© ville de Pantin

Égalité femmes-hommes

Le sport pour l'égalité femmes-hommes !

La ville de Pantin et ses partenaires tels que Sine Qua Non Run et Team Go Girls, réalisent de nombreuses actions afin de défendre et promouvoir l'égalité femmes-hommes au sein du sport. Explications.
Extrait du dossier réalisé par Catherine Portaluppi, Guillaume Gesret et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°322, décembre 2023.

Publié le

À la conquête de l’espace public

C’est par le sport que Sine Qua Non piétine les violences sexistes et sexuelles. Déjà bien implantée à Pantin où elle propose des footings 100 % féminins, les militantes de l’association s’apprêtent à ouvrir des séances de stretching et de renforcement musculaire. Nom de code : BoostHer.

« Les femmes doivent pouvoir courir où elles veulent, à l’heure qui leur convient et dans la tenue qu’elles souhaitent », répète Mathilde Castres, la présidente de Sine Qua Non. Cette Pantinoise a fondé l’association il y a quatre ans parce qu’elle est convaincue de l’utilité du sport pour faire évoluer la société, notamment sur la problématique de l’égalité femmes-hommes dans l’espace public.

Courir pour l’égalité

La structure s’est ainsi fait connaître en organisant la Sine Qua Non run qui a lieu chaque 9 mars, au lendemain de la Journée internationale des droits des femmes. Ce jour-là, les participantes courent entre Paris et la Seine-Saint-Denis pour « piétiner les violences sexistes et sexuelles ». L’association est également implantée dans plusieurs villes franciliennes et en province où elle organise des sessions régulières de running, de boxe et de football. C’est ainsi qu’à Pantin, une communauté de joggeuses est invitée chaque mois, via une boucle WhatsApp, à courir dans les rues. Le groupe prend alors possession de l’espace public. Leila Mahri, salariée de l’association en charge du développement, précise : « Les hommes peuvent courir avec nous ! Nous gagnerons notre combat plus vite s’ils nous rejoignent. »

L’empowerment au féminin

Sine Qua Non prévoit d’étendre son implantation locale en proposant, au printemps, les BoostHer, des séances de renforcement musculaire et de stretching en extérieur. « Nous accueillons toutes les femmes, quels que soient leur âge, leur niveau et leur quartier. L’idée de ce programme est de leur permettre de se sentir à l’aise avec leur corps et de leur apporter du bien-être physique et moral grâce à la pratique sportive », explique Marie Dupont, ambassadrice des sessions BoostHer. Les cours, gratuits et accessibles sans abonnement, auront lieu toutes les semaines dans les parcs, squares ou sur les quais de la ville.

Informations pratiques :

  • Prochaine session de running : mardi 12 décembre, 19.00. Rendez-vous devant Chez Agnès (quai de l’Aisne).
  • Renseignements pa mail à assosinequanon.org ou auprès de la Maison des femmes de Pantin par téléphone au 01 49 15 71 21.

Et aussi... Mamans toniques

Celles qui désirent pratiquer un sport en extérieur ont également la possibilité de se rapprocher de l’association Urban sport qui propose, à toutes les femmes de plus de 18 ans, trois créneaux d’entraînement hebdomadaires à l’école Méhul (lundi, 19.00), à l’école Brassens (jeudi, 19.00) et dans le parc Henri-Barbusse (samedi, 11.00). Au cours des séances au tarif de 2 euros, la coach alterne les exercices de renforcement musculaire, de cardio et de stretching.
Les fondatrices de la structure s’adressent particulièrement aux mères de famille. « La pratique sportive apporte énormément de bien-être, explique Faatimah Didier, présidente de l’association. Nous souhaitons que les jeunes mamans, qui ne s’autorisent pas toujours à prendre du temps pour elles, puissent avoir accès à une activité physique collective. »

Renseignements par mail à urbansportpantin@hotmail.com.
Adhésion annuelle : 50 €, puis 2 € la séance.

