L’été dernier, les immeubles des 16 et 18, rue Lapérouse ont bénéficié de l’intervention artistique Fenêtre sur rue afin d’égayer leurs ouvertures murées.
©Ville de Pantin 

Rénovation urbaine

Les 16-18 rue Lapérouse font peau neuve

La démolition de l’immeuble insalubre situé au 16, rue Lapérouse vient de commencer. Début 2025, la réhabilitation du 18 attenant suivra. Ces opérations donneront lieu, dans le cadre du Projet de rénovation urbaine (PRU) des Quatre-Chemins, à la construction d’une nouvelle copropriété comprenant 12 logements.
Extrait du dossier écrit par C. Dutheil et F. Fuzier, publié dans Canal n°327, juin 2024

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Aux Quatre-Chemins, l’intervention sur l’habitat dégradé revêt différentes formes. Les propriétaires privés peuvent ainsi être accompagnés et aidés financièrement pour réhabiliter leur bien, via l’Opération programmée pour l’amélioration de l’habitat (Opah). Piloté par Est Ensemble, en partenariat avec la ville et l’Agence nationale de l’habitat (Anah), ce dispositif qui, entre 2018 et 2023, a permis d’engager la rénovation de 1 700 logements, est sur le point d’être renouvelé pour une durée de cinq ans.

Et, lorsque les copropriétés cumulent trop de difficultés, «   les collectivités peuvent intervenir par l’intermédiaire de la Soreqa dans le cadre du Projet de rénovation urbaine, explique Noémie Guenoun, cheffe de projet Habitat privé et Renouvellement urbain à Est Ensemble. Concrètement, la Société de requalification des quartiers anciens acquiert la parcelle et met en place une opération de recyclage immobilier consistant à démolir pour reconstruite ou à réhabiliter l’immeuble concerné en profondeur. Actuellement, neuf copropriétés sont identifiées pour bénéficier de ce type d’interventions  ».

Entre démolition et réhabilitation

C’est le cas de deux immeubles de la rue Lapérouse. Au 16, la plupart des fenêtres sont murées depuis plusieurs années suite à «  un arrêté de mise en sécurité pris en novembre 2021 qui a prescrit l’évacuation des habitants, précise Ophélie Guérin, chargée de projets à la Soreqa. L’état de dégradation du bâtiment de cinq étages, affecté par des problèmes structurels et un incendie, ne permettait pas d’envisager une réhabilitation. Au 18, l’immeuble sur rue, comptant trois étages, est certes dégradé et inhabitable mais il peut encore être réhabilité.  » La première adresse est donc en train d’être démolie, ainsi qu’une maisonnette située à l’arrière du 18, tandis que la seconde fera l’objet d’une lourde réhabilitation.

12 nouveaux logements en vue

À la fin de l’année, une fois les déconstructions nécessaires achevées, un permis de construire sera déposé par I3F (Immobilière 3F), l’opérateur retenu pour bâtir, à cet endroit, une copropriété comprenant 12 logements, un local d’activité et un jardin de 280 mètres carrés.

La résidence sera conçue par l’agence parisienne Moon Architecture qui rénovera et surélèvera de deux étages le 18, afin de le relier au nouvel immeuble construit au 16. Les deux bâtiments partageront ainsi les mêmes circulations verticales (escalier et ascenseur). Quant aux appartements, ils seront vendus à prix maîtrisés afin de faciliter l’accès à la propriété des foyers les plus modestes. Livraison prévue en 2027.

Logements et voie piétonne du côté de l’avenue Jean-Jaurès


Dans le secteur ouest de la ville, en bordure d’Aubervilliers, la ville vient d’acquérir la parcelle du 94, avenue Jean-Jaurès où se situe un supermarché asiatique et un entrepôt de préparation (notre photo) qui fermeront leurs portes dans un an. Leur démolition débutera dans la foulée pour laisser place, en 2027, à la construction de 60 appartements, dont 33 % seront des logements sociaux. La création d’une voie piétonne sur cette emprise, mais aussi sur celle du 96, avenue Jean-Jaurès déjà propriété de la ville, permettra de relier l’extrémité de la rue Cartier-Bresson à l’ex-RN2. À noter qu’un espace vert de 600 m2 viendra embellir le lieu.

Dans le même secteur, l’ancien cinéma Météore, appartenant à la commune, fait actuellement l’objet d’études en vue de sa reconversion par l’opérateur Galia.

Un peu plus au nord, aux 5-7, rue Gabrielle-Josserand, un ancien garage démoli sera remplacé, également en 2027, par un petit immeuble de huit logements commercialisés par la Semip. L’occasion pour la ville d’agrandir et de réaménager la placette attenante.

 

Foot et basket au parc Diderot

Si le parc Diderot a ouvert ses portes en 2021, il restait à réaliser les deux city-stades dont la construction a été retardée par la dépollution des sols (notre photo). Le terrain étant désormais assaini, le chantier débutera à l’automne pour une durée de trois mois minimum. Deux petits stades verront ainsi le jour, l’un en gazon synthétique promis au foot urbain, l’autre en enrobé destiné au basket 3x3.

Les deux terrains seront ceints d’un pare-ballons, histoire d’éviter que les balles ne se perdent dans le parc et surtout dans la cour de l’école Diderot voisine. Et, pour prévenir les éventuelles nuisances sonores et visuelles, les city-stades seront séparés de l’établissement par un écran végétal composé d’arbrisseaux et de massifs denses. Le skate-park attenant sera quant à lui remodelé et les jeux d’eau remplacés par des brumisateurs, tout aussi rafraîchissants mais plus économes en eau !

École Diderot, rendez-vous à la rentrée!

Située en bordure du parc Diderot, cette nouvelle école élémentaire de 12 classes a souffert d’une gestation mouvementée, marquée notamment par la défaillance de deux entreprises de construction, l’une mise en liquidation judiciaire peu après avoir remporté le marché public, l’autre responsable de malfaçons. Le projet architectural, prévoyant des façades aux ouvertures spécifiques, a ensuite demandé plusieurs mois de vérification par les autorités compétentes pour s’assurer de sa conformité aux exigences de sécurité. Bonne nouvelle : tout cela est maintenant rentré dans l’ordre et le bâtiment comprenant l’école, le centre de loisirs, le pôle restauration ainsi que des salles associatives devrait ouvrir ses portes à la rentrée de septembre. Faisant face au parc Diderot, la cour de récréation de 1 430 m2 en profitera pour devenir une cour jardin, sur le modèle de celles des écoles Vaillant et Lolive.

Retrouvez les autres articles du dossier "Quatre-Chemins, quartier en mutation" réalisé par Christophe Dutheil et Frédéric Fuzier, publié dans Canal n°327, juin 2024 :
> "Les Quatre-Chemins consolident leur mutation
> "L’écoquartier sort du bois »
> "Nouveau look pour Pasteur et Magenta"