©Ville de Pantin

Enfance et éducation

L’éducation, une priorité

5 293 petits Pantinois ont repris le chemin de l’école le 2 septembre, accueillis dans les 23 établissements scolaires de la ville dont la nouvelle école élémentaire Diderot inaugurée le 31 août.
Premier budget communal, d’un montant de 35 millions d’euros par an en frais de fonctionnement et de 20 millions en investissements, l’éducation est un engagement prioritaire de la ville. Revue de détail

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Les élèves pantinois, dont plus de la moitié sont scolarisés en zone d’éducation prioritaire, devraient bénéficier de moyens accrus de la part de l’Éducation nationale. Pourtant, comme les autres élèves de Seine-Saint-Denis, ils perdent un mois de cours par an à cause du non-remplacement des professeurs absents, soit 50 % de plus que dans le reste du pays. Ils subissent aussi un fort turn over de leurs professeurs, souvent vacataires.

Des investissements massifs

Face à cette situation, la ville et 12 autres communes de Seine-Saint-Denis se sont fortement mobilisées au printemps dernier en intentant une action en justice contre l’État pour réclamer une hausse des moyens. Surtout, et même si elle ne peut se substituer à ce dernier, Pantin investit massivement dans sa politique éducative, et d’abord dans le patrimoine scolaire dont elle a la charge. Ainsi, en l’espace de 20 ans, trois nouvelles écoles ont été construites : Joséphine-Baker (Quatre-Chemins), Saint-Exupéry (Église) et Diderot (Quatre-Chemins), inaugurée le 31 août en lisière du parc du même nom. À la rentrée 2025, c’est dans le quartier du Port qu’ouvrira un nouvel établissement.

En parallèle, d’importants travaux ont été lancés pour renforcer et stabiliser les bâtiments anciens des écoles Langevin et Méhul. À noter, aussi, la rénovation thermique en cours à l’école Cachin, la création de cours jardin au sein des groupes scolaires Vaillant, Lolive, Cochennec et Diderot, la modernisation et la création de salles de restauration et l’installation d’ascenseurs pour faciliter l’accessibilité, comme récemment à l’école Auray. En charge des activités périscolaires, la commune crée, en outre, de nouveaux centres de loisirs au sein des établissements : après Wallon en 2023 et Diderot cette rentrée, l’école Sadi-Carnot aura le sien en 2025.

Côté équipement numérique, la ville a doté toutes les classes élémentaires de vidéo-projecteurs interactifs. De plus, chaque établissement élémentaire dispose d’au moins un kit de 15 tablettes mobiles destinées à des activités numériques ou ludo-pédagogiques et, depuis 2023, d’un écran numérique tactile interactif mutualisé.

Un accompagnement global

La ville s’engage également pour l’éveil des enfants avec son Portail de l’action éducative et culturelle, riche d’une centaine de propositions artistiques, scientifiques et culturelles, dont bénéficient près de 3 600 élèves chaque année. « Les temps scolaires et périscolaires sont liés, insiste Marc Langlade, conseiller municipal délégué aux Centres de loisirs. Nous voulons créer une communauté éducative autour des enfants. C’est pour cela que nous développons les parcours croisés entre écoles et centres de loisirs. De plus, pour les 80 % d’écoliers qui déjeunent à la cantine, nous proposons des temps d’accueil périscolaire artistiques et culturels en sus des activités proposées par les animateurs de la ville et la direction des Sports. Enfin, pendant les congés, nous organisons des mini-séjours dans nos centres de vacances à destination des enfants des centres de loisirs, sans quoi certains ne partiraient pas. »

Chaque année, la ville finance également le départ de 32 classes dans ses quatre centres de vacances, soit environ 800 enfants découvrant la mer, la montagne ou la campagne.

Mobilisation tous azimuts

Autre dispositif, le Programme de réussite éducative (PRE) a accompagné, en 2023, 169 jeunes âgés de 2 à 16 ans des Courtillières, de Mairie-Hoche et des Quatre-Chemins. En difficultés sociale, scolaire ou ne maîtrisant pas le français, ils ont bénéficié d’une prise en charge globale comprenant un soutien aux devoirs, des sorties culturelles ou encore un dépistage médical. Ce PRE a aussi permis d’organiser des ateliers langage à destination de 40 élèves de maternelle et des colos apprenantes auxquelles ont participé 38 enfants et adolescents. De plus, 68 collégiens temporairement exclus de leur établissement ont été pris en charge via le dispositif ACTE combinant travail scolaire, activités sportives et réflexion sur les motifs de leur exclusion.

Enfin, la labellisation Cité éducative des Quatre-Chemins, reconduite pour trois ans, permet l’organisation de nombreux projets à destination des 0-25 ans. Point d’orgue de cette mobilisation tous azimuts, le troisième volet des États généraux de l’éducation (EGE) organisés par la ville réunira, cet automne, l’ensemble de la communauté éducative autour du thème des ressources destinées à l’école.

