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Commerces et entreprises

Cette année, on fait ses courses de Noël localement à Pantin !

Le marathon des courses de Noël a débuté. Même si l’on aime l’esprit des fêtes, entre les cadeaux à dénicher et les repas à imaginer, il y a quelques raisons de stresser. Alors, cette année, on s’accorde une pause et on fait ses achats à Pantin.
Extrait du dossier "Cette année, on fait les courses à pied" réalisé par Pascale Decressac et Tiphaine Cariou, publié dans Canal n°312, décembre 2022.

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Consommer à deux pas de chez soi !

Sortir sa voiture du garage, supporter les bouchons, chercher une place de stationnement, décrocher trois caddies pour en trouver un qui roule correctement, pénétrer dans l’hypermarché, affronter une foule compacte, attendre à la caisse, courir pour coller une étiquette sur les poireaux qu’on a oublié de peser, ouvrir de grands yeux en voyant le montant annoncé par la caissière, payer quand même en réfléchissant aux économies possibles la semaine suivante, charger son coffre, vider ses sacs et se rendre compte qu’on a oublié le lait qui, justement, nous avait poussé à aller faire ses courses en ce samedi après-midi ensoleillé, regarder par la fenêtre et voir le ciel rosir… Trop tard pour une promenade. Et si, au lieu de ce scénario déprimant pour beaucoup, il était possible de faire autrement, sans stress, en demandant des idées à son fromager et à son poissonnier pour le déjeuner de dimanche, en complimentant sa voisine pour ce si joli foulard confectionné par un artisan local et en se disant que, oui, cette année, on ira au marché acheter sa dinde fermière en suivant les conseils de producteurs amoureux de leurs produits ? « Redynamiser les cœurs de ville est une priorité pour beaucoup de communes car c’est là que se mêlent et se rencontrent les habitants, quels que soient leur âge et leur situation sociale », remarque Carole Delaporte, chargée d’études à l’Institut Paris Région, co-autrice de Redynamiser les cœurs de ville (2020).

Diversification des propositions

Selon la chargée d’études, « si la diversité des commerces n’est pas le seul indicateur du dynamisme d’une commune, elle y contribue fortement ». Et Carole Delaporte de remarquer que le télétravail, qui s’est développé suite au confinement, a contribué à renforcer l’intérêt des habitants pour les magasins de proximité.
À Pantin, l’offre commerciale – notamment alimentaire – s’est élargie depuis quelques années et, passées les difficultés consécutives à la crise sanitaire, les ouvertures se multiplient depuis deux ans, offrant aux habitants un large choix de produits savoureux près de chez eux. Fromager, rue Méhul, poissonnier et chocolatier, rue Hoche, sont en cours d’installation. Des boutiques attendues par la population de plus en plus désireuse de consommer local. Nombre de ces nouvelles enseignes se situent dans des espaces implantés en rez-de-chaussée d’immeubles neufs. « Depuis deux ans, une dizaine de commerçants se sont installés dans le cadre d’appels à candidatures lancés par la ville pour l’occupation de ces locaux », indique Céline Vatier, responsable du pôle Commerces et Marchés forains de la commune.
Si les propositions commerciales viennent évidemment de porteurs de projets privés, la commune déploie, depuis plusieurs années, une stratégie afin d’attirer certaines activités et ainsi diversifier les propositions, notamment alimentaires, et ce, au sein des différents quartiers de la ville. Pour être davantage actrice dans les choix d’implantation, Pantin planche actuellement sur la création d’une cellule foncière locale…

Projets locaux

« Parmi les commerçants installés, ou prévoyant de le faire, figurent plusieurs Pantinois », souligne Céline Vatier. Le spa-hammam, les traiteurs italien et créole qui s’établiront prochainement dans le quartier du Port en font partie. Les projets de ces habitants sont souvent en phase avec les besoins réels de leurs concitoyens puisque ce sont des manques ressentis personnellement qui les poussent le plus souvent à se lancer.
Outre les commerces sédentaires, les marchés forains étoffent également leur offre, en particulier en produits frais. En plus des Quatre-Chemins, du quartier de l’Eglise et de la place Olympe-de-Gouges, les Courtillières bénéficient désormais d’un petit marché chaque samedi matin.
Implantés en priorité sur des axes stratégiques, les commerces participent efficacement au dynamisme de la ville et à l’épanouissement des habitants. Mais les animations contribuent aussi à cette attractivité. Début décembre justement, le marché de Noël et la braderie de la Maison Revel signent leur grand retour !

3 questions à...

Zora Zemma, conseillère municipale déléguée au Développement du commerce, à l’Animation festive de la ville et au Temps libre.

Canal : Le développement d’une offre commerciale de proximité est-il une priorité pour la ville ?
Zora Zemma : Évidemment. Notre objectif est que, dans chaque quartier, il existe une offre de proximité accessible à toutes les bourses et proposant des produits de qualité. À Pantin, chacun doit pouvoir faire ses courses principales à 10 minutes à pied de chez lui. Mais si l’essor du commerce est une priorité pour nous, c’est aussi parce que c’est un axe important de développement économique, servant tous ceux qui habitent et travaillent à Pantin. Ce développement commercial est, en premier lieu, sédentaire mais les marchés forains sont également essentiels, en particulier dans les quartiers peu dotés, à l’image des Courtillières.

Comment cette volonté de développer le commerce se manifeste-t-elle ?
Z.Z. : Notre politique de revitalisation commerciale est une action au long cours. Elle vise à transformer durablement le commerce à Pantin dont le développement est étroitement lié à l’urbanisation de la ville. Il implique en effet des relations étroites entre les bailleurs sociaux, les promoteurs et les institutions. Car c’est au moment de la conception des bâtiments qu’il faut anticiper les implantations commerciales. Une extraction d’air pour un point de cuisson, une terrasse, un plancher supportant de lourdes charges, un espace de livraison… tout ceci doit être prévu à l’avance.
Nous créerons bientôt une structure foncière dédiée au développement commercial, portée par la Semip et ayant comme actionnaire majeur la Caisse des dépôts. Cet outil de politique publique facilitera, via des préemptions ou des accords avec les bailleurs, l’achat de locaux pour les rénover et les louer à un tarif préférentiel à des commerçants et artisans dont l’activité est en phase avec les besoins des habitants et salariés de la commune.
Nous poursuivrons par ailleurs les appels à projets pour l’occupation de locaux vides, en partenariat avec Est Ensemble et la Chambre de commerce et d’industrie de Seine-Saint-Denis. Nous étudions toujours avec attention les dossiers des Pantinois qui désirent investir et s’impliquer sur le territoire.
Nous souhaitons enfin que le pôle Commerce soit identifié comme un guichet unique permettant d’épauler et d’orienter au mieux chaque porteur de projet dans ses démarches.

Pour les fêtes de fin d’année, les Pantinois pourront-ils consommer local ?
Z.Z. : Bien sûr ! Chaque Pantinois pourra se procurer près de chez lui de quoi garnir sa table et faire plaisir à ses proches. Il sera possible d’acheter des produits locaux qualitatifs, solidaires et éthiques tout en limitant au maximum les déchets, que cela soit dans les commerces sédentaires ou sur les marchés. D’ailleurs, sur celui de Noël, qui se tiendra place de l’Eglise le 4 décembre, on trouvera des denrées produites de manière responsable et d’une grande qualité gustative ainsi que des créations artisanales locales. Des associations de la ville proposeront également de quoi faire de jolis cadeaux originaux.

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