Développement économique, emploi
Les Ateliers Diderot prennent vie !
Publié le
Une nouvelle aventure commence aux Quatre-Chemins
D’un côté du couloir, dans un grand atelier à la façade vitrée, des dizaines de chaises vintage s’amoncellent, en attente d’une nouvelle vie. Tout près, des ouvriers érigent une mezzanine qui, bientôt, accueillera des bureaux au-dessus des machines de broyage de plastique. Un peu plus loin, Pam !, l’entreprise à but d’emploi de Pantin, installe un atelier couture pour son activité d’upcycling… En ce début d’année, les Ateliers Diderot s’apparentent à une fourmilière vibrionnante. « 50 % des locaux ont trouvé preneur en six mois », se réjouit Christophe Gerbenne, directeur de l’immobilier d’entreprises à la RIVP (Régie immobilière de la Ville de Paris) qui co-détient les lieux avec la Banque des territoires. « Une grande aventure commence dans cet espace qui a trois principaux atouts : son aspect – être dans un bel endroit, ça compte ! – ; l’écosystème qui va s’y créer entre des acteurs de taille et de maturité différentes partageant le même domaine d’activité et les mêmes valeurs ; et, enfin, les loyers, très intéressants pour la première couronne parisienne. »
Espace événementiel, fablab et coworking
Ancienne usine de production de pneus et d’outillage, réhabilitée par la RIVP, la Caisse des dépôts et consignations et Est Ensemble, le lieu regroupe 18 espaces en pépinière réservés à de jeunes pousses et 34 lots en hôtel d’activités destinés à des sociétés plus installées. Leur point commun ? Œuvrer dans un même secteur d’activité : l’écohabitat.
Des zones partagées – cuisine, jardin, rooftop – et des salles de réunion sont à disposition de l’ensemble des résidents. Un espace, baptisé La Plaine, permet, de son côté, d’organiser des événements en lien avec l’économie circulaire. Quant aux adhérents du club des Artisans Diderot, ils peuvent présenter leurs matériaux et créations dans une matériauthèque et ont accès à un fablab. « Des grosses machines de découpe, souvent chères mais très utiles pour du prototypage, y sont mutualisées », éclaire Clément Simon, responsable développement pour Platan, société spécialisée dans la nature et le végétal, installée sur place et en charge de l’animation du lieu.
Des bureaux en coworking sont également à louer : « On espère y attirer des urbanistes, architectes et designers s’intéressant à l’écohabitat et désireux d’appartenir à cet écosystème », précise Clément Simon. Une inauguration officielle sera organisée au printemps et, à partir de cet été, un restaurant de 80 couverts sera ouvert au public.
Comment rejoindre les Ateliers Diderot ?
Les locataires sont choisis par la RIVP et la Banque des territoires, après avis consultatif d’un comité au sein duquel siègent aussi la Caisse des dépôts et consignations, des élus de Pantin et d’Est Ensemble. Les candidats doivent remplir quatre critères : œuvrer dans le domaine de l’écoconstruction, être cohérents économiquement, fiables financièrement et capables de s’ancrer localement. Des baux de 1 ou 2 ans, renouvelables une fois, sont proposés aux locataires de la pépinière, tandis que ceux de l’hôtel d’entreprises bénéficient de baux classiques de 3, 6 ou 9 ans.
Pour candidater : par mail à clement.simon@platan.fr, lesateliersdiderot.fr, lucile.lelaidier@rivp.fr ou ddgie@rivp.fr.
Ils viennent de s’installer !
Jean Pouletty, cofondateur de Samji
Nous avons été séduits par ce beau lieu, pérenne, qui correspond pleinement à nos engagements. Nous sommes quatre amis d’enfance, préoccupés par la quantité de déchets générés par l’industrie. Nous fabriquons ainsi du mobilier à partir de plastiques recyclés et proposons des ateliers de sensibilisation aux entreprises. Nous souhaitons développer ici une plateforme d’écomatériaux et former des artisans à leur utilisation.
Khalid Aarab, fondateur de Pimp my earth
J’ai créé ce bureau d‘études d’ingénierie de la construction, spécialisé dans le domaine de la performance énergétique, après la naissance de ma fille qui a radicalement modifié ma vision du monde. J’établis notamment des diagnostics énergétiques et des devis de rénovation des lycées franciliens. J’espère trouver ici une émulation afin d’avancer mieux et plus vite dans la transition écologique mais aussi bénéficier d’un réseau.
Clémence Miray, cofondatrice de Chaise au carré
Nous rénovons toutes sortes d’assises vintage – 1 200 en 2023 ! – pour des sociétés. On gère tout, de la chine au retapissage, selon les couleurs et matériaux demandés. On travaille beaucoup avec La Réserve des arts où l’on achète nos cuirs. S’installer ici est un luxe : c’est un espace hyper qualitatif, au milieu d’autres jeunes sociétés qui œuvrent dans le réemploi et l’économie circulaire. Et la proximité avec des entreprises comme Hermès ou les Magasins généraux fait rêver.
Thibaut Nilles, cofondateur des Matériaux parisiens
Nous faisons de l’upcycling de détritus. Notre gamme Naturio est issue à 100 % de déchets organiques : marc de café, drèches de brasserie, peaux d’oranges et pain rassis. Ce matériau sert à fabriquer des accessoires de bureaux, des luminaires... et nous désirons développer de nouveaux produits à partir de papier ou de plâtre. Ici, les loyers sont intéressants et on peut bénéficier de synergies potentielles avec les autres résidents et de tout un écosystème !