Il sera dix ans dans une heure

Dans une heure, dix ans se seront écoulés. Lorsque l’histoire commence, il est onze heures. À midi, Najda, jeune footballeuse, saura si elle est sélectionnée en équipe de France espoir pour participer à la Coupe du monde des moins de 20 ans. Pour patienter, elle enregistre une vidéo qui s’adresse à la femme qu’elle sera dans 10 ans. « J’ai voulu mettre à l’honneur la jeunesse d’aujourd’hui, dans ce qu’elle a de fougue et de belle verve. Najda, adolescente emblématique de sa génération connectée, est une voix de son époque : combative, pétrie d’inquiétudes et d’espoir pour l’avenir, surtout l’avenir des filles », insiste Joséphine Chaffin, auteure et co-réalisatrice.

« En s’adressant à la femme qu’elle deviendra, cette jeune fille prend la stature d’une héroïne. »

Seule sur scène, une comédienne incarne l’adolescente et ses espoirs, accompagnée par une musique électro jouée en direct. « Pendant cette heure d’attente, on suit son parcours, ses peurs, ses espoirs. Elle convoque aussi les figures des femmes qui l’ont inspirée, sa grand-mère, son arrière-grand-mère… C’est vraiment un voyage dans le temps et l’espace », précise la créatrice.

Une voix féministe
Le voyage intime et initiatique de Najda prend une voix féministe. « En s’adressant à la femme qu’elle deviendra, cette jeune fille comme les autres prend, le temps d’une heure fiévreuse, la stature d’une héroïne qui se transcende à la fois par le sport et par les mots, par le désir qu’elle a de vivre et de dire sa passion, par son acharnement à s’arracher du vécu, du prévu, du prévisible. En bref, du déterminisme », confirme l’auteure.
Derrière la quête d’idéal, sourde la transmission entre les générations. La liberté et les interdictions aussi. En dialoguant avec ses aînées, Najda fait résonner leurs rêves brisés, leurs parcours empêchés.
Dans cette pièce pour adolescents et adultes, la musique occupe une place majeure. L’électro ancre l’histoire dans le monde ultra-connecté de l’adolescence. Le football ? Il cristallise la vitalité de la jeune fille et livre une gestuelle théâtrale dynamique selon Joséphine Chaffin : « Je me suis amusée à faire du foot la métaphore de tout le texte en travaillant la parole de Najda comme un flux musical et musclé, comme si son discours avait la même force de frappe que son pied. »

Vendredi 6 mars, 20.00
Midi nous le dira
Dès 13 ans, durée 1h15.
18 € (plein tarif), 12 € (tarif réduit), 5 € (moins de 12 ans), 3 € (minima sociaux).
Théâtre du Fil de l’eau
20, rue Delizy
01 49 15 41 70