers et autres charpentiers s’affairent. Depuis mai 2020, ils sont une vingtaine à remettre à neuf la façade et le parvis de ce bâtiment emblématique de la IIIe République, inauguré en 1886 et classé au titre des monuments historiques en 2017. « Nous devons remplacer 40 m3 de pierres situées essentiellement sur les parties hautes », explique l’architecte du patrimoine Jennifer Khimoun avant d’ajouter : « Les ouvrages de zinguerie et d’étanchéité prolongeant la couverture avaient été altérés. Les pierres situées en dessous ont donc subi des infiltrations. De plus, les joints étaient faits au ciment. Or,la pierre et le ciment sont peu compatibles, ce qui explique les dégradations. »
Pierres, lucarnes, charpente et ardoises abîmées sont ainsi rénovées ou remplacées. À mi-hauteur, un lion endommagé sera échangé contre un modèle identique taillé à la main. Chaque pierre altérée laisse également place à un bloc neuf scellé avec un joint préparé à base de chaux et de sable. Plus haut, les couvreurs ont pris le relais des charpentiers. Le renouvellement de 100 000 ardoises s’apparente à un gigantesque puzzle. Les lucarnes sont quant à elles refaites, chaque feuille de plomb étant appliquée à coups de chasse et de batte.
Après la réhabilitation extérieure, qui s’achèvera d’ici la fin de l’année, l’intérieur de l’hôtel de ville bénéficiera d’une cure de jouvence dès 2022.
La piscine Leclerc
Inaugurée en 1937 sous la mandature de Charles Auray, la piscine Leclerc est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Surmonté de 254 cabines s’élevant sur trois étages et d’une salle de culture physique et d’escrime, le bassin, l’un des premiers d’Île-de-France, est emblématique d’une nouvelle esthétique volontairement dépouillée.
Évidemment, sa réhabilitation respecte intégralement son aspect originel. « Nous avons travaillé de bout en bout avec la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et les bâtiments de France », précise Guilhem Bourgoin, responsable des travaux. La façade extérieure de brique a ainsi été rénovée et les pièces endommagées remplacées à l’identique. À l’intérieur, les vestiaires, les garde-corps, le granito bleu et la verrière ont également été remis à neuf dans les règles de l’art. « Nous avons conservé tout ce qui pouvait l’être », assure Guilhem Bourgoin.
Semblable d’apparence, le bassin a pour sa part bénéficié d’une vraie transformation. Afin de limiter la consommation d’eau, la profondeur de la cuve a été réduite et un revêtement en acier inoxydable installé. Dans le prolongement du bâtiment d’origine, un second bassin de 25 mètres de long et d’une profondeur de 1,20 mètre est en cours de construction. Toujours dans un souci d’économie d’énergie, une fosse a été créée pour ranger une couverture déployée chaque nuit afin de limiter les déperditions de chaleur. Livraison prévue à l’été 2022.
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