Mobilités durables
Le vélo : une mobilité douce importante à Pantin
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Ville amie des cyclistes
Pantin et le Conseil départemental parachèvent un important réseau de pistes cyclables. Mieux : les deux collectivités commencent à sécuriser – à la hollandaise – les carrefours les plus fréquentés. Explications.
« Pantin est un peu devenue le laboratoire de ce qu’il faudrait faire en Île-de-France », s’enthousiasme Louis Bellenfant, directeur du Collectif Vélo Île-de-France qui regroupe une trentaine d’associations d’usagers, lorsqu’on l’interroge sur le nouveau carrefour à la hollandaise de l’avenue Jean-Lolive. Mais de quoi s’agit-il ? Tout simplement d’une large bande cyclable de couleur verte. Faisant le tour du carrefour, elle est protégée par de petits poteaux. « C’est aux intersections que se produisent la majorité des accidents graves, poursuit Louis Bellenfant. Ici, la piste suit une forme de carré et les cyclistes risquent moins de se retrouver pris dans un angle mort ! »
Nul besoin de chercher plus loin les raisons pour lesquelles son collectif réclame, depuis des années, la généralisation de ce type d’aménagement, dont un deuxième est d’ailleurs en cours d’installation, au niveau du carrefour Raymond-Queneau, dans le cadre de la réfection de l’avenue Jean-Lolive (ex RN3).
Priorité à la sécurité
Parallèlement, d’autres pistes cyclables viennent d’être sécurisées. Rue Denis-Papin et avenue Jean-Jaurès, le marquage au sol a ainsi été renforcé. Même chose avenue du Général-Leclerc où, de surcroît, un nouveau tracé assure la continuité cyclable entre le pont de la mairie et la station de tramway Delphine-Seyrig. Quant à la pérennisation de l’ancienne « coronapiste » de l’avenue Jean-Lolive, créée à l’issue du premier confinement, elle est aujourd’hui achevée. Partout où cela était possible, le stationnement a été reporté entre la voie réservée aux vélos et celle dédiée à la circulation automobile. Ojectif : faire en sorte que les véhicules ne puissent plus se garer sur la piste ni couper la route des 2 000 cyclistes qui l’empruntent chaque jour (contre 400 avant le printemps 2020). La voie est désormais libre pour ceux qui, à l’avenir, devraient privilégier cet itinéraire plutôt que celui, partagé avec les piétons, qui longe les berges du canal.
À venir : la création, en septembre, de pistes protégées depuis le carrefour Delizy jusqu’à Bobigny et, en décembre, celle d’une bande cyclable rue Cartier-Bresson. Un aménagement réalisé à la faveur des travaux de réfection de cette artère.
Tout roule pour les vélos
Dans le cadre du plan vélo, adopté par le conseil municipal le 8 juillet 2019, de nombreux aménagements destinés à faciliter la vie des cyclistes ont fait leur apparition à Pantin. Revue de détails.
Près de deux ans après l’adoption du plan vélo, 65 sas ont été matérialisés par des marquages au sol en amont des feux tricolores. Permettant aux cyclistes de démarrer avant les automobilistes, ils limitent les risques au moment d’effectuer un virage ainsi que le danger des angles morts. Parallèlement, 55 panneaux « Cédez le passage cyclistes » autorisent ces derniers à tourner à droite ou à aller tout droit sans attendre que le feu passe au vert, comme cela est prévu dans le code de la route. Dans une dizaine de rues, des doubles sens cyclables ont également fait leur apparition, tandis que 316 arceaux ont été installés partout dans Pantin. Important dans une ville où la majorité des immeubles sont anciens et n’abritent pas de local à vélo.
Promouvoir une cohabitation harmonieuse
Et les résultats sont là ! « Aujourd’hui, la circulation à bicyclette s’est nettement améliorée à Pantin, même s’il subsiste un problème important de stationnement sauvage sur les pistes cyclables et des conflits liés aux nouveau aménagements des arrêts de bus », affirme Dominique, bénévole de la Cyclofficine de Pantin et membre du Comité vélo. Cette instance accompagne la mise en œuvre du plan vélo, avec un objectif : faire en sorte que tous les usagers de la route – automobilistes, cyclistes, piétons – cohabitent de manière harmonieuse.
Le passage imminent de toute la ville en zone 30, y compris sur les axes départementaux, complétera l’ensemble de ces mesures : dans un futur proche, l’intégralité du territoire deviendra 100 % cyclable, et ce, grâce à la création, dans toutes les rues, de doubles sens destinés aux vélos.
Une vingtième station Vélib’ aux Quatre-Chemins
Douze ans après ses débuts à Pantin, Vélib’ passe à la vitesse supérieure. Une vingtième station est en effet en cours de déploiement aux Quatre-Chemins, à l’angle des rues Denis-Papin et Cartier-Bresson. Un investissement important pour la ville puisqu’elle débourse 400 000 euros par an (dont la moitié subventionnée par la Métropole du Grand Paris) pour le fonctionnement de chaque point de location.
Et le succès de Vélib’ ne se dément pas. Les emplacements les plus proches de Paris, et donc des grandes entreprises et de certaines stations de métro, sont en effet littéralement pris d’assaut. C’est pourquoi, afin d’améliorer leur régulation, Est Ensemble et la ville viennent d’interpeller le Syndicat Autolib’ Velib’ Métropole qui exploite le service. Le but : faire en sorte que les stations les plus prisées soient continuellement pourvues de deux-roues.
Les mobilités douces stars du budget participatif
Preuve que la pratique de la bicyclette prend une part de plus en plus importante dans la vie des Pantinois, la deuxième édition du budget participatif a primé trois projets visant à simplifier les déplacements des amateurs. Le premier, nommé Vélos, piétons pour une meilleure cohabitation, a permis d’installer, sous le pont de la mairie, des miroirs de visibilité pour avertir de la présence d’un cycliste ou d’un piéton venant en face. Non loin de là, quai de l’Aisne et square du 19-mars-1962, un autre projet lauréat a permis la création de deux stations de réparation et de gonflage. Enfin, grâce au budget participatif 2019, deux nouveaux espaces de stationnement sont à la disposition de tous les possesseurs de deux-roues : le premier se situe rue Danton et le second, au niveau du carrefour de l’hôtel de ville.
Quand on partait sur les chemins...
Du 19 au 26 mai, 25 élèves du collège Jean-Jaurès relieront Cherbourg au Mont Saint-Michel à bicyclette. Zoom sur Jaurès à vélo qui, depuis 8 ans, promeut l’usage de la petite reine.
Le peloton, escorté par six professeurs, se donne une semaine pour parcourir 250 kilomètres sur les petites routes de Normandie. « Il ne s’agit pas d’une course, précise Capucine Rey, professeure d’EPS et coordinatrice du projet. L’objectif est de sortir les adolescents de leur quartier et de leur faire vivre une aventure humaine où les valeurs de solidarité priment. »
Les collégiens, tous volontaires, préparent cette virée depuis un an. Chaque jeudi, ils s’entraînent dans le parc de La Courneuve avec des vélos prêtés par la ville et le club cycliste d’Aubervilliers. Les futurs participants ont également été sensibilisés aux enjeux de la transition écologique. Au cours de l’excursion, ils passeront de la théorie à la pratique en observant le bocage de la Manche et en visitant des fermes. Chaque soir, après 20 à 40 kilomètres dans les jambes, les adolescents dormiront au camping, sous des tentes.
Retrouvez les autres articles du dossier " De l'urgence de changer d'air ", publié dans Canal n°296, mai 2021 :
> " Pantin s'engage pour diminuer la pollution routière "
> " Piétonniser l'espace public pantinois "
> " Les véhicules électriques ou hybrides prennent place à Pantin "