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Logement

Le logement : une priorité pour la ville de Pantin

Forte d’une politique de construction volontariste, Pantin agit pour répondre aux attentes en matière de logement de ses habitants, et ce, quels que soient leurs revenus et leur situation.
Extrait du dossier réalisé par Christophe Dutheil, Frédéric Fuzier et Guillaume Gesret, publié dans Canal n°315, avril 2023.

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Pantin, une ville qui attire de plus en plus d'habitants

Les chiffres publiés par l’Insee fin 2022 l’attestent : en l’espace de 10 ans, la population de Pantin a crû de 10,1 % pour franchir la barre des 60 000 habitants en 2020. Les ménages (2,29 membres en moyenne) vivent dans 27 462 logements (+ 9 % entre 2013 et 2019), dont 13,6 % de studios, 32,7 % de deux pièces, 32,2 % de trois pièces, 15,8 % de quatre pièces et 5,7 % de cinq pièces ou plus. « Sur tous les types d’offres, la demande est très forte et donc difficile à satisfaire, précise Nathalie Berlu, conseillère municipale déléguée à la Qualité et à la Diversité de l’habitat. Mais, depuis une décennie, 370 logements sont en moyenne construits chaque année à Pantin. »
Du fait de sa situation aux portes de Paris et de sa bonne desserte en transports en commun, la ville convainc toujours plus d’habitants, lesquels s’y établissent pour y rester longtemps : 41,7 % des foyers vivent ainsi dans leur logement depuis plus de 10 ans. C’est que la ville est de plus en plus agréable… Aux aménagements réalisés pour faciliter les mobilités douces (vélo, marche...) se sont en effet ajoutées de multiples requalifications urbaines, tant au travers de la mise en valeur des bords du canal que de la réhabilitation de friches, d’anciens bâtiments industriels ou de quartiers entiers.

La mixité sociale, une priorité

L’attractivité qui découle de ces opérations est à double tranchant, dans la mesure où elle a entraîné – comme dans toutes les communes voisines – une augmentation des prix que la ville cherche à pondérer. C’est le cas avec l’encadrement des loyers, en vigueur depuis début 2021 pour la location, et avec la multiplication des programmes en bail réel solidaire (BRS) et en location accession, lesquels permettent à des Pantinois aux revenus plus contraints d’acheter une résidence principale, sans être obligés de déménager vers la deuxième ou la troisième couronne.
Pas question, non plus, de laisser se développer une ville où se concentrent, dans certains quartiers, les foyers aisés et, dans d’autres, les ménages démunis.  « Nous privilégions l’accession à la propriété dans les secteurs où le logement social est prédominant, comme aux Courtillières, et la construction de logements sociaux partout où le parc d’habitations est surtout détenu par des propriétaires privés, comme à Hoche ou aux Quatre-Chemins », précise Philippe Vitas, directeur de l’Habitat, du Logement et du Foncier de la ville. Des exemples ? La résidence Les Pantinoises, édifiée par la Semip (Société d’économie mixte de Pantin) à deux pas du Serpentin des Courtillières, a offert 355 logements en accession à la propriété, du studio au T5, répartis dans six immeubles. A contrario, entre la rue Hoche, la rue du Congo et la place Olympe-de-Gouges, les 106 appartements du lot A, livrés en 2022, ont été exclusivement dédiés au logement social.
Emma Gonzalez-Suarez, adjointe au maire déléguée au Logement, ajoute : « Les promoteurs ont en outre l’obligation d’intégrer a minima 33 % de logements sociaux dans toutes les opérations de plus de 1 800 m² de surface de plancher. Cela permet à la ville d’accroître la part des logements sociaux. Ils sont en effet 39,4 % aujourd’hui, contre 31 % en 2001. » De la sorte, un tiers des 1 500 logements prévus, d’ici à 2030, au sein de l’écoquartier des Quatre-Chemins seront sociaux. La proportion sera la même pour ce qui est des Pierres sauvages, une résidence de 70 logements livrée en 2025 avenue Édouard-Vaillant, mais aussi pour le programme Green Sheds, un ensemble de 70 appartements construits d’ici à 2025 dans le quartier Méhul, et pour l’immeuble à ossature bois imaginé par Woodeum. Aux 231-233, avenue Jean-Lolive, ce dernier offrira 80 logements à l’horizon 2025. De quoi relativiser les discours sur la supposée gentrification de la ville...

Le droit au beau !

La commune se démarque également par les nouveaux modes constructifs qu’elle privilégie dans toutes les opérations dont elle a la maîtrise. « À Pantin, la construction constitue, avec les déplacements, l’un des principaux postes d’émission de CO2, indique Mathieu Monot, premier adjoint en charge du Développement urbain durable, des Écoquartiers, de l’Innovation par la commande publique, de la Démocratie locale et du Bien-être animal. Nous cherchons donc au maximum à décarboner la filière du bâtiment en exigeant, par exemple, de la part des opérateurs qui travaillent pour nous qu’ils choisissent des matériaux biosourcés, comme le bois, la terre crue, la pierre de taille ou, dans certains cas, des bétons décarbonés. »
Dans le sillage de la crise sanitaire, qui a eu un impact sur les façons de vivre, Pantin met aussi l’accent sur « l’habitabilité » des appartements nouvellement bâtis, comme l’atteste le premier adjoint : « Nous faisons en sorte de favoriser le confort avec des pièces plus grandes que par le passé, des parties communes aux dimensions généreuses, des espaces plantés et, si possible, une double orientation et un espace extérieur pour tous les logements. »

3 question à...

Emma Gonzalez-Suarez, adjointe au maire déléguée au Logement

Nathalie Berlu, conseillère municipale déléguée à la Qualité et à la Diversité de l’habitat

Canal : Comment la politique de la ville en matière de logement a-t-elle évolué au cours de ces dernières années ?
Nathalie Berlu : La demande en logements est particulièrement forte à Pantin. La commune, traversée par un canal qui a été très bien mis en valeur, bénéficie d’une bonne desserte en transports en commun. Elle est donc toujours aussi attractive. Nous voulons continuer de répondre à cette demande et travaillons pour cela avec les bailleurs sociaux et des promoteurs immobiliers. Pantin doit rester une ville accueillante qui sait garder ceux qui veulent continuer à y vivre en facilitant leur parcours résidentiel. Nous réfléchissons donc à ce qui peut permettre d’offrir des solutions aux habitants. C’est pourquoi la commune mène, depuis de nombreuses années, une politique très volontariste en matière de mixité sociale et fait en sorte que puissent y résider des foyers aux conditions sociales variées. Nous maintenons ce cap pour continuer à fabriquer une ville agréable, mixte et  populaire à tous points de vue.

Comment faire en sorte que les plus modestes restent à Pantin ?  
Emma Gonzalez-Suarez : La ville abrite un parc social conséquent  qui a continué de croître ces dernières années : les logements sociaux représentent aujourd’hui 39,4 % de toutes les résidences principales. C’est une chance car nous avons de grands besoins. L’une de nos priorités est d’aider les jeunes Pantinois aux revenus modestes à décohabiter et à trouver leur premier logement à Pantin. Nous nous efforçons aussi de reloger chez les bailleurs sociaux des personnes qui vivent dans le parc privé et ne peuvent plus assumer leur loyer suite à des difficultés ou à un accident de la vie. Nous faisons le maximum mais il y a une faible rotation au sein du parc social et donc peu de logements qui se libèrent au regard des besoins.

Quels sont vos objectifs pour les années à venir ?
N.B. : La lutte contre l’habitat indigne et insalubre, qui perdure dans plusieurs quartiers, reste une priorité majeure pour l’équipe municipale. Nous souhaitons aussi continuer de développer l’offre de logements destinés aux ménages les plus modestes, aussi bien pour les locations que pour les acquisitions, sans pour autant accroître de façon disproportionnée la densité de population. Les opérations en bail réel solidaire (BRS) sont un levier pour y arriver, de même que les programmes développés par des promoteurs sur des assises foncières importantes. Dans ce cas, nous réservons un pourcentage des surfaces construites pour y faire du logement social.
E.G-S. : La ville s’apprête également, en partenariat avec les bailleurs, à renforcer le dispositif Un toit pour elle permettant à des femmes victimes de violences d’être hébergées dans un logement du parc social.

 

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