Inauguration
L’église Saint-Germain-l'Auxerrois inaugurée le 15 avril
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Bientôt 360 ans au compteur et encore de beaux jours devant elle
Classée monument historique, l’église Saint-Germain-L’Auxerrois est le plus ancien édifice de Pantin. Construite en 1664 sous la direction de Michel Villedo, architecte des bâtiments du roi à qui l’on doit le château de Vaux-le-Vicomte, sa dernière rénovation d’ampleur remontait au début du XXe siècle. Cent ans plus tard, c’est sous l’égide de la ville et de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) qu’elle a pu retrouver son lustre originel.
Mené par Jean-Paul Mauduit, architecte du patrimoine, seul corps de métier habilité à intervenir sur des bâtiments classés, ce chantier, qui s’est étalé sur trois ans, a été réalisé dans les règles de l’art. « Il a été surveillé en permanence et soumis à l’approbation de la Commission régionale des monuments historiques, l’une des directions de la Drac », précise l’architecte.
Intérieur et extérieur
Les travaux ont débuté par la reprise des fondations et par l’injection de résine dans les murs afin de renforcer la structure. Puis est venu le temps du décapsulage du toit en vue de la réfection de la charpente. Il a également fallu gratter les parois extérieures afin d’en ôter les couches de ciment gris posées dans les années 70. « De l’Antiquité jusqu’à la Première Guerre mondiale, toutes les constructions de la région parisienne, hors architectures nobles, étaient réalisées en plâtre issu du gypse que l’on trouvait dans les sous-sols franciliens, éclaire Jean-Paul Mauduit. Or, le plâtre est soluble dans l’eau. Alors, pour étanchéifier les murs, on les recouvrait d’un badigeon, un mélange de chaux, d’eau et de terre de couleur ocre clair. » C’est précisément cette teinte que l’édifice a retrouvée. Il a également renoué avec l’orangé originel de sa toiture dont l’ardoise a été remplacée par des tuiles découpées sur mesure à la main. Seul le clocher, datant du XIVe siècle, a conservé sa couverture gris anthracite, fruit d’une restauration effectuée au XVIIe siècle à la faveur de la construction de l’église.
La réhabilitation s’est poursuivie à l’intérieur par la démolition de l’ancienne dalle en béton afin d’installer un sol équipé d’un nouveau système de chauffage. De leur côté, les murs ont été badigeonnés de frais et la litre funéraire, bandeau illustré des armoiries des seigneurs de Pantin, a été remise à neuf.
Après l’inauguration du 15 avril, une douzaine de tableaux, dont certains classés au titre des monuments historiques, seront restaurés puis reposés sur les parois. La ville a également lancé un appel à candidatures auprès d’artistes et de maîtres verriers pour la fabrication de cinq vitraux, destinés à orner les façades nord et est de l’édifice.
Jardins à l’italienne
Du côté de l’aménagement des abords du monument historique, une rampe, construite à l’arrière de l’église, permettra aux personnes à mobilité réduite d’y accéder. Quant aux bâtiments paroissiaux anciennement accolés à la façade est, côté marché, ils ont été désolidarisés et habillés d’un bardage en zinc brun. Désormais, ils accueillent, en leur centre, un olivier bicentenaire provenant de la Drôme provençale et, au rez-de-chaussée, une salle polyvalente. Exploitée par la paroisse, elle pourrait aussi être mise à disposition d’une association et devenir une buvette les jours de marché.
À l’opposé, face à la rue Jean-Lolive, les annexes ont été détruites, laissant la place à un espace vert. Habillé de cyprès et d’une vigne, ce dernier se prolonge à l’arrière du bâtiment.
Enfin, le fronton arbore une nouvelle croix en pierre et deux pots à feu confectionnés selon les techniques du XVIIe siècle. Ne reste plus qu’à remettre en état les pavés de l’entrée principale, de l’avenue Jean-Lolive et du trottoir donnant sur la rue Charles-Auray.
L’église de tous
« Ces travaux ont été longs et complexes, résume Jean-Paul Mauduit. Mais ils ont été réalisés par des entreprises habituées à ce type de chantier, travaillant aussi bien sur la réhabilitation d’églises de banlieue que sur celles du château de Versailles ou de Notre-Dame de Paris. C’est fondamental pour obtenir ce résultat. »
Un résultat qui comble déjà le curé de la paroisse, le père Jacques Gagey. Il y a six mois, lorsqu’il est arrivé à Pantin, ce dernier a eu la bonne surprise de découvrir l’église alors que sa remise en beauté battait son plein. « Ce bâtiment appartient à l’histoire de Pantin et, quelle que soit notre religion, que l’on soit pratiquant ou non, nous pouvons être fiers de lui ! J’admire le travail effectué et je remercie la commune pour cet investissement conséquent. »
Le coût de la plus importante réhabilitation qu’ait connue l’église Saint-Germain s’élève en effet à 7,2 millions d’euros, dont 5 supportés par la ville*, laquelle planche aujourd’hui sur le réaménagement global de la place du marché.
* La Drac a également financé le chantier à hauteur d’1,8 million d’euros et la région à hauteur de 600 000 euros.
Tous à l’inauguration !
Samedi 15 avril, tous les Pantinois sont conviés à l’inauguration de leur église réhabilitée, dont les portes seront ouvertes de 11.00 à 17.00 pour des visites libres ou commentées par l’Association pour la restauration de l’église Saint-Germain (11.00, 14.00, 15.30). À partir de 17.00, les représentants de la Drac, de la région et Bertrand Kern, le maire, s’exprimeront. Les clés de l’édifice seront ensuite symboliquement remises à l’évêque de Saint-Denis, monseigneur Delannoy, qui invitera les participants à pénétrer dans le bâtiment où l’ensemble Les Pantins baroques interprétera un extrait du Te Deum de Charpentier.
Puis, en présence des représentants des autres confessions, une messe sera célébrée par l’évêque et l’autel consacré. La journée s’achèvera à 19.30 par un pot convivial organisé à la buvette, une visite commentée par Jean-Paul Mauduit, l’architecte du patrimoine qui a dirigé le chantier, et par la découverte d’une exposition.
> Samedi 15 avril, à partir de 11.00. 1, place de l’Église. Entrée libre.
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