ÉCOLE DU QUARTIER DU PORT : LE CHANTIER A REPRIS 
Le chantier de ce nouveau groupe scolaire de 3 841 m2 situé rue de l’Ancien-Canal,comprenant 14 classes, six maternelles et huit élémentaires, a repris cet hiver avec, pour objectif, une livraison en septembre 2025.

Oubliés les aléas du début de la construction et la liquidation judiciaire de l’entreprise initialement chargée du gros œuvre. Les travaux ont repris en février et la structure du bâtiment a été consolidée pendant plusieurs mois.
Le groupe scolaire s’organisera sur quatre niveaux : au rez-de-chaussée se trouveront l’accueil, la restauration et la salle de motricité, ainsi que la cour de récréation des plus petits ; le premier étage regroupera les classes de maternelle ; le deuxième comprendra le centre de loisirs, la salle informatique et la bibliothèque ; le troisième accueillera les classes élémentaires et le quatrième, la cour de récréation des grands. Végétalisée, cette dernière sera dotée de brumisateurs et le tiers de sa surface, couverte, fera office de préau. Les classes bénéficieront de capteurs de CO2, tandis que les façades équipées de grandes baies vitrées seront ombragées à l’aide de brise-soleil en aluminium.
Les travaux de second œuvre – plâtrerie, carrelage, peinture, etc. – commencent ce mois-ci.

L’INFO EN + : ON NE FUME PLUS DEVANT LES ECOLES ! 

Après la piétonnisation des abords de certaines écoles, Pantin s’engage davantage pour un air plus sain à proximité des établissements scolaires. Dès le 2 septembre, il sera interdit de fumer et de vapoter dans ces périmètres. Cette labellisation École sans tabac est le fruit d’un partenariat entre la ville et La Ligue contre le cancer.

3 QUESTIONS A…
Hervé Zantman, adjoint au maire délégué à la Vie scolaire. 

Canal : Pourquoi avoir choisi de faire de l’éducation la première priorité de la ville ?

Hervé Zantman : La Seine-Saint-Denis souffre de nombreuses injustices en matière d’éducation, dont le non-remplacement des professeurs absents qui fait perdre à nos élèves une année d’enseignement sur toute leur scolarité. Au niveau de l’élémentaire, nous déplorons aussi le nombre très élevé de vacataires recrutés sans formation. C’est une rupture d’égalité criante par rapport à d’autres départements. Persuadés que l’éducation est la clé de l’égalité, de l’émancipation et d’une insertion réussie dans la société, nous avons choisi de prioriser ce budget.

 

Comment cet engagement se traduit-il concrètement ?

H.Z. : Chaque année, la ville consacre à l’éducation 35 millions d’euros dans son budget de fonctionnement et 20 millions d’euros en moyenne en investissements. Il s’agit d’un effort budgétaire très important qui se traduit dans de nombreux domaines, en particulier avec la construction de deux nouvelles écoles : l’élémentaire Diderot inaugurée le 31 août, dotée d’une cour jardin, la quatrième à Pantin, et l’école du Port qui ouvrira en septembre 2025. De même, l’école Cachin connaît une rénovation thermique d’ampleur. De leur côté, l’élémentaire Langevin et la maternelle Méhul, construites sur un sous-sol de gypse ayant tendance à s’affaisser, bénéficient d’importants travaux de consolidation.

Mais éduquer, c’est aussi agrandir l’univers des enfants et leur ouverture au monde : c’est ce que nous faisons avec les nombreuses classes transplantées organisées chaque année dans les centres de vacances municipaux et avec notre Portail de l’action éducative qui propose aux élèves pantinois une centaine d’ateliers culturels, artistiques ou scientifiques. À noter, aussi, nos équipements numériques dans toutes les classes élémentaires, nos tarifs très bas pour les familles modestes en matière de restauration scolaire et d’animations périscolaires et le dispositif Savoir nager que nous sommes la seule ville du département à mettre en œuvre de la maternelle au CM2.

 

Et quels sont les projets en matière d’éducation ?

H.Z. : Cette année, le budget attribué aux élèves des écoles primaires a été augmenté. Nous poursuivrons aussi les rénovations des bâtiments, ainsi que notre réflexion sur l’évolution des écoles des Quatre-Chemins et du futur écoquartier. Enfin, le troisième volet des États généraux de l’éducation se tiendra à l’automne avec les parents, les enseignants et tous les habitants intéressés par les moyens alloués à l’école. L’éducation est une chance pour nos enfants. Elle doit le rester !

Retrouvez les autres articles du dossier « Agir pour l’éducation », dossier réalisé par Catherine Portaluppi et Frédéric Fuzier publié dans Canal n°329, septembre 2024.

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