201 projets déposés, 4 000 votants et 8 lauréats : après le succès de la première édition du budget participatif, ce dispositif est reconduit en 2019 avec une enveloppe financière identique : 500 000 euros pour la réalisation des projets choisis par les Pantinois.
Sur une emprise de 45 hectares, située entre le quartier de la mairie et celui des Quatre-Chemins, les traits du futur écoquartier commencent à se dessiner. La municipalité vient en effet de signer avec SNCF immobilier le contrat d’achat du terrain – pour un montant de 2 millions d’euros – où sera implanté le futur collège Jean-Lolive. Desservi par une nouvelle voie, son ouverture est prévue à la rentrée 2021.
" 2019 sera de nouveau un budget de résistance "
Malgré une nouvelle baisse des dotations de l’État, Bertrand Kern est déterminé à désendetter la ville pour maintenir un fort niveau d’investissement, notamment dans les domaines qu’il juge prioritaires. Il a accepté de nous expliquer l’esprit dans lequel le budget 2019 a été construit. Propos recueillis par Frédéric Fuzier.
Selon le contrat signé en juin entre la municipalité et l’État, les dotations ne devaient pas baisser cette année si la ville n’augmentait pas ses dépenses de fonctionnement de plus de 1,3 %. Qu’en est-il réellement ?
Bertrand Kern : C’était un marché de dupes. Nous avons respecté ce contrat mais, malgré tout, nous allons encore perdre près de 500 000 euros en 2019, après avoir perdu 400 000 euros en 2018. Depuis 2012, nous sommes passés de 9,4 millions d’euros de dotations à 1, 3 millions, soit une perte de 8 millions d’euros ! Notre contrat avec l’État court sur 3 ans, son renouvellement éventuel en 2021 risque d’être la source de négociations très tendues.
Emmanuel Macron ne pense qu’à la performance économique au détriment de la justice sociale. Mais ça ne marche pas ! Pour l’instant, il n’a fait que créer une nouvelle fracture entre les Français, symbolisée par le mouvement des gilets jaunes, ces gens qui ont tellement vu leur pouvoir d’achat baisser qu’ils n’en peuvent plus.
La suppression prochaine de la taxe d’habitation va-t-elle mettre un peu plus à mal les finances communales ?
B.K. : Non, car nous avons beaucoup anticipé les baisses de dotation. 2019 sera une fois de plus un budget de résistance, et ce, grâce à la bonne gestion de nos finances et à la maîtrise de nos dépenses de fonctionnement. Cela sans jamais rogner sur le service public. La poursuite de notre désendettement nous a permis d’économiser 4 millions d’euros d’intérêt sur la dette depuis 2009. Quant à notre autofinancement, il s’accroît car nos recettes augmentent légèrement plus que nos dépenses. Cela va nous permettre d’investir dans de nouveaux projets. Dans un récent rapport de la Cour des comptes, qui a analysé les finances d’une dizaine de villes considérées comme les plus pauvres de France, Pantin est celle qui s’en sort le mieux. C’est une satisfaction quand on sait que nous étions la troisième ville la plus endettée de France par habitant en 2001.
Non plus quatre, mais cinq priorités au menu de ce budget 2019, avec l’ajout de la propreté. Pourquoi ce choix ?
B.K. : Je suis un maire au contact du terrain et mes concitoyens me parlent du manque de propreté des rues. On déplore des comportements inciviques de plus en plus nombreux de la part d’une minorité de la population qui prend la rue pour une poubelle. Nous avons donc décidé d’augmenter nos moyens en déployant une nouvelle équipe d’agents en semaine et le week-end. Un camion va également tourner toute la journée pour aider à la collecte des tas de détritus. Des agents assermentés seront également autorisés à verbaliser.
Et quid des autres priorités ?
B.K. : L’éducation est dans l’ADN de la ville. Ainsi, nous construisons deux nouveaux groupes scolaires dans les quartiers du Port et des Quatre-Chemins et l’école Quatremaire, située aux Courtillières, va être agrandie. Concernant la petite enfance, nous étions à 18 % de taux d’accueil en crèche en 2008 et nous sommes aujourd’hui passés à 29 %. Notre ambition est de dépasser la barre des 30 % avant la fin du mandat.
Le développement durable prend, pour sa part, davantage d’importance chaque année avec les multiples actions prévues dans le cadre du plan Climat air énergie territorial. Je pense notamment à l’augmentation de la surface des espaces verts ou encore au plan vélo prochainement adopté.
Enfin, nous avons lancé le grand chantier du stade Charles-Auray et le projet de construction d’une halle sportive dans le quartier du centre, déficitaire en termes d’équipements sportifs par rapport aux Courtillières ou aux Quatre-Chemins.
Et la sécurité ?
B.K. : Nous sommes aujourd’hui arrivés à un niveau d’équipement suffisant. Cependant, la sécurité est toujours une préoccupation majeure : près de 60 caméras de video-protection ont été déployées sur la ville et nous prévoyons l’installation de 15 caméras supplémentaires pour qu’à la fin de l’année 2019, tous les grands axes soient couverts.
Quelques programmes ont pris du retard aux Quatre-Chemins, envisagez-vous un autre mandat pour achever tous les projets en cours ?
B.K. : Il arrive parfois qu’on ne maîtrise pas tout. La source de pollution découverte sur le terrain du futur parc Diderot doit impérativement être neutralisée et la construction du groupe scolaire va également prendre quelques mois de retard à cause d’un appel d’offres qui n’a pas abouti. Mais tout sera livré avant la fin 2020. Aujourd’hui, l’écoquartier prend son envol et l’on poursuit la résorption de l’habitat indigne avec 25 millions d’euros investis depuis 5 ans, et 35 supplémentaires prévus dans les cinq années à venir. Nous ne sommes qu’au début du chemin…
J’ai une passion pour Pantin, cette ville est toute ma vie et je ne suis pas lassé par ma fonction, bien au contraire. Cependant, c’est une implication personnelle tellement intense que ce n’est pas une décision à prendre à la légère. Les responsabilités sont immenses et les moyens mis à disposition de plus en plus réduits. En tout état de cause, je prendrai ma décision à la fin de l’année 2019.
En pleine mutation depuis quatre ans, le quartier des Quatre-Chemins est – et restera – la priorité territoriale du mandat. En 2019, la municipalité consacrera près de 12 millions d’euros à la poursuite de sa rénovation.
Sur une emprise de 45 hectares, située entre le quartier de la mairie et celui des Quatre-Chemins, les traits du futur écoquartier commencent à se dessiner. La municipalité vient en effet de signer avec SNCF immobilier le contrat d’achat du terrain – pour un montant de 2 millions d’euros – où sera implanté le futur collège Jean-Lolive. Desservi par une nouvelle voie, son ouverture est prévue à la rentrée 2021.
ZOOM SUR...
L'habitat insalubre
Alors que le premier programme de rénovation urbaine des Quatre-Chemins s’achève sur un bilan positif (271 logements démolis, 154 logements sociaux construits et un square bientôt inauguré), le nouveau programme de rénovation urbaine (NPRU) débute. Objectif d’ici à 2030 : démolir 155 logements pour en reconstruire 85.
À chaque quartier de la ville, ses petits et grands investissements en 2019. Revue de détails.
ZOOM SUR…
Le budget participatif
201 projets déposés, 4 000 votants et 8 lauréats : après le succès de la première édition du budget participatif, ce dispositif est reconduit en 2019 avec une enveloppe financière identique : 500 000 euros pour la réalisation des projets choisis par les Pantinois.
Dépôt des candidatures pour la deuxième édition à partir du mois de mars 2019.