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Culture

Les K.Releuses, du street art d'un genre nouveau

À Pantin, le long du canal, il suffit de baisser la tête pour apercevoir de jolis morceaux de faïence peints en bleu évoquant l’architecture, la faune et la flore locales. Inspiré des azulejos, cet art urbain d’un genre nouveau est l’œuvre du collectif pantinois Les K.Releuses.
Extrait du dossier réalisé par Pascale Decressac, publié dans Canal n°308, juillet/août 2022.

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Canal : Depuis quand parsemez-vous de vos œuvres le territoire pantinois ?
Les K.Releuses : Notre action s’est développée depuis notre arrivée à Pantin. Elle prend racine dans l’héritage culturel de nos grands-parents mêlant passion pour la peinture sur céramique et imaginaire de la péninsule ibérique.

Quel but poursuivez-vous ?
L.K.R. : Nos carreaux de faïence réparent la ville tout en donnant vie à la rue. Au-delà de décorer, l’idée est de valoriser les richesses du territoire. Nous partons d’une fêlure sur le trottoir, sous nos pas, pour suspendre le temps un instant et entrouvrir une fenêtre vers un nouvel imaginaire. Il n’y a pas de signification univoque : nous laissons chacun libre d’inventer sa propre interprétation !

Intervenez-vous seulement à Pantin ?
L.K.R. : Majoritairement. Nos interventions visent en effet à révéler les pépites du territoire, parfois sous-valorisées, un peu cachées ou passées. Cette attention bienveillante à ce qui nous entoure nécessite de prendre le temps pour changer de regard. Il est donc plus facile d’agir là où nous vivons même si d’autres endroits pourraient accueillir nos œuvres.

D’où provient votre inspiration ?
L.K.R. : Nous nous inspirons directement des azulejos, ces faïences peintes à la main que l’on retrouve sur les façades des gares, des maisons ou les dessous des balcons au sein de la péninsule ibérique. Nous réinterprétons cet art ancien à partir de scènes de vie quotidienne ou d’éléments de notre environnement.

Pantin est-elle un territoire inspirant ?
L.K.R. : Évidemment ! Pantin nous inspire au quotidien par sa diversité de bâtiments, de gens, de paysages mais aussi par tous ces petits signes qui rendent la rue vivante : insectes furtifs, poissons qui frétillent à la surface de l’eau, voisins aux fenêtres, plantes vagabondes... Nous sommes à l’affût des plus belles failles de la ville pour les remplir de paysages inspirants.

Pouvez-vous dévoiler quelques-unes de vos prochaines œuvres ?
L.K.R. : Nos prochaines œuvres tourneront autour des plantes sauvages de Pantin. Elles ont cette capacité à investir les brèches de la ville, un peu comme nos œuvres. C’est une source d’inspiration infinie pour nous !

Retrouvez les autres articles du dossier "The place to graff", réalisé par Pascale Decressac, publié dans Canal n°308, juillet/août 2022 :
> "Le street art, une expression artistique importante à Pantin"
> "L'impératrice, un nouveau visage pour cette oeuvre de street art"
> "Le 27, créer du lien par le street art"
> "Trois spots de street art, hors des sentiers battus à Pantin"