Les Reines du Mambo, de Hélène et Marie-Rosselet Ruiz

Cinéma

32e édition du festival Côté court

Pour sa 32e édition, Côté court, le plus célèbre festival de Pantin, présente, du 7 au 17 juin 2023, le meilleur du court-métrage. C’est parti pour 10 jours de projections, de rencontres et de performances durant lesquels plus de 11 000 festivaliers découvriront les réalisateurs, et surtout les réalisatrices, de demain.
Article de Hana Levy, publié dans Canal n°317, juin 2023.

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Un festival incontournable

Combien de coups de cœur s’annoncent parmi les 118 films projetés au Ciné 104 du 7 au 17 juin ? Entre les trois sections compétition (Fiction, Essai/Art vidéo et Prospective cinéma) et les non compétitives (Panorama et Écrans libres), le choix est pléthorique. Souvent portés par de jeunes cinéastes, les thèmes abordés reflètent l’air du temps avec, cette année, une prédilection pour les films de genre, la comédie et le fantastique en tête.
Parmi les fictions présentées, on compte « 48 % de premiers films, n’en déplaise à ceux qui croient voir revenir inlassablement les mêmes réalisateurs », s’amuse Jacky Evrard, le capitaine de Côté court. Et, quand on sait que le court-métrage est l’antichambre du long, c’est plutôt une bonne nouvelle ! Alors que, depuis plus de 30 ans, l’équipe du festival soutient toute l’année la jeune création, les membres du jury pantinois contribuent, eux aussi, à repérer les cinéastes de demain en décernant le prestigieux Prix du public.  

Des rendez-vous très attendus

Si le festival est rythmé, comme chaque année, par les projections des films en compétition, plusieurs rendez-vous enrichissent la programmation : un hommage rendu à Mikhaël Hers, une explosive soirée clips qui devrait révéler quelques pépites, des ciné-concerts et cartes blanches. Autre événement incontournable : le Parcours jeune réal dans le cadre duquel 120 futurs réalisateurs participeront à cinq ateliers thématiques. Cette année, Mathieu Amalric ou encore Emmanuel Mouret feront partie des invités présents pour ces moments d’échanges.

Place aux femmes

Le saviez-vous ? Côté court remporte la Palme d’or pour le nombre de réalisatrices en compétition. Cette année, elles seront 31 – pour 26 réalisateurs – à concourir dans la catégorie Fiction. « Je n’ai évidemment pas de quota mais une sensibilité pour le cinéma au féminin qui reflète une sacrée vitalité », précise Jacky Evrard.  
Au sein de la programmation de cette 32e édition, les rivalités et complicités entre sœurs occupent une place particulière. En témoignent Hélène et Marie Rosselet-Ruiz, des jumelles qui ont réalisé Les Reines du Mambo, en compétition dans la catégorie Fiction. « Nous avions envie de parler de sororité, de cette façon particulière d’être au monde, expliquent-elles. Nous sommes nombreuses à réaliser des courts. C’est bon signe. Cependant, trop peu de femmes parviennent à réaliser des longs-métrages. Il nous faut donc rester vigilantes. »
Pour ce qui est des lauréates, Côté court a couronné, lors de sa deuxième édition, Laetitia Masson qui a obtenu le Grand Prix. Cette distinction a ensuite été décernée à neuf autres réalisatrices, alors que le Festival de Cannes n’a remis que deux Palmes d’or à des femmes au cours de son histoire.

Liban superstar

Chaque année, Côté court braque les projecteurs sur une cinématographie étrangère. Cette 32e édition met ainsi le Pays du cèdre à l’honneur avec 15 réalisateurs libanais invités.

Les 15 films libanais à l’affiche, dont certains sont présentés en compétition, reflètent la réalité de ce pays sinistré, mais aussi sa formidable énergie créatrice. Des documentaires donneront ainsi la parole aux Libanais (Beirut Port Blast Stories, de Chérine Yazbeck et Vous [les adolescents], de Valérie Mréjen), tandis que des fictions (Corps absents de Antonius Ghosn) et des essais (Enfin la nuit, de Nadim Tabet) donneront à voir les multiples facettes du pays.
« Comment fait-on un film dans un pays effondré où créer est une nécessité, un désir très violent de montrer la réalité qu’on vit ? », s’interroge Joana Hadjithomas, réalisatrice, avec Khalil Joreige, de J’ai regardé si fixement la beauté. Ce dernier renchérit : « Le cinéma est un miroir de notre monde et ce qui se passe au Liban est un incroyable laboratoire. »
Au programme également, la présentation de lettres-vidéos, de drôles et touchantes cartes postales audiovisuelles réalisées par des artistes libanais qui donnent le pouls du pays. Point d’orgue de ce focus spécial Liban, la performance musicale en live de deux musiciens stars, Charbel Haber et Fadi Tabbal, sur les images de Joana Hadjithomas, Khalil Joreige et Nadim Tabet, sera programmée la veille de la soirée de clôture.

Informations pratiques sur le festival :