Cette œuvre de Jean Claracq est à découvrir du 27 septembre au 24 novembre aux Magasins généraux. © Jean Claracq,courtesy Galerie Sultana

Culture et patrimoine

L’art des utopies citadines aux Magasins généraux

Du 27 septembre au 24 novembre, les Magasins généraux présentent une exposition sur le thème des grandes villes, vues sous un prisme positif.
Article de Anne-Laure Lemancel, publié dans Canal n°329, septembre 2024.

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Trop saturées, étendues, polluées, hostiles ou impersonnelles, les grandes villes ? Aux Magasins généraux, l’exposition collective qui leur est consacrée cet automne tord le cou aux clichés, les adoucit, les nuance… La co-commissaire – avec son complice Keimis Henni – Anna Labouze explique : « Après la bourrasque des JOP qui va forcément remodeler l’imaginaire du Grand Paris, nous trouvions pertinent d’inviter des artistes qui jettent un regard positif sur la cité, la réinventent et y construisent des bulles d’utopie, que cela soit dans leur création ou de façon concrète comme le fit en son temps la New Yorkaise Liz Christy, mère du premier jardin communautaire dont nous exposons ici des archives. »

Présenter les centres urbains sous des prismes conviviaux, désirables, inclusifs, écologiques… Voici donc le pari des Magasins généraux qui accueillent, pour ce faire, les œuvres de 24 artistes. « Nous mixons talents émergents et signatures confirmées, mélangeons les médias – vidéo, sculpture, peinture, performances, etc. – et convions des artistes originaires du monde entier : France, Congo, Chine, Japon, Russie, Argentine, Thaïlande… Soit autant de regards singuliers et de questionnements sur l’organisation et la capacité d’inclusion de la grande ville », précise Anna Labouze.

L’urbanité en questions

Si la plupart de ces artistes racontent l’urbanité de manière poétique, certains s’engagent plus frontalement, à l’image du Colombien Iván Argote. En déboulonnant les statues de personnages controversés, le lauréat du prix Marcel Duchamp 2022 questionne en effet les symboliques du pouvoir dans l’espace public.

Des performances de proximité seront également programmées, à l’image de celle de la compagnie de danse (LA)HORDE qui, en partenariat avec le CND, a réalisé un portrait chorégraphique des habitants de Bondy.

Pour prolonger l’exposition, seront aussi proposées des rencontres autour d’enjeux urbanistiques en complicité avec l’école d’architecture de La Villette.

  • Du 27 septembre au 24 novembre, du mercredi au dimanche de 14.00 à 19.00. Magasins généraux : 1, rue de l’Ancien-Canal.
    Entrée libre. Plus d’infos : magasinsgeneraux.com.

Art de la rue : treck urbain dans le Pantin de 2024

Pour enrichir l’exposition, la Biennale urbaine de Spectacles programme un spectacle de rue pas comme les autres, au départ des Magasins généraux. The Visit, imaginé par la compagnie belge La Pigeonnière, a lieu 250 ans après le Grand Effondrement. Une cinquantaine de « spectateurs-cobayes » munis de casques, s’apprête, sous la houlette de deux chercheuses spécialistes de l’anthropocène, à embarquer pour un voyage dans le passé. Direction 2024 et Pantin. Au fil d’une déambulation ubuesque, cette équipée du futur observe les us et coutumes de l’humanoïde du XXIe siècle, son rapport à la nature, aux déchets, à sa « boîtomobile » (« voiture »), à son cellulaire… Soit une expérience sensible et désopilante menant à une prise de conscience sur nos failles écologiques, les méfaits du patriarcat ou de la colonisation et les dérives de la société de consommation.

Samedi 28 septembre, à 14.30 et 17.00, départ devant les Magasins généraux.
Les spectateurs bénéficieront aussi d’une visite guidée de l’exposition.