
Propreté
Déchets d’avenir
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C’est devenu un rituel. Chaque vendredi après-midi, les agents du pôle municipal des Espaces verts se rendent rue Hoche afin de récupérer, auprès du torréfacteur Anbassa, de la parche. « Il s’agit de la pellicule argentée qui se détache du grain de café pendant la torréfaction, explique Sylvain Chauvineau, gérant et cofondateur de l’enseigne. Nous en produisons environ 200 litres par semaine. Les donner à la ville nous débarrasse donc d’un déchet volumineux. »

Les agents municipaux récupèrent également, chaque année, auprès des brasseries Gallia et Demory, 55 tonnes de drèche. Ce résidu issu de la production de la bière servira notamment au paillage afin de protéger les sols. « C’est une matière riche en azote qui constitue de surcroît un très bon engrais », précise Didier Mereau, responsable du pôle Espaces verts, dont les agents compostent également l’intégralité des déchets verts.
Retrouvez tous les articles du dossier « Propreté : l'affaire de tous », réalisé par Catherine Portaluppi, Frédéric Fuzier, Guillaume Gesret et Guillaume Théchi :
► Dans Canal n°335 (avril 2025)
► Dans la rubrique "Aller plus loin"
Marché zéro déchet
À quelques centaines de mètres de là, au marché des Quatre-Chemins, trônent, sur le parking, deux compacteurs géants, capables de récupérer 18 tonnes de déchets spécifiques.

« Cartons, films plastique, cagettes… ici, tout est trié et compacté ! Le groupe Suez collecte, conditionne et revend ensuite ces déchets à des filières spécialisées qui transforment les cagettes en panneaux de bois et donnent une nouvelle vie aux cartons. L’année dernière, 271 tonnes ont ainsi été valorisées », détaille Maria Da Costa, responsable technique au sein de la direction de la Gestion de proximité et du Commerce de la ville.
De son côté, Est Ensemble, via l’entreprise d’insertion Moulinot, récupère les biodéchets afin de les méthaniser et ainsi produire du biogaz. La ville travaille enfin avec l’association de solidarité Nénuphar pour offrir les invendus aux personnes dans le besoin.
Du côté des innovations
Bébés écolos
► Les Alchimistes expérimentent une forme originale de valorisation des déchets : transformer les couches usagées en compost
► À Pantin, trois crèches testent le dispositif : Babilou Delizy, Maison bleue Rocambole et Mini-Montessori.« Les changes sont collectés par l’association d’insertion Carton plein, nous les prétraitons sur notre site de Bercy et ils sont compostés en Seine-et-Marne, explique Mathilde Chataigner, cheffe du projet Couches fertiles pour les Alchimistes. Nous valorisons ainsi une tonne de détritus pantinois par an. »
► Plus d’infos : alchimistes.co
Tout se transforme !
► Depuis deux ans, l’entreprise Matériaux urbains transforme, au sein des Ateliers Diderot, le marc de café, les peaux d’agrumes, le plâtre ou le papier en matières premières permettant de donner vie à du mobilier et à des objets, le tout sans colle, ni résine. « Nous valorisons ces déchets grâce à la technique du frittage qui permet, en chauffant, de produire des formes complexes », explique Ulysse Hellouin, bio-ingénieur et président de Matériaux urbains.
► Plus d’infos : materiauxurbains.com