La Team Go Girls occupe le terrain

Dans le cadre du challenge Team Go Girls, près de 100 jeunes filles, sur les 700 qui ont rejoint l’aventure, participaient à un après-midi sportif au gymnase Maurice-Baquet, samedi 11 novembre. Reportage.

Sneha, 9 ans, prend visiblement plaisir à shooter dans le ballon de football. « À l’école, les garçons ne veulent pas jouer avec nous. Alors, j’en profite ! », explique la fillette en essayant de viser la lucarne. Comme 700 autres jeunes Pantinoises âgées de 7 à 14 ans, elle est inscrite au programme Team Go Girls, lancé en mai par l’Agence nationale du sport (ANS) et l’équipementier Nike. Cette expérimentation, qui s’étale sur dix mois, offre la possibilité aux volontaires de découvrir de nombreux sports : volley, basket, danse, double dutch…

Faire venir les joueuses

Désormais, elles ont rendez-vous une fois par mois dans un gymnase de la ville pour participer à des ateliers sportifs. Les organisateurs de cette Team Go Girls party s’appuient sur les clubs locaux pour animer ces initiations. Samba Timera, président du Pantin basket club, voit cette rencontre 100 % féminine d’un très bon œil. « C’est un message positif adressé aux jeunes filles, assure-t-il. Il est utile de leur rappeler qu’elles sont les bienvenues dans les associations sportives. Au sein de notre club, nous regrettons, depuis quelques années, la baisse des effectifs féminins. Nous participons donc à la Team Go Girls party dans le but de les recruter. »

Découvrir de nouveaux sports

Dans les tribunes, Charif ne quitte pas des yeux sa fille, Mayssa, 8 ans. « Je suis ravi de la voir participer à ce challenge qui lui permet de découvrir de nouvelles pratiques sportives, sourit-il. Le mois dernier, elle a joué pour la première fois au volley. En rentrant, elle me demandait de l’inscrire au club. » Mayssa ajoute : « Je suis trop contente d’être une Go Girl parce que je reçois des cadeaux ! D’abord, on a eu une montre connectée pour voir le nombre de pas que l’on fait chaque jour. Et, aujourd’hui, on nous a offert une brassière pour faire du sport ! » Plus globalement, ce dispositif permettra la rédaction d’un guide, diffusé à l’échelle nationale, sur la manière de mettre les filles au sport.

Informations pratiques :

Les inscriptions pour rejoindre le programme Team Go Girls reprendront en janvier. Il est cependant possible de s’inscrire sur la liste d’attente en remplissant un formulaire sur le site internet de Team Go Girls

Diandra Tchatchouang, le goût de l’engagement

La cheffe de projet du programme Team Go Girls est une ancienne internationale de basket ayant évolué au sein du championnat universitaire américain avant de briller sous les couleurs de Bourges et de Montpellier. Aux Jeux olympiques de 2020, à Tokyo, Diandra Tchatchouang faisait partie de l’équipe de France médaillée de bronze. Elle portait alors le numéro 93 en référence à son département de cœur.
Quand l’ailière âgée de 32 ans a décidé de mettre fin à sa carrière, l’Agence nationale du sport (ANS) et l’équipementier Nike lui ont aussitôt proposé une reconversion professionnelle à sa mesure en lui confiant la direction du projet Team Go Girls. « C’est un programme de rêve pour moi, confie-t-elle. J’ai grandi à La Courneuve et je suis heureuse d’accompagner des filles du département vers la pratique sportive. Car je sais d’expérience que sport ne rime pas toujours avec féminité dans certains quartiers. »
Ce nouveau métier à plein temps prolonge les engagements déjà pris par Diandra ces dernières années au travers de la création de deux associations, Study hall 93 et Take your shot, qui viennent en aide aux jeunes de Seine-Saint-Denis.  

Retrouvez les autres articles du dossier "L'égalité en grand !" réalisé par Catherine Portaluppi, Guillaume Gesret et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°322, décembre 2023 :
> "Année de l'égalité : le bilan !"
> "Lutter contre les violences faites aux femmes : une priorité partagée"
> "L'égalité femmes-hommes passe par la santé des femmes"