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Développement durable

L'énergie : une des préoccupations de la ville de Pantin

Rénovation et sobriété énergétiques de ses bâtiments, chaleur géothermique, gestion de ses déchets... Économiser et créer de l'énergie fait partie des préoccupations de la ville de Pantin. Explications.
Extrait du dossier réalisé par Catherine Portaluppi, Guillaume Gesret et Christophe Dutheil, publié dans Canal n°323, janvier/février 2024.

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Économiser l’énergie

Pantin prévoit, sur la période 2024-2030, de renforcer considérablement ses efforts en matière de rénovation et de sobriété énergétiques de ses bâtiments. Le but ? Faire baisser de 25 % leurs émissions de gaz à effet de serre.

Avec un bâti communal qui dépend à 50 % des énergies fossiles (gaz et électricité) pour son fonctionnement, la ville va devoir relever le défi de la rénovation énergétique. Comme bien d’autres collectivités, elle doit en plus  maintenir ses efforts de sobriété pour juguler sa consommation, autant que ses factures. « Il nous faut aussi répondre aux exigences du décret qui s’applique à tous les propriétaires – privés et publics – de bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m², détaille Alix Baron-Joly, chargée de mission PCAET. Celui-ci nous contraint à faire le maximum pour réduire d’au moins 25 % la consommation énergétique de 37 de nos équipements d’ici à 2030. »

Diversification des approvisionnements

Afin de réduire sa dépendance aux énergies fossiles, Pantin se donne les moyens de développer ses propres énergies renouvelables. En plus d’étudier le potentiel solaire de ses toitures, elle a investi, début 2022, dans la création d’un réseau intercommunal de chaleur géothermique. Dénommé Unigéo et mis en service en octobre 2025, il permettra de chauffer près de la moitié des bâtiments municipaux et 13 000 appartements, soit 40 % du parc de logements.
La commune prévoit parallèlement d’investir dans de nouvelles constructions répondant aux exigences les plus strictes en matière de performance énergétique. C’est déjà le cas, par exemple, pour la halle sportive, dont l’édification débutera cette année sur le stade Charles-Auray en suivant la démarche du niveau or du label Bâtiments durables franciliens (BDF).

La fin des passoires thermiques

Pour son parc plus ancien, et énergivore, la ville investira surtout dans des isolations dernier cri. Ainsi, huit écoles feront l’objet d’importants travaux. Elles ont en effet été identifiées comme passoires thermiques lors d’audits réalisés en vue de l’élaboration d’un Schéma directeur de l’énergie, lequel permettra de définir une stratégie de réduction des consommations du patrimoine bâti.
Pour finir, la municipalité, dont l’éclairage public est entièrement assuré par des LED depuis 2017, investira 200 000 euros par an dans le remplacement de ses anciennes ampoules par d’autres utilisant cette technologie générant une diminution de 50 % de la consommation d’électricité.

Les ménages désirant entreprendre des travaux de rénovation énergétique sur leurs biens, peuvent, à Pantin, se faire accompagner par l’association Alec-MVE. Renseignements par téléphone au 01 42 87 13 55 ou sur le site internet de l'association.

Des solutions innovantes pour le traitement des déchets

Le Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) prévoit un volet d’actions destinées à diminuer le poids des déchets générés sur la commune. Parmi les initiatives inscrites dans le document, certaines brillent par leur côté innovant. La preuve par trois.

Couches compostables

Un enfant en bas âge utilise environ 3 800 couches jetables avant de devenir propre. Pour réduire la quantité de ces déchets, la société Les Alchimistes mise sur la transformation en engrais naturel des changes. Elle a ainsi mis au point des protections compostables, actuellement utilisées par une vingtaine de crèches, dont deux à Pantin. Une fois collectées, ces couches arrivent dans le laboratoire installé sur la friche René.e (avenue du Général-Leclerc) où elles sont broyées, puis mélangées à des déchets alimentaires et à du broyat de bois. Le tout macère dans une cuve durant six mois à un an, jusqu’à l’obtention d’un engrais permettant de nourrir les sols végétalisés. L’équipe des Alchimistes est confiante sur la commercialisation future de ce nouvel or noir, les essais menés actuellement par l’école Du Breuil, un établissement de formation aux métiers du paysagisme, étant très concluants.

De l’énergie en barre

Près de 30 % de nos poubelles sont composées de détritus alimentaires. Alors, depuis le 1er janvier, tous les ménages de France doivent pouvoir bénéficier d’une solution de tri à la source de leurs biodéchets. Si, à Pantin, il existe déjà quatre composteurs publics gérés par des collectifs d’habitants, Est Ensemble va plus loin en mettant en place une nouvelle collecte dédiée aux ordures alimentaires et végétales.
Le territoire prévoit en effet d’installer progressivement des bornes d’apport volontaire dans l’espace public afin de permettre aux habitants d’y déposer ce type de détritus, préalablement mis dans des sacs biodégradables fournis gracieusement. Une fois collectées, ces ordures seront acheminées vers une usine de méthanisation implantée à Stains pour être transformées en énergie.
Les 20 premières bornes, de couleur marron, seront installées ce mois-ci dans le quartier Petit-Pantin-Les Limites, puis progressivement dans tous les quartiers.

Pas fantastique, le plastique

Avec le nouveau PCAET, la ville se dirige vers la fin du plastique jetable dans le fonctionnement de ses activités. La commune entend, par exemple, privilégier les alternatives à cette matière pétrochimique pour le conditionnement des repas livrés dans les cantines et aux seniors.
Lors des manifestations festives, les bouteilles d’eau et goodies en plastique seront supprimés et un dispositif de fontaines à eau branchées sur les bouches à incendie pourrait être instauré. Autant d’initiatives qui s’ajoutent aux actions de sensibilisation menées dans les écoles, mais aussi au bannissement des gobelets à usage unique dans les couloirs de l’administration municipale.

Retrouvez les autres articles du dossier "Climat : continuons le combat !" réalisé par Catherine Portaluppi, Guillaume Gesret et Christophe Dutheil, publié dans Canal n°323, janvier/février 2024 :
> "Climat : continuons le combat !"
> "Lutter contre le réchauffement climatique"
> "Réduire l'empreinte carbone de la restauration collective"