Culture et patrimoine

Le spectacle plus vivant que jamais!

Hospitalière, joyeuse, accueillante, la Saison culturelle 2024-2025 questionne tous azimuts la diversité, l’altérité, la rencontre. Une saison plurielle, entre cirque, danse, théâtre et musique, qui brouille les pistes et casse les codes des formes traditionnelles. Canal a sélectionné quelques temps forts.
Article de Anne-Laure Lemancel publié dans Canal n°330, octobre 2024.

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Musique : Autistes, punks et poètes 

Ce sont de véritables rock stars avec leurs combinaisons, leur énergie survoltée et leur poésie surréaliste. Ensemble, ils chamboulent les codes du langage sur des riffs post punk. Leur nom ? Astéréotypie, un mot-valise entre « stéréotypie », ces mouvements répétitifs qu’effectuent certains autistes, et « astéroïdes ».

Leur aventure démarre à l’institut médico-éducatif de Bourg-la-Reine où le musicien Christophe Lhuillier, également éducateur spécialisé, lance un atelier d’écriture et de poésie auprès de personnes atteintes de troubles autistiques. La pertinence des mots et l’humour de ces artistes en herbe convainc l’instigateur du projet de fonder un « vrai » groupe. Depuis, c’est l’ascension vers la gloire. De quoi questionner nos rapports à la différence, au handicap et à l’art.

  • Mardi 28 janvier, 20.30, salle Jacques-Brel (42, avenue Édouard-Vaillant).

Cirque : Nouveau tour de piste 

Pour la troisième édition du Fratellini circus tour, les étudiants de deuxième année de l’Académie Fratellini révèlent leur toute nouvelle création, mitonnée par l’autrice et metteuse en scène Sara Llorca avec le concours des étudiants musiciens du Pôle Sup 93. Vivifiant et visionnaire !

  • Mercredi 18 et jeudi 19 décembre, 20.00, théâtre du Fil de l’eau (20, rue Delizy).

Danses denses 

Cette saison sera aussi celle d’une complicité forte avec le CND. L’année commencera par une création exceptionnelle dans le cadre du Festival d’automne, signée du chorégraphe Jérôme Bel autour des textes du philosophe Baptiste Morizot. En collaboration avec l’historienne de l’art Estelle Zhong Mengual et la comédienne Jolente de Keersmaeker, cette pièce dépouillée et décroissante explore nos rapports avec les êtres vivants qui nous entourent, ces créatures extraordinaires – loups, bactéries, crocodiles... – considérées sans notion de hiérarchie, de domination ni d’exploitation. Autre complicité nouée avec le CND ? La série chorégraphique Histoire(s) Décoloniales(s) de Betty Tchomanga, composée de trois épisodes : #Mulunesh, #Dalila et #Folly.

  • Recommencer ce monde (les créatures fabuleuses) :du mardi 15 au vendredi 18 octobre, 20.30, samedi 19 octobre, 18.00, théâtre du Fil de l’eau.
  • Histoire(s) Décoloniale(s) : du 4 au 7 juin dans les collèges et lycées de Pantin

À La Base du thÉÂtre engagÉ

Questions raciales, féministes, décoloniales… Voici les sujets qu’aborde La Base, compagnie associée à la Saison culturelle pour trois ans. En novembre, dans Mer, forme légère, drôle et tendre, elle explorera les rapports mère-fille, via leur rencontre lors de leur adolescence respective. Dans ce spectacle, il est question de transmissions, de tabous, d’incompréhensions, de secrets, de traumatismes... En avril, la compagnie interrogera, dans le bouleversant Place, prix Impatience 2018, les mécanismes de l’assimilation et la difficulté à trouver son identité dans le tiraillement entre deux pays.

Cette saison, La Base répétera aussi sa création Taire, soit la réécriture du mythe d’Antigone au regard des enjeux de la jeunesse actuelle.

  • Mer : jeudi 7 et vendredi 8 novembre, 20.00, samedi 9 novembre, 17.00, centre culturel Nelson-Mandela (11, avenue Aimé-Césaire).
  • Place : mardi 29 avril, 20.00, théâtre du Fil de l’eau

Cabaret : L’anti-Saint-Valentin

Vous avez aimé Les Planètes donné par le collectif La Ville en feu lors de la BUS ? Alors, vous adorerez leur désespéré – autant qu’hilarant – Cabaret des cœurs brisés qui, le lendemain de la Saint-Valentin, fracassera vos chagrins d’amour. Au menu ? Des rituels apéritifs avec assiettes brisées, des SMS et lettres de rupture adressés à vos ex toxiques, un show de drag queens dépressives et une ribambelle de chansons d’amour tristes à pleurer.

Au fil des mois, le collectif émerveillera aussi le territoire avec ses interventions dans les lycées, les Ehpad, ses pop-up ou ses cartes postales sonores tissées à partir de vos tubes préférés.

Pour clore la saison, La Ville en feu présentera le versant diurne des Planètes : Le Sacre, soit une relecture estivale de Stravinsky. La boucle sera bouclée !

  • Samedi 15 février, de 17.00 à minuit, théâtre du Fil de l’eau.

Cirque : De chaises et d’eau

La chaise, support de poésie et de voltiges via la répétition sublimée de gestes du quotidien : c’est l’idée audacieuse de la compagnie Furinkaï, dirigée par la chorégraphe, danseuse et circassienne Satchie Noro qui, lors de la BUS, est parvenue à réinventer le tissu avec le prodigieux Phaenomena. C’est que l’artiste s’est fait une spécialité de transcender l’objet. À Pantin, cela se traduira au travers de Sillas, un projet participatif réunissant des habitants et leurs sièges, mais aussi via Les Arpenteuses dans lequel trois circassiennes jouent avec des chaises pliées, dépliées, à l’équilibre, en pyramide, en échafaudage... Autre perle de la compagnie, Mizu, une rêverie présentée sur le canal de l’Ourcq, dans le cadre de la Biennale internationale des arts de la marionnette (Biam).

  • Les Arpenteuses : samedi 29 mars, 16.00, parvis du centre culturel Nelson-Mandela (11, avenue Aimé-Césaire), précédé de la restitution de Sillas, pour lequel un appel à participation est lancé. Infos et inscriptions :  01 49 15 70 84 ou cc.nmandela@ville-pantin.fr ((ajouter lien)
  • Mizu : vendredi 23 mai, 20.30, place de la Pointe.