Du 5 au 15 juin, Côté court célèbre cette année le cinéma d’Iran. © Ville de Pantin

Cinéma

Le grand écran des courts

Du 5 au 15 juin, Côté court, la grand-messe pantinoise du court-métrage, revient pour une 33e édition plus que jamais en phase avec son époque.
Article d'Anne-Laure Lemancel, publié dans Canal N°327, juin 2024

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Quel est le point commun entre la réalisatrice Justine Triet, Palme d’or 2023 du festival de Cannes pour Anatomie d’une chute, l’actrice Laetitia Dosch et le réalisateur Laurent Cantet (Palme d’or 2008 pour Entre les murs), disparu en avril ? Tous trois ont, parmi bien d’autres figures du septième art, émergé grâce au festival pantinois Côté court.

Car voilà 32 ans maintenant que cette grand-messe du court-métrage hexagonal, présidée par Mathieu Amalric, célèbre tous azimuts la création cinématographique contemporaine. Organisée cette année du 5 au 15 juin, cette nouvelle édition reprend bien sûr les rendez-vous qui ont forgé sa réputation, comprendre ses trois compétitions phares – Fiction, Art vidéo et Prospective cinéma –, soit un total de près de 80 oeuvres (dont un tiers de premiers films) sélectionnées parmi 2 601 propositions reçues. « C’est la preuve de la santé de fer des courts en France ! », se réjouit Jacky Évrard. Pour choisir les films, le créateur et directeur artistique de la manifestation se fixe des critères simples mais exigeants. « Je m’attache moins à l’histoire elle-même qu’à la mise en forme cinématographique, originale, singulière, élégante et juste du récit », résume-t-il.

Une large palette de rendez-vous

En parallèle de ces catégories reines, existe pléthore d’autres rendez-vous vivifiants, ouverts au public, à l’image du Prix du pitch en partenariat avec France 2, du Prix Tënk du documentaire, des projections de clips, des ciné-concerts ou encore des séances pour enfants. Et, bien sûr, la programmation Grand Angle (anciennement Panorama) offrira un choix éclectique de 36 créations – fictions, documentaires, films d’animation, art vidéo… – hors compétition.

Cette année verra aussi, le 11 juin, la tenue d’un émouvant hommage au réalisateur Laurent Achard, disparu le 24 mars, cinéaste des lisières et grand fidèle de Côté court qui lui décerna à deux reprises – fait exceptionnel ! – son Grand Prix. S’initiera aussi un partenariat avec les Sheds à l’occasion de l’exposition Power Moves. Au menu le 6 juin : projection de films de danse et performance de Krump, genre chorégraphique né dans les années 2000 au coeur des quartiers pauvres de Los Angeles.

L’Iran à l’honneur

Au sein d’une palette très francophone, le festival met en lumière, après le Liban l’année dernière, le cinéma iranien avec quatre programmes et une petite vingtaine de films projetés. « J’avais envie de dévoiler la création contemporaine d’une cinématographie riche et forte, dans un pays qui subit de plein fouet des problèmes de censure. Un territoire où l’on assiste à l’émergence d’un genre engagé qui s’érige notamment en faveur des droits des femmes », explique Jacky Évrard. Une programmation les deux pieds dans l’actualité donc, prolifique et foisonnante, pour découvrir le septième art de demain.

 

 

Conversation avec Juliette Binoche

C’est un monument, une égérie du cinéma français… À l’heure où elle s’apprête à réaliser son premier film documentaire, Juliette Binoche, invitée d’honneur du festival, investira le Ciné 104, vendredi 14 juin à 20.30 pour un échange en toute simplicité avec le public. Autour de quelques extraits de films, elle évoquera son travail d’actrice. Préparez vos questions, elle y répondra ou, comme elle l’annonce si élégamment en préambule : « Si vous n’en avez pas, nous écouterons ensemble le silence, car c’est là que tout se passe ! »