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Égalité femmes-hommes

Lutter contre les violences faites aux femmes : une priorité partagée

Deux nouvelles mesures ont été mises en place cette année pour lutter contre les violences faites aux femmes : l’ouverture d’une Maison des femmes et la signature de conventions avec des bailleurs sociaux afin de faciliter le relogement de 27 Pantinoises sur trois ans.
Extrait du dossier réalisé par Catherine Portaluppi, Guillaume Gesret et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°322, décembre 2023.

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Ouverture de la Maison des femmes

Elle ouvre ses portes lundi 4 décembre. Inaugurée le 22 novembre par Bertrand Kern, maire de Pantin, les élus, les services de la ville et leurs partenaires dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la Maison des femmes est appelée à devenir un lieu ressource incontournable. « Nous y tiendrons une permanence d’information et d’accompagnement juridique hebdomadaire et y organiserons un atelier mensuel d’insertion socio-professionnelle. Pour nous, la solution passe notamment par l’autonomie financière de la victime », explique Céline Foulc, directrice du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles de Seine-Saint-Denis (CIDFF 93). «  C’est aussi, poursuit-elle, un espace qui permettra aux professionnelles de se rencontrer, d’échanger et donc de mieux orienter. C’est plus efficace et plus rassurant pour celles qui, en cas de violences, ont énormément de démarches à effectuer. » Seront aussi proposés des consultations en psychotraumatisme, des groupes de parole, des séances de sophrologie, des ateliers d’art thérapie et d’accompagnement à la parentalité ou encore des réunions d’information collective sur la santé et la sexualité.
Il sera également possible d’y déposer plainte. « Parfois, les victimes ont peur de l’institution, explique Alexia Lerond, responsable de la MDF. Ponctuellement, un agent de la brigade de protection de la famille du commissariat, formé pour enregistrer la plainte et réaliser les premières investigations en cas