© ville de Pantin

Sport et loisirs

Pantin, ville aux nombreux talents du rugby

Joueur de l'équipe de France de rugby, joueur au Stade Français, champions d'Europe... La ville de Pantin regorge de talents du rugby. Rencontres.
Extrait du dossier réalisé par Catherine Portaluppi et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°320, octobre 2023.

Publié le

L’international local

À tout juste 24 ans, Cameron Woki est devenu l’une des valeurs sûres de l’équipe de France de rugby. Cet enfant de Pantin, qui dispute actuellement la Coupe du monde à domicile, a puisé son envie de réussir et sa rage de vaincre en Seine-Saint-Denis où il a grandi.

S’il serait prématuré de parler de la Seine-Saint-Denis comme d’une terre de rugby, les joueurs formés localement se multiplient au plus haut niveau. Parmi eux, Cameron Woki, titulaire le 8 septembre dernier face aux mythiques All Blacks lors du match d’ouverture de la Coupe du monde. Pour le troisième ligne, colosse d’un mètre quatre-vingt-seize pour 109 kilos, le mondial à domicile – et ses dix matchs au Stade de France – représente une occasion unique de briller devant ses proches. Né à Saint-Denis, il défend actuellement les couleurs du Racing 92, après un passage par l’Union Bordeaux-Bègles. 
Appelé pour la première fois en équipe nationale en janvier 2020, il y fait ses débuts dans la foulée au Stade de France face à l’Angleterre. Deux ans plus tard, il participe à la réalisation du grand chelem lors du Tournoi des Six Nations. Son physique, sa taille et sa technique font de lui un joueur redoutable dans le jeu, mais aussi en touche et en mêlée. 

Ascension fulgurante

Avant d’entamer sa carrière professionnelle, Cameron Woki a vécu à Bobigny et à Pantin, rue du Docteur-Pellat, où sa famille s’installe lorsqu’il a 8 ans. « J’y ai passé mon adolescence, confiait-il en 2020 dans nos colonnes. De cette époque, j’ai gardé des copains. Je me souviens qu’on allait jouer au foot au City stade des Pommiers après les cours. »  Le mercredi et le samedi, le garçon pratique le rugby à l’AC Bobigny avec son frère, Malvin. Il rejoint ensuite le club de Massy, puis intègre une section sport-études à Brétigny-sur-Orge. Un an plus tard, direction le pôle Espoirs de Sceaux où il passe un bac gestion-administration. Sur le terrain, il devient titulaire en équipe de France U16, U17 et U18 (moins de 16, 17 et 18 ans).  Devenu professionnel à sa majorité, l’espoir réalise une saison de haute volée au sein de l’Union Bordeaux-Bègles. Parallèlement, sous le maillot tricolore, Cameron Woki remporte le Tournoi des Six Nations des moins de 20 ans et la Coupe du monde junior.  

La rage de vaincre

Revenu en Île-de-France après son transfert au Racing 92 en juillet 2022, le troisième ligne retrouve aujourd’hui ses repères et ses proches à deux pas de l’endroit où il a grandi. Quelques mois auparavant, il détaillait au magazine du département  : « La Seine-Saint-Denis, c’est toute mon enfance, là où j’ai appris mes valeurs. Je suis fier d’en être issu. Je regrette les clichés sur le 93 car tout le monde juge les cités sans les connaître. En grandissant dans les quartiers, on a cette envie de réussite, cette rage de vaincre. Quand on y parvient, on sait qu’on a vraiment mérité ce qu’on a. »

L’avenir en bleu

Mawa, Iness, Mamoudou et Killiane ont, tous les quatre, porté le maillot du Rugby olympique de Pantin (ROP). Considérés aujourd’hui comme des espoirs hexagonaux de l’ovalie, ils racontent leurs débuts, leur ascension et leurs ambitions.

Mamoudou Meïté, 20 ans, talonneur au Stade Français, ancien joueur du ROP

J’ai commencé le rugby au collège Jean-Jaurès vers l’âge de 10 ans. Ma grande sœur pratiquait ce sport et m’a donné envie d’essayer. Je viens d’intégrer le centre de formation du Stade Français tout en suivant un bachelor de décoration d’intérieur. Ce n’est pas toujours facile de concilier les deux ! Mais aujourd’hui, j’ambitionne de devenir professionnel. Mes meilleurs souvenirs de rugby remontent à mon adolescence. L’apprentissage du ROP est en effet très ludique. J’ai aussi beaucoup apprécié mes entraîneurs avec lesquels on a créé des liens fort

Iness Zeze, 17 ans, troisième ligne de l’équipe France U18, licenciée au ROP

Autour de moi, on m’imaginait au foot ou au basket. Et on me répétait que le rugby était un sport uniquement masculin. Mais ces derniers temps, le rugby féminin sort de l’ombre et c’est tant mieux ! Les mentalités évoluent et évolueront encore. J’apprécie les valeurs de ce sport d’équipe, la combativité, la solidarité sur et en dehors du terrain. En août, j’ai participé au stage des Bleues. Quand je vois que, pour sa Coupe du monde, l’équipe de France s’appuie beaucoup sur sa jeunesse, c’est encourageant. J’ai assisté au match d’ouverture du mondial. Le fait de porter ce maillot me lie à toutes les équipes de France. 

Mawa Kane, 18 ans, troisième ligne centre de l’équipe de France U18, licenciée au ROP jusqu’à cette année

Le rugby, c’est mon quotidien et jamais le fait d’être une fille n’a gêné ma progression. Jusqu’à cette saison, j’étais licenciée au ROP. Aujourd’hui, je rentre en terminale à l’Académie Pôle espoir d’Aulnay avec les cours le matin, du travail physique et l’entraînement l’après-midi. J’ai commencé ce sport à l’âge de 11 ans, au collège, à l’occasion d’une journée découverte. J’ai été séduite. Aujourd’hui, je participe régulièrement aux stages de l’équipe de France organisés au centre national de Marcoussis. J’ai même remporté le titre de championne d’Europe de rugby à 7 en juillet 2022. En mars, nous avons également gagné le Tournoi des Six Nations des moins de 18 ans en rugby à 15. 

Killiane Anassin, 17 ans, demi de mêlée, champion d’Europe U18 de rugby à 7, ancien joueur du ROP

C’est un prospectus reçu dans ma boîte aux lettres qui m’a fait franchir la porte du ROP quand j’étais enfant. J’aimais courir et être avec des amis. Alors, j’ai tenté. Au ROP, tout le monde est proche. C’est comme une grande famille. Je me retrouve dans les valeurs d’entraide et de dépassement de soi que véhicule le club. Ce sport m’a forgé mentalement. Depuis 5 ans, j’évolue au Stade Français où la réussite passe par le travail et les sacrifices. Cette année j’ai obtenu mon bac et j’ai été sélectionné en équipe de France de rugby à 7 avec laquelle je suis devenu champion d’Europe. Tout va très vite mais rien n’est certain. J’intègre donc un BTS cette année avec des horaires aménagés. Toutefois, mon plus grand rêve reste de devenir pro ! Pour l’heure, j’ai un micro espoir de participer aux Jeux olympiques et je me concentre sur les étapes qu’il me reste à franchir. 

Retrouvez les autres articles du dossier "Pantin dans la mêlée" réalisé par Catherine Portaluppi et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°320, octobre 2023 :
> "Pantin, terre de rugby"
> "Le Rugby olympique de Pantin (ROP)"
> "De futurs établissements pour le rugby et le sport à Pantin"