Culture et patrimoine
La culture passe par la fenêtre
Publié le
« Lire du théâtre, on l’a un peu mis de côté », avoue Dominique Duthuit, en charge, dans le cadre d’une action du Portail de l’action éducative et culturelle à l’école, d’animer des ateliers de lecture critique de pièces de théâtre dans quatre classes, du CM1 à la sixième. « Initialement, chaque classe choisissait un extrait d’une pièce jouée à Pantin. Les élèves lisaient ensuite les textes sous la houlette d’un comédien de la compagnie Pour ainsi dire. À partir de cette matière, je les faisais parler de leur intime. Avec le confinement, le projet a radicalement changé », poursuit l’ancienne journaliste de Radio France.
Dès le lendemain de l’annonce présidentielle, mardi 17 mars, Dominique Duthuit a en effet complètement revu sa copie. Elle propose dorénavant aux enfants des lectures et les invite à l’appeler afin qu’ils racontent leur confinement : « Nous publions dorénavant des journaux sonores à partir de ces coups de fil. L’idée est de s’écouter les uns les autres, de prendre confiance en soi pour téléphoner et raconter sa vie. Les élèves inventent aussi des histoires : ils partent d’un moment réel et basculent dans l’imaginaire. Cela leur permet de retrouver le plaisir du texte et du jeu. »
Un concert d’applaudissements
De témoignage et de partage il est également question avec Courts intérieurs, une opération lancée par Est Ensemble permettant à tous les habitants du territoire de devenir acteurs de cette période tellement particulière. Pour cela, ils sont invités à mettre en scène leur histoire, via la réalisation d’un court métrage de 3 minutes, tourné au moyen d’une caméra ou d’un téléphone portable. Une partie de ces témoignages créatifs seront diffusés sur une chaîne vidéo, les réseaux sociaux et même dans les salles de cinéma du territoire.
Rue Benjamin-Delessert, c’est une autre histoire collective qui se joue. Dans ce coin de Pantin, le concert d’applaudissements de 20 heures est accompagné par celui d’un violon et d’un alto. « En duo avec ma sœur, nous donnons ces concerts au pied de chez nous. Quand nous avons vu les élans de remerciement pour le personnel soignant, nous avons voulu rendre hommage à notre manière à tous ceux qui sont sur le pont. Nous voulions aussi garder un lien avec nos voisins », explique avec pudeur Antonin Le Faure, musicien professionnel au CV musical long comme une journée de confinement. L’artiste ne cherche pas à attirer les projecteurs : « Nous jouons seulement deux, trois ou quatre petits morceaux. Du jazz, de la musique corse, mais aussi du Mozart, du Bach ou du Schubert. Nous ne voulons surtout pas accaparer ces moments de liesse. » Antonin retrouve dans ces concerts des moments d’émotion simples à partager. Et le voisinage, qui se presse toujours plus nombreux à la fenêtre, a bien entendu le message.
Des cimaises aux smartphones
Dans un esprit plus contemplatif, l’exposition photo Ban 2 prévue aux Magasins généraux ces jours-ci se retrouve quotidiennement, jusqu’à la fin du mois, sur Instagram. Les photos de plus de dix photographes, accompagnées de textes de jeunes du Red Star Lab*, répondent à une réflexion singulière et on ne peut plus d’actualité : « Qu’est-ce qu’être au ban, qu’est-ce qu’être à part, à côté d’un monde, à côté des autres ? »
*Le Laboratoire culturel et artistique du Red Star, mythique club de football de Saint-Ouen, propose à ses licenciés, en plus de leurs entraînements, de découvrir une activité culturelle ou artistique afin d’attiser leur curiosité et d’élargir leur champ d’horizon.
• Pour découvrir les journaux sonores des élèves pantinois : https://soundcloud.com/user-693045551
• Pour découvrir Ban 2 : https://www.instagram.com/p/B9ltrXZKIaq/
• Pour participer à Courts intérieurs : www.est-ensemble.fr
• Plus de propositions culturelles sur : https://www.culture.gouv.fr/Culturecheznous
Pour s’abonner à la newsletter culture de la ville : sortir.pantin.fr