Le projet, d’un montant de 94,4 millions d’euros, financé par l’État, sera livré courant 2026. Il a été présenté mardi 26 mars à la ministre de la Culture, Rachida Dati, en présence de Bertrand Kern, maire de Pantin. © Bruther et Data 

Culture et patrimoine

Le Cnap s’installe aux Quatre-Chemins

Le plus grand collectionneur d’art en France s’installe à Pantin ! Principal opérateur de la commande publique artistique de l’État, le Centre national des arts plastiques (Cnap) ouvrira en 2027 à la lisière de l’écoquartier. Présentation.
Article de Catherine Portaluppi, publié dans Canal n° 326, mai 2024

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Quel est le point commun entre un tableau de Pierre Bonnard et de Pablo Picasso, une sculpture de Camille Claudel et d’Auguste Rodin ou une œuvre de Jean Tinguely et d’Agnès Varda ? Toutes ces créations artistiques font partie des collections du Centre national des arts plastiques (Cnap) qui possède 107 000 œuvres signées de 22 000 artistes, acquises depuis 1791 par l’État. Les deux-tiers sont exposés ou déposés chez des acteurs du monde culturel en France et à l’étranger : musées, centres d’art, galeries, éditeurs…

Restaurer les oeuvres d'art

Pour accueillir les autres, les inventorier, les restaurer, les conserver avant de les faire circuler, le Cnap a trouvé une pépite rue Cartier-Bresson où il s’installera en 2027 : l’ancienne usine Schweppes dont l’entrepôt de 22 000 mètres carrés abritera bientôt sa réserve. «  C’est un bâtiment très sain dont la structure correspond quasi exactement à nos besoins. Nous n’avons eu qu’à démolir des quais de déchargement et un petit espace de bureaux,s’enthousiasme Stéphanie Bru, architecte et co-autrice du projet signé par les agences Bruther et Data. On y ajoute une grande galerie de 80 mètres longeant l’entrepôt, dite du “Mouvement des œuvres”, que l’on a voulue baignée de lumière.  » 

Une collection qui s 'agrandit

Les créations prochainement entreposées à Pantin doivent être conservées avec un soin extrême. «  Quelles que soient la température et l’hygrométrie extérieures, nous devons organiser l’évolution lente des conditions climatiques à l’intérieur de la réserve afin d’éviter les chocs thermiques désastreux. Cela nécessite une enveloppe très performante  », détaille Stéphane Tissier de l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (OPPIC), maître d’ouvrage délégué du projet pour le ministère de la Culture. «  La galerie permettra aussi de faire passer tous les fluides – eau, chauffage, électricité –, complète Stéphanie Bru. Les interventions à l’intérieur de la réserve seront ainsi limitées.  » 

Le futur projet, d’une surface de 33 000 mètres carrés, comportera également un bâtiment neuf, de forme circulaire, accueillant des bureaux, un centre de documentation ouvert aux professionnels et aux chercheurs, ainsi qu’une salle des commissions où seront choisies les pièces destinées à enrichir la collection – une centaine chaque année.

Un seul site pour l'art

Sur ce terrain, acheté en 2017 par l’État, seront ainsi regroupés les trois sites actuels du Cnap : deux  à La Défense et un à Saint-Ouen-l’Aumône. Une vraie plus-value selon Béatrice Salmon, sa directrice : «  Cette adresse dédiée apportera une reconnaissance symbolique et une visibilité très forte au Cnap, espace de création et de soutien aux arts visuels. On a hâte d’arriver à Pantin pour profiter de ses atouts : sa situation dans la petite ceinture, facilement accessible, et la richesse de son réseau culturel.  »