Sport et loisirs
De futurs établissements pour le rugby et le sport à Pantin
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Rendez-vous à Montbrand
Appartenant au département, le stade Raoul-Montbrand, vétuste, laissera place, à la rentrée 2025, à un nouveau Centre d’innovation des rugbys. L’objectif de la Fédération française qui porte ce projet ? Créer un lieu de vie mêlant haut niveau et pratique locale.
À l’évocation de ce projet, les officiels du rugby ont les yeux qui brillent : « Montbrand peut devenir le porte-drapeau de notre sport dans la ville, le département et la région, se réjouit Thierry Alliesse, président de la ligue Île-de-France de rugby qui réfléchit à s’y installer. « Nous avons une grosse innovation sociale et sociétale à réussir et Montbrand jouera un rôle central, poursuit Florian Grill, président de la Fédération française de rugby. On veut y développer, notamment, les actions en direction des quartiers prioritaires de la politique de la ville, le rugby-santé destiné par exemple aux malades du diabète ou du cancer et enfin le handi-rugby. »
Du côté du Rugby olympique de Pantin (ROP), on salue la construction de ce « magnifique écrin qui va changer la vie du club. Tous nos entraînements auront lieu à Montbrand qui accueillera également notre siège social et notre club house ! Ce sera aussi un lieu moteur pour le rugby féminin où s’établiront Les Louves de Bobigny, lesquelles évoluent en Élite 1 féminine ». Le complexe sera également ouvert au rugby scolaire, aux clubs locaux qui voudraient y organiser stages ou tournois, ainsi qu’aux nouvelles formes de rugby.
Faire éclore les talents locaux
Le futur site, propriété du conseil départemental, disposera de trois terrains : le terrain d’honneur actuel, légèrement déplacé, rénové et doté d’une tribune de 660 places et un nouveau terrain synthétique. Quant au terrain synthétique le plus récent, il sera conservé. « Nous bâtissons sur les franges et dans l’entre-deux des espaces sportifs, explique Nicolas Guérin, architecte-urbaniste, coordinateur du projet pour l’agence NP2F, en charge par ailleurs de la réalisation de l’Arena porte de la Chapelle. Au centre, il y aura un édifice d’une dizaine de mètres de large, constitué de trois corps de bâtiments reliés par des passerelles. Le matériau choisi, l’aluminium ondulé, reflètera le vert des terrains. »
Outre la tribune et le club house, ce bâtiment abritera des vestiaires, des espaces médicaux, une salle de musculation, des bureaux et des chambres d’internat destinées aux jeunes espoirs du rugby. Car le Centre accueillera aussi une académie, chargée de faire éclore les jeunes talents locaux. Ainsi, 20 à 40 garçons et filles y seront logés pendant l’année scolaire et bénéficieront d’entraînements intensifs et d’horaires scolaires aménagés.
Relier Les Pantinoises au métro
Le futur Centre se veut aussi largement ouvert sur la ville. Accessible via une large entrée depuis le 202, avenue Jean-Jaurès, une allée le traversera d’ouest en est. Du nord au sud, une sente paysagère, voulue par la ville, permettra aux habitants des Pantinoises de rejoindre facilement la station de métro Fort d’Aubervilliers. Un chemin qui, dans sa partie nord, se transformera en un jardin playground de 2 400 m2. Jouxtant un préau sportif, permettant de s’entraîner en cas d’intempéries, il comprendra des agrès sportifs et une végétalisation en pleine terre.
Le campus de tous les sports
Permettre aux jeunes des quartiers populaires de s’épanouir et de réussir grâce au sport : c’est la raison d’être de l’association Sport dans la ville qui, cet été, a lancé son nouveau projet au stade Marcel-Cerdan. Présentation.
S’étalant sur 1,5 hectare, le futur campus disposera de trois terrains de football (deux de foot à 5, un de foot à 9), tous en pelouse synthétique, d’une grande plaine de jeux enherbée et d’une piste d’athlétisme de 90 mètres, principalement destinée aux échauffements.
Au programme : du foot, surtout, mais aussi du rugby, des entraînements et des tournois. Un nouveau bâtiment accueillera, en outre, un terrain de basket couvert et une salle polyvalente où l’on pourra pratiquer la danse ou la boxe.
Accueillir un maximum de jeunes
« Ce nouveau campus sera destiné aux jeunes accompagnés par notre association, mais aussi aux licenciés en club, comme l’Olympique de Pantin par exemple, explique Itan Vangeluwe, chargé de projets à Sport dans la ville. Nous travaillerons aussi avec les établissements scolaires et la Mission locale afin d’accueillir un maximum de jeunes. Nous mettrons enfin l’accent sur la pratique féminine, avec des séances réservées aux filles. Ce campus sera ouvert 7 jours sur 7 et donc accessible à tous les sportifs amateurs. » L’ambition affichée par l’association pour ce projet dont le coût est évalué à 6 millions d’euros ? Accueillir 15 000 utilisateurs par an. Parmi eux, 1 000 jeunes qui bénéficieront de séances de sport hebdomadaires animées par ses éducateurs sportifs.
Donner confiance et émanciper
Créée en 1998 par deux étudiants d’une école lyonnaise de management, cette association d’insertion par le sport dispose aujourd’hui de 60 terrains dans toute la France (dont bientôt 21 en Île-de-France) et d’un centre de vacances et de formation dans la Drôme. Son objectif : donner confiance, grâce au sport-loisir, aux jeunes des quartiers prioritaires.
Au fil des ans, Sport dans la ville a aussi créé d’autres programmes pour les accompagner dans leur réussite : soutien scolaire, aide à la création d’entreprise, séjours de découverte, actions en direction des filles… De la sorte, 11 000 jeunes sont accompagnés chaque année, dont un tiers n’avait jamais pratiqué de sport en club ou en association.
Retrouvez les autres articles du dossier "Pantin dans la mêlée" réalisé par Catherine Portaluppi et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°320, octobre 2023 :
> "Pantin, terre de rugby"
> "Le Rugby olympique de Pantin (ROP)"
> "Pantin, ville aux nombreux talents du rugby"