Développement durable
Le "bien manger" éco-responsable avec le circuit court
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L'agriculture urbaine
L’agriculture urbaine a trouvé à Pantin une terre fertile. Entre jardins partagés, vignes, ruches et potagers pédagogiques, de multiples initiatives s’y développent.
À proximité du service des espaces verts, la ville entretient trois ruches qui produisent chaque année une vingtaine de kilos de miel, mais aussi, au parc Stalingrad, 165 pieds de vigne permettant de récolter une centaine de kilos de raisin. Vinifié en Alsace, le précieux nectar remplit ainsi, chaque année, 100 bouteilles de 50 cl. Plusieurs jardins partagés existent aussi à Pantin, à l’instar de Pousse ensemble qui jouxte le parc Henri-Barbusse, de Banane Pantin aux Quatre-Chemins et de La Petite Pensée florissante, située à côté de l’école Cochennec. D’autres projets sont par ailleurs dans les cartons en lisière du parc Diderot, au niveau du passage Forceval et à côté du Ciné 104. Sans compter, bien sûr, le jardin de La Butinerie qui ouvrira ses portes le 19 avril.
30 000 plants par an
Avenue du Général-Leclerc, Pépins production a investi, à l’automne 2020, la friche René.e où sont cultivés, à l’air libre ou sous serre, sauge, rhubarbe, persil, calendula, choux de Bruxelles, betteraves, ciboulette, menthe, fraises et autre verveine. L’objectif de l’association ? Produire, avec l’aide d’une quinzaine de salariés en insertion, 30 000 plants chaque année.
Tous les vendredis matin et le premier samedi du mois, des ateliers gratuits et ouverts à tous y sont proposés. Des ventes sont par ailleurs organisées une fois par mois. Et, le 14 mai, René.e fête le printemps à travers une journée portes ouvertes au cours de laquelle il sera possible d’acheter des produits et de participer à des ateliers.
Informations pratiques :
> René.e : 11-17, avenue du Général-Leclerc
> Prochaine vente : samedi 2 avril ; Fête du printemps : samedi 14 mai ; prochain atelier : samedi 21 mai.
> Tout le programme sur le site internet de Pépins production
Un écosystème dédié au « bien manger »
Plus qu’un ensemble immobilier, c’est un véritable écosystème dédié au « bien manger » qui sortira de terre à l’angle des rues Candale et Méhul. Baptisé D’un mur à l’autre, ce projet fut l’un des lauréats de la deuxième édition du concours Inventons la métropole du Grand Paris.
Le groupe Arc s’apprête à mener à bien la réhabilitation d’un site de 3 182 m2, situé au sud de l’avenue Jean-Lolive, dans le quartier Candale-Méhul. Pour respecter le tissu urbain, D’un mur à l’autre, c’est son nom, mixera logements, activités économiques et commerces. Comprenant un immeuble érigé en bois et en pierres de récupération, il accueillera 17 appartements (du T2 au T5) vendus à prix maîtrisés. Au rez-de-chaussée, plusieurs commerces s’installeront, à l’image d’une épicerie bio et d’une boulangerie pédagogique.
En amont de l’ensemble, et donnant sur la rue Candale, une école suisse de gestion hôtelière et de restauration proposera un cursus innovant dédié à la cuisine biologique et aux circuits courts. Les étudiants y mettront en pratique ce qu’ils apprennent en cuisinant les végétaux cultivés, à l’air libre ou sous serre, sur les toits du bâtiment. Le tout sera à déguster au sein du restaurant d’application de l’établissement ou à acquérir en adhérant à l’Amap spécialement créée pour l’occasion. Les deux terrasses de l’école accueilleront également un espace co-working et un bar à vin.
Le succès des Amap
Le saviez-vous ? La première Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) francilienne a vu le jour à Pantin en 2003. Vingt ans plus tard, c’est un succès pour cette formule reposant sur la distribution hebdomadaire, par un maraîcher, de paniers de légumes bio. Reportage aux Quatre-Chemins.
Comme tous les jeudis soir, les adhérents de l’Amap des Quatre-Chemins retrouvent Frédéric, un producteur dont l’exploitation bio se situe dans l’Oise. En ce début mars, il a apporté des carottes, des pommes de terre, des poireaux, des choux et du céleri. Anna pose son vélo et récupère son panier. « J’ai choisi cette formule car il n’y a pas d’intermédiaire qui prend une commission. Le système d’abonnement à l’année garantit ainsi un revenu au maraîcher », explique-t-elle. Mélinda, la responsable, ajoute : « Les produits de Frédéric ont un goût incomparable. » La plus-value d’une Amap tient également aux liens qui se tissent au sein du collectif. « Quand on se retrouve pour la distribution, on discute et il arrive qu’on partage un verre, raconte Marion. Cela donne un esprit village au quartier. »
Frédéric, lui, profite de ce rendez-vous hebdomadaire pour parler de son métier. « J’explique les contraintes qui pèsent sur mon exploitation. C’est important que les Amapiens comprennent pourquoi il n’y a pas de tomates en mars. »
Thomas, un nouveau venu, apprend petit à petit à composer avec le contenu imposé du panier. « À force d’avoir du chou, j’ai exploré de nouvelles recettes. Je me tourne vers la cuisine asiatique, par exemple. Finalement, les limites de la production dans le nord de la France m’ont permis de renouveler mes repas. »
- Amap des Quatre-Chemins : les jeudis aux Quatre-Chemins. Inscription par mail à jcteulier@yahoo.fr
- Amap des Sept-Arpents : les jeudis place Olympe-de-Gouges. Possibilité de s’inscrire par mail sur une liste d’attente à amap7arpents@gmail.com
- Amap 3P : les jeudis, maison de quartier du Petit-Pantin, 210, avenue Jean-Lolive. Renseignements sur leur site internet
Et aussi… d'autres alternatives pour « Bien manger »
Pour ceux qui estiment que l’abonnement annuel à une Amap est trop contraignant, il existe des alternatives à Pantin pour manger bio, bon et local.
La Ruche qui dit oui ! permet à ses adhérents de composer leur propre liste de courses en commandant en ligne des produits issus d’une agriculture fermière de qualité. Livraison chaque mercredi, de 18.00 à 20.00, à la Cité fertile.
La Coop de Pantin, épicerie coopérative auto-gérée, propose à ses adhérents, et directement en lien avec des producteurs, des denrées pour la plupart bio, issues du commerce équitable ou locales. Rendez-vous le samedi de 14.30 à 16.30, là encore à la Cité fertile.
Retrouvez l'intégralité des articles du dossier "Bien manger, c'est pas compliqué", Pascale Decressac, Guillaume Gesret et Frédéric Fuzier, publié dans Canal n°305, avril 2022 :
> "Pantin, une ville qui s'engage pour le "bien manger""
> "La butinerie : un tiers-lieu dédié au "bien manger""
> "Quand "bien manger" rime avec solidarité"