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Cinéma

Pantin, terre d'accueil pour les tournages

Studios, lieux de tournage, décors naturels et patrimoine industriel, mine d'or pour se procurer des costumes, etc, la ville de Pantin est le cadre idéal pour tourner films, séries, clips et publicités.
Extrait du dossier réalisé par Hana Levy et Guillaume Gesret, publié dans Canal n°318, juillet/août 2023.

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À nous les studios !

Outre ses décors naturels et son patrimoine industriel remarquables, d’autres atouts font de Pantin une terre d’accueil pour les tournages : la présence, sur le territoire, de studios XXL ou atypiques.

Le Studio fond blanc

Au pied du métro Église de Pantin, le Studio fond blanc, SFB pour les intimes, accueille de grosses productions qui viennent y tourner leurs pubs, clips, bandes annonces et émissions de télévision.
Créé en 2017 par le réalisateur et producteur Olivier Boukhobza, SFB décolle lorsqu’il reçoit les équipes américaines d’Apple Music. Puis, ce fut au tour de Disney d’y tourner la promotion des Gardiens de la Galaxie 3 avec, en haut de l’affiche, l’actrice principale d’Avatar, Zoé Saldana. Kenzo et Guerlain y ont réalisé leur pub, Canal + une série et Konbini y enregistrait ses émissions hebdomadaires avant de s’équiper de ses propres studios.

Pantin-Los Angeles

SFB, qui s’apprête à ouvrir un troisième studio, propose également des loges, espaces de projection, bureaux et équipes clés en main. Olivier Boukhobza n’a pas choisi son implantation par hasard : « Ces ponts entre Los Angeles et Pantin redorent l’image de la ville et du département auxquels je suis très attaché, explique-t-il. Accueillir des équipes internationales a forcément des retombées pour le territoire… »
Outre SFB, La Piscine, une ancienne usine de 600 m2, sise rue Lépine, autrefois habitée par l’acteur François Berléand et rachetée par une société de la Cité des anges, abrite aujourd’hui un studio d’enregistrement, des loges, un bassin très cinématographique et une salle de projection.
D’autres lieux atypiques et modulables – hangars, garages ou pavillons – complètent l’ensemble et sont fréquemment loués par des productions qui en font leur terrain de jeu privilégié.

Informations pratiques :

Au paradis des costumiers

Euro-costumes

Les costumes de The Crown, du Petit Nicolas, d’Highlander, d’OSS 117 ou encore des Visiteurs ? C’est Euro-costumes, l’incontournable loueur de vêtements et d’accessoires pour le cinéma et la télévision. Entre les rues Denis-Papin et Diderot, les plus grands costumiers du septième art viennent trouver l’inspiration, tandis que comédiens et figurants effectuent leurs essayages. On y croise ainsi des curés en soutane, des écoliers en blouse grise ou encore des duchesses en robe à baleines. Pas une star du cinéma français qui n’ait arpenté les 6 000 m2 de redingotes, crinolines, chapeaux haut-de-forme et uniformes classés par époque, du Moyen Âge aux années 2020.
La reine de ce vestiaire XXL ? Pascale Bourtequoi qui explique : « Les costumiers fidèles à la maison depuis trente ans ont besoin de découvrir de nouvelles pièces. Alors, je continue à chiner. » Commencée dans les années 30 par le grand-père de Pascale et poursuivie par son fils qui devrait reprendre le flambeau, cette saga familiale n’est pas près de s’arrêter.

Information pratique :

Pantin, ville cinégénique ?

Pantin est-elle une source d’inspiration pour les cinéastes ? C’est la question que nous avons posée à trois d’entre eux, réalisateurs du cru. Leur verdict.

 

FRANÇOIS GUERIN, réalisateur des séries télé R.I.S Police scientifique et Camping paradis.

« Comme beaucoup, je trouve que les quais du canal sont sympas. C’est un endroit à part. Je pense aux Grands Moulins qui sont ultra-cinégéniques. Les Magasins généraux le sont également, j’aimais particulièrement ce lieu avant sa réhabilitation quand il était squatté et tagué. On retrouve aussi une âme ouvrière le long du canal en allant vers Bobigny. Cependant, je n’ai tourné qu’une seule fois à Pantin, dans les petites rues qui montent vers le parc Henri-Barbusse. J’étais assistant réalisateur sur un épisode du Commissaire Moulin à l’époque, cela remonte aux années 90. Ces rues, où il y a peu de feux rouges, nous permettaient de tourner des courses-poursuites en voiture. Comme j’ai grandi à Pantin, je connaissais ce quartier par cœur, c’est moi qui ai convaincu la production de venir ici. »

LUCIE BORLETEAU, réalisatrice de Fidelio, Cannabis, Chanson douce et À mon seul désir.

« Le quartier des Quatre-Chemins, dans lequel je vis, m’a inspirée quand je réalisais la série Cannabis pour Arte. Nous avions filmé des scènes au gymnase Léo-Lagrange et au centre administratif. Pour Chanson douce, l’adaptation du livre de Leïla Slimani, j’ai tourné beaucoup de plans en extérieur dans ce quartier, le personnage de Karine Viard y habitant. Dans le film, ces scènes sont censées se passer dans une banlieue lointaine. J’ai choisi la rue Cartier-Bresson, qui n’avait pas encore été requalifiée, car j’avais l’impression d’être au milieu de nulle part. J’aime les décors réels et j’en trouve un certain nombre à Pantin. Je ne filme pas à proprement parler la ville, on ne la reconnaît pas vraiment, mais elle m’offre un cadre. Les gens que je croise dans la rue, au carrefour des Quatre-Chemins par exemple, m’inspirent également énormément. »

ANTONIN PERETJATKO, réalisateur de La Fille du 14 juillet, La Loi de la jungle et La Pièce rapportée.

« J’ai tourné à deux reprises à Pantin. La première fois, j’ai utilisé les hangars des halles Pouchard pour monter un décor sur mon dernier long-métrage La Pièce rapportée. Nous avons filmé la scène du guichet de métro, avec Anaïs Demoustier et Philippe Katerine. Cet endroit offre de bonnes conditions et c’est juste à côté de la maison ! J’ai également fait une prise de vue dans le Cimetière parisien pour le documentaire Les Rendez-vous du samedi, portant sur les gilets jaunes. J’avais besoin de plans larges, j’y suis allé un jour où il neigeait. Dans mon univers qui est celui de la comédie, Pantin n’est pas une réelle source d’inspiration. Et puis, c’est de plus en plus compliqué de tourner dans de grandes villes car, parfois, les équipes de tournage peuvent déranger les habitants. »

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