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Commerces et entreprises

Halle Magenta, un projet fertile

Une vingtaine d’ateliers d’artisans, de grands marchés thématiques le week-end, un café-cantine, un espace événementiel, des locaux de formation et une vaste surface extérieure végétalisée : c’est l’idée des concepteurs de la Cité fertile pour faire renaître leur tiers-lieu, au printemps 2026, sous l’ancienne halle Magenta. Présentation du Marché des réformés.

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«L’idée est née quand Stéphane Vatinel, le président de Sinny&Ooko, la société conceptrice et gestionnaire de la Cité fertile, m’a dit avoir identifié un site aux Quatre-Chemins, un ancien marché alimentaire de 4 600 m2, où réinstaller la Cité fertile, raconte Nicolas Bard, président de Make Ici et co-porteur du projet de Marché des réformés. Et de poursuivre : « Je lui ai alors répondu que, dans notre manufacture de Montreuil qui regroupe 70 artisans, il nous manquait une chose essentielle : un village d’ateliers-boutiques.

C’est ainsi qu’on a imaginé ce projet. Il prévoit l’implantation de 19 ateliers-boutiques dans un lieu pouvant potentiellement attirer des milliers de visiteurs grâce à l’organisation de marchés tous les week-ends. Sinny&Ooko apporterait ainsi son savoir-faire événementiel et Make Ici sa capacité à animer un réseau d’artisans. »

Retrouvez tous les articles du dossier « Pantin a de l'or dans les mains », réalisé par Catherine Portaluppi  et Guillaume Gesret : 
► Dans le Canal n°334 (mars 2025)
► Dans la rubrique "Aller plus loin"

Des ateliers à prix modiques

La halle Magenta revisitée comprendrait 420 mètres carrés d’espaces de fabrication et de vente, loués pour des sommes modiques, mais aussi des locaux dédiés à la formation, un fablab doté de machines en libre accès pour les artisans et un espace modulable de 1 150 mètres carrés : La Criée.

Le lieu serait conçu pour vivre du lundi au dimanche. En semaine, les artisans pourraient ouvrir au public pour des cours par exemple, tandis que La Criée accueillerait des marchés et des séminaires professionnels, ainsi que des formations. « Nous souhaitons proposer des cursus pour permettre des reconversions dans les métiers du bois, du textile, du cuir et du métal, mais aussi des programmes portant sur l’animation et la gestion d’un tiers-lieu, précise Nicolas Bard.

Des formations de préqualification, permettant la découverte de plusieurs types d’artisanat, pourraient aussi être proposées à de jeunes décrocheurs orientés par des organismes spécialisés. On imagine également, pour les habitants du quartier, des initiations à la réparation animées par nos artisans afin qu’ils puissent transmettre leurs savoir-faire. » Les chutes de matériaux des résidents – bois, cuir, métal, tissu… – seraient en outre mises à disposition des habitants et des associations du quartier.

Afterworks et réemploi

Le week-end, place aux marchés thématiques, particulièrement de produits de seconde main. Marchés de Noël, de la fête des mères, de plantes abandonnées, de cycles, de créateurs, de producteurs, de vêtements upcyclés…, tout reste à imaginer ! La halle disposerait enfin d’un café-cantine ouvert toute la semaine et d’espaces extérieurs accueillants et végétalisés, dotés de tables et d’une buvette ouverte du jeudi au dimanche aux beaux jours, y compris pour des afterworks.

Le permis de construire a été déposé en août 2024. Si le tour de table financier est bouclé* prochainement, les premiers travaux – stabilisation du sous-sol, puis isolation de la halle – devraient débuter rapidement. L’installation des artisans et l’ouverture des divers espaces se feraient par tranche à partir du printemps 2026.

*Le montant des travaux est estimé à 2 millions d’euros

Et aussi...Hermès ouvre son école des savoir-faire

Au printemps dernier, l’École Hermès des savoir-faire a ouvert ses portes rue Montgolfier. Aujourd’hui, elle accueille des femmes et des hommes de tous horizons, désireux de devenir selliers-maroquiniers.

«Faire du beau dans du beau » : lorsque l’on pénètre dans les locaux de l’École Hermès des savoir-faire, on se dit que la promesse du groupe est tenue. L’ancienne imprimerie de la rue Montgolfier, entièrement rénovée, avec sa lumière zénithale, ses poutres en bois et ses murs blancs, offre un cadre de travail idéal pour la dizaine de formateurs et les 70 apprenants. 

Chloé entame sa troisième semaine de formation qui durera 18 mois. Derrière son établi, elle se prépare à réaliser un rembord en s’exerçant à la technique du parage qui consiste à amincir la tranche du cuir. Avant d’intégrer ce centre de formation, la Pantinoise de 28 ans était infirmière hospitalière. « Comme la plupart de mes camarades de promotion, je suis en reconversion professionnelle.  L’envie de faire un métier artisanal m’a incitée à postuler à cette formation rémunérée et diplômante. Qui plus est, c’est à deux pas de chez moi. » La jeune femme a été sélectionnée pour suivre les cours du CAP sellerie-maroquinerie après un entretien individuel et des tests de logique et de dextérité.

Le directeur général du pôle artisanal Hermès sellerie-maroquinerie, Maxence Baseden, précise : « Toute personne en âge de travailler peut postuler, il n’y a pas de prérequis de formation ou de carrière antérieure. La moyenne d’âge des apprenants est de 32 ans. »

Engagés dans la transmission

« Ici, on n’apprend pas des gestes, on apprend un métier, souligne Caroline qui transmet ses savoirs et sa passion depuis vingt ans au sein du groupe. Auparavant, nous enseignions dans un atelier dédié, installé au sein d’un site de production. Aujourd’hui, nous disposons d’une école qui offre un cadre parfaitement adapté aux apprentissages. »

Maxence Baseden conclut : « Hermès est engagée depuis toujours dans la transmission en interne de ses savoir-faire uniques. Grâce à la loi Avenir professionnel, la marque a pu créer son centre de formation des apprentis en 2021. Aujourd’hui, neuf pôles maroquiniers d’Hermès, répartis sur tout le territoire, sont dotés de leur propre école. »

Pour postuler : Site web - École Hermès