Culture et patrimoine
Love is in the Hair : que racontent nos cheveux crépus ?
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Les codes de beauté occidentaux
À l’origine de Love is in the Hair, un sondage publié dans le magazine Vice en 2010 révélant que les afro-descendantes n’aimaient pas leurs cheveux au naturel. Il y a aussi cette impression que de nombreuses icônes – Michelle Obama, Beyoncé, Naomi Campbell – sont socialement obligées de se lisser les cheveux. « Ce prisme questionne une société occidentale qui impose à tout-va ses codes de beauté », résume l’auteure Laëtitia Ajanohun. « Croyez-vous que d’avoir répété à des personnes, sur des générations, que leur couleur de peau n’était pas belle, qu’ils n’avaient pas les bons cheveux, peut ne pas laisser de traces ? », complète, de son côté, le metteur en scène Jean-François Auguste.
Questionner les stéréotypes
Sa compagnie, For happy people & Co, décide alors de tresser une pièce de théâtre documentée, s’appuyant sur des témoignages glanés lors d’ateliers avec des scolaires et des amateurs, mais aussi sur des romans, essais et chansons.
Sans dramaturgie narrative « classique », pensé en plusieurs petites scènes, fragments, paroles, échos qui sondent ces discriminations quotidiennes, Love is in the Hair s’installe loin de tout manichéisme pour aborder les trajectoires singulières, les humanités plurielles, loin des stéréotypes. De quoi évoquer cette schizophrénie de la société française qui, globalement, « ne considère pas tous ces citoyens de la même façon », selon Jean-François Auguste.
« À travers cette création, j’entrevois la possibilité de donner à entendre des voix multiples, contrastées, conclut Laëtitia Ajanohun. Avec cette volonté de laisser un espace à ces corps trop rares sur les scènes françaises. »
Informations pratiques :
- Love is in the Hair : jeudi 18 et vendredi 19 janvier 2024, 20.00, théâtre du Fil de l’eau (20, rue Delizy)
- Réservation sur le site internet sortir de la ville ou par téléphone au 01 49 15 41 70