Culture et patrimoine
Aux Sheds, une exposition où l'art est un jeu d'enfants
Publié le
La seconde exposition des Sheds
Après En découdre, Petites mains et Midinettes, qui évoquait le passé textile des Sheds à travers les créations de figures de l’art contemporain, telle Annette Messager, la structure accueille, à partir du 11 janvier, l’exposition Plus, mieux-jeux idéaux qui traite de l’enfance.
Depuis quelques semaines, les artistes Ninon Hivert et Philippe Marcus planchent sur l’événement. Diplômée des Beaux-Arts de Paris, Ninon se distingue par ses sculptures de vêtements en céramique, lesquelles documentent nos habitudes et nos gestes en une sorte « d’archéologie contemporaine », comme elle le résume. De son côté, Philippe crée, sur bois ou sur papier, des dessins aux couleurs vives. Rappelant l’univers des comics, leur taille est parfois monumentale. Tous deux dirigent Art Mercator, une association regroupant une cinquantaine d’artistes.
Compères et collègues
Et c’est sous cette bannière qu’ils ont réfléchi à un concept pour les Sheds. « Situé dans un parc, paradis des enfants, ce centre d’art partage le bâtiment avec la Petite Filature, une structure dédiée aux tout-petits. Nous avons donc décidé d’utiliser le thème fécond de l’enfance, en l’axant sur le jeu et l’idéal. L’artiste et l’enfant, compères et collègues, partagent ce goût pour la création et la récréation », notent-ils.
L’exposition comporte plusieurs œuvres. Celles de Philippe et de Ninon bien sûr, mais aussi une petite forêt de kakemonos qui illustre le geste naïf des dessins d’enfants (David Bartholomeo), une installation autour du déplacement et du jeu (Écho), des peintures qui utilisent les techniques du diorama (Marie-Cécile Marques) et une création aux connotations urbaines (Guillaume Mathivet). « Nous avons privilégié l’éclectisme », résument les curateurs.
Des échanges féconds
« Installés au sein d’un quartier prioritaire, nous souhaitons avant tout tisser des liens riches avec les habitants voisins », insiste, de son côté, Martina Mosca, responsable de la structure. « L’artiste ne doit pas être retranché dans sa tour d’ivoire, acquiecse Ninon Hivert. Il faut qu’il y ait une perméabilité avec les citoyens. » C’est pourquoi des ateliers d’art plastique seront organisés durant toute la durée de l’accrochage. Des partenariats avec la bibliothèque ou encore l’association Musiques à ouïr verront également le jour.
En amont de l’exposition, Ninon Hivert et Philippe Marcus ont aussi reçu des enfants et des jeunes du centre de loisirs Prévert et de la maison de quartier des Quatre-Chemins. L’objectif de ces séances ? Collecter des feuilles mortes dans le parc et reproduire en peinture un tapis chatoyant… En mars, les œuvres ainsi réalisées seront éditées dans un ouvrage remis aux artistes en herbe.
Par ailleurs, mardi 14 février, aura lieu une table ronde, dédiée aux professionnels de l’art et de la petite enfance, autour de cette généreuse question : « Qu’apporte l’art au développement de l’enfant ? Et l’enfant à la création artistique ? » Tout un programme…
Informations pratiques :
- Du 11 janvier (vernissage à 17.00) au 4 mars 2023
- Du mercredi au samedi de 14.00 à 18.00
- Les Sheds, 45, rue Gabrielle-Josserand
- Gratuit
- Programme des ateliers sur le site internet sortir de la ville