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Solidarité

Nuit de la solidarité : tous unis contre l’exclusion

Jeudi 23 janvier, les associations locales et les agents de la ville participeront, pour la troisième année, à la Nuit de la solidarité pilotée par la métropole du Grand Paris. Au-delà du décompte des personnes sans-abri, cette opération est un outil indispensable pour les informer sur leurs droits et fédérer autour de la lutte contre l’exclusion.

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Ce 23 janvier sera un jeudi particulier pour Sylvie Rul, référente des maraudes à la Croix-Rouge de Pantin. « La Nuit de la solidarité, qui a lieu une fois par an, n’est pas une sortie comme les autres », confirme-t-elle. L’objectif de cette maraude extraordinaire est en effet de comptabiliser le nombre de personnes à la rue, et ce, en arpentant les différents quartiers de la ville à pied. « Nous serons une vingtaine de volontaires. Répartis par groupes de cinq, nous quadrillerons toute la commune. Cependant, je ne suis pas certaine que l’on parvienne à obtenir le chiffre réel des SDF établis à Pantin. En effet, plusieurs d’entre eux dorment dans des garages ou des caves. Or, nous n’entrons pas dans les résidences privées. »

Pour autant, Sylvie Rul considère que cette opération, coordonnée localement par la ville, revêt un grand intérêt. « On rencontre des personnes très précaires que l’on n’a pas l’habitude de voir. Le 23 janvier, nous explorerons en effet Pantin à partir de 21 heures, alors qu’habituellement nos maraudes hebdomadaires se tiennent plus tôt, de 19 à 21 heures, et à des points fixes. Nous allons donc élargir notre périmètre. »

Mobilisation collective

L’autre intérêt de la Nuit de la solidarité, c’est Nadjib Adoui, médiateur de la tranquillité publique de la ville, qui le pointe. « Ce dispositif permet de rassembler les bénévoles associatifs, les travailleurs sociaux du Centre communal d’action sociale, les médecins des centres municipaux de santé et les médiateurs. Cette coordination est enrichissante pour chacun d’entre nous car nous ne travaillons pas de la même façon mais nos publics sont les mêmes. »

La référente de la Croix-Rouge acquiesce : « C’est vrai que cette nuit-là, nous rencontrons les agents de la ville ou les confrères du Secours populaire, de Pantin solidaire et des Restos du cœur. Nous travaillons tous dans le même sens et c’est intéressant de se retrouver sur le terrain et de croiser nos regards. Cela resserre nos liens et renforce nos coopérations pour le reste de l’année. »

La nuit, un autre monde

Pour Anne Mottais, médecin au centre municipal de santé (CMS) Jacques-Isabet qui a pris part à l’opération l’an dernier, la Nuit de la solidarité est l’occasion « de renseigner les personnes à la rue sur les dispositifs mis en place dans les CMS. Nous leur disons qu’ils n’ont pas besoin d’avoir de couverture santé pour accéder aux soins. Ce type d’exploration à pied peut faire passer cette information auprès de ceux qui sont très isolés et coupés de la société ». 

L’année dernière, Nadjib Adoui, qui arpente Pantin toute la journée, s’est senti « remué » : « Je ne pensais pas qu’il y avait autant de détresse. Je connais parfaitement la ville en plein jour mais, la nuit, c’est un autre monde que j’ai découvert. J’ai vu des femmes et des enfants à la rue que je ne croise jamais d’habitude. »

Un article de Guillaume Gesret publié dans Canal n°333 janvier-février 2025