L’espace vert créé en lieu et place du chemin des Dunes permettra de relier l’avenue Jean-Lolive aux berges du canal.
©Ville de Pantin

Espaces publics

Les Dunes passent au vert

Un nouvel espace vert s’apprête à voir le jour au cœur du quartier du Port, en lieu et place de l’actuel chemin des Dunes. Très arboré, il devrait contribuer à rafraîchir et à apaiser ce secteur.

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Entre un immeuble et un espace vert, la ville a fait son choix. Et c’est la nature qui a gagné ! Le chemin des Dunes, qui se situe dans le prolongement de la rue de l’Ancien-Canal et borde l’imposant immeuble en verre hébergeant l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, sera en effet transformé, à partir du mois de novembre, en un espace vert de 2500 m2, comprenant plus de 1 400 m2 de surfaces végétalisées, des allées et une voie d’accès réservée aux pompiers. « Une trentaine d’arbres de haute tige et de nombreux végétaux seront plantés au printemps 2025 », détaille Christophe Schneyder, chef de projets aménagement à la Semip (Société d’aménagement de Pantin).

Conception participative

Le projet est en gestation depuis 2022. « Nous avons missionné un groupement, comprenant l’agence de paysagistes Taktyk, le bureau de conception lumière 8’18’’ et la société d’études AREP, afin qu’ils définissent une méthodologie de consultation des habitants et un programme de travaux, explique le chef de projets. En complément de questionnaires, plusieurs ateliers participatifs ont été organisés pour comprendre les attentes en matière d’ambiance végétale, d’usages et d’habillage du mur aveugle. Différentes options ont ensuite été soumises au vote du public en juin 2023 et une esquisse du projet a été réalisée sur cette base. »

Début des travaux imminent

Les choix sont désormais arrêtés. Les entreprises en charge des travaux sont en cours de sélection et le chantier devrait débuter dès novembre. Une excellente nouvelle pour les riverains et les promeneurs puisque ce parc traversant, livré au printemps 2025, devrait contribuer à apaiser et à embellir le quartier. Il offrira aussi une nouvelle percée vers le canal, entre la place de la Pointe et l’avenue Jean-Lolive.

Plus belle la rue Montigny !

Les travaux de transformation en rue jardin de la rue Montigny, située entre les rues Jules-Auffret et Jules-Ferry, viennent de s’achever et ont donné lieu à la création d’une allée piétonne centrale habillée de pavés plats et d’un espace végétalisé à 70 %, au sein desquels les 10 arbres pré-existants ont été conservés. « Ces travaux, qui visent à faire de la rue un îlot de fraîcheur, se poursuivront par la plantation d’espèces végétales vivaces et de quatre arbres supplémentaires cet automne », précise Clotilde Munier, responsable du pôle Projets et déplacements de la ville.

Ces évolutions sont complémentaires de ce qu’il se passe actuellement dans ce quartier, particulièrement calme et verdoyant. En plus de la piétonnisation en cours d’une partie de la rue Régnault (entre les rues Gambetta et de Candale), la rue Jules-Ferry sera en effet prochainement mise en sens unique, entre la rue Kléber et la rue Régnault. Objectif : créer un contresens cyclable.

L’harmonie des saisons

Depuis une dizaine d’années, les jardiniers de la ville ont considérablement modifié la manière dont ils entretiennent les espaces publics. Chaque saison, ils s’efforcent de concilier les usages des habitants avec les exigences de la nature et de la biodiversité.

Fauche tardive, désherbage à la main, taille adaptée aux spécificités du végétal, entretien du compost, inventaire des vers de terre… En l’espace d’une décennie, le métier de jardinier municipal a considérablement évolué. Ainsi, le pôle Espaces verts de la ville ne cesse d’accroître son expertise et d’innover pour laisser la nature s’exprimer et préserver la biodiversité. « Nous avons commencé à mettre en place la gestion différenciée il y a dix ans. Nous sommes ensuite passés à la gestion raisonnée et, cette année, nous instaurons la gestion harmonieuse, explique Didier Méreau, responsable du pôle Espaces verts. Cette dernière approche a pour objectif de faire cohabiter sereinement les usages des habitants et les besoins de la faune et de la flore. » Et cela en toute saison…

Automne

Cela n’aura échappé à personne. Dans les parcs de la ville, les prairies ont gagné du terrain. Il faut dire qu’elles permettent aux papillons, aux oiseaux et aux insectes de se nourrir, de s’abriter et de se reproduire. « Nous revoyons des moineaux, des mésanges bleues et des rouges-gorges qui avaient disparu de nos villes », s’émerveille un agent du pôle Espaces verts. Pour les habitants, les prairies constituent en outre des îlots de fraîcheur et un paysage champêtre réconfortant. C’est pourquoi les jardiniers patientent jusqu’au mois d’octobre pour les faucher à la tondeuse à fléaux. 

Concernant la taille des arbustes et des plantes vivaces, les agents municipaux attendent que les inflorescences aient fané. « Fin août, début septembre, on observe une deuxième montée de sève qui donne les dernières pousses. C’est pour cela que l’on n’intervient pas avant octobre. » L’automne est également une saison propice à la plantation de certains végétaux saisonniers.

Hiver

Durant la période froide, il n’y a plus de tonte et les jardiniers de la ville se concentrent surtout sur la plantation des arbres, mais aussi sur la taille des arbustes et des espèces vivaces. « Nous prenons en compte les spécificités des végétaux avant de les rabattre. Certains peuvent être taillés à 10 centimètres du sol, à l’image du cornouiller, tandis que d’autres doivent conserver une hauteur minimale, comme la lavande. »

Les agents des espaces verts procèdent également au paillage des massifs en étalant de la drêche issue des brasseries pantinoises. Ils désherbent aussi à la main en prenant soin de conserver les pissenlits et les liserons, très prisés par les insectes.

Printemps

La nature redémarre. Les jardiniers installent alors les massifs composés d’espèces saisonnières appelés à être remplacés, à terme, par des plantes vivaces. Ils replantent également les espèces abîmées et attendent la fin mai pour la première tonte de l’année. « Les prairies doivent aller à fleur et à graine, justifient-ils. Si nous tondons trop tôt, nous empêchons la fructification et la reproduction de la faune. »

Été

Durant l’été, les espaces verts peuvent être fauchés quand les graines sont arrivées à maturité. La belle saison est aussi l’occasion pour les jardiniers municipaux de nettoyer les nichoirs et les abris à insectes qu’ils ont eux-mêmes fabriqués.

Pour en savoir plus sur la gestion harmonieuse de l’espace public : visionnez la vidéo consacrée à cette pratique sur pantin.fr

Retrouvez les autres articles du dossier « Espace public : embellir et apaiser », dossier réalisé par Catherine Portaluppi, Frédéric Fuzier, Christophe Dutheil, Guillaume Gesret et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°330, octobre 2024.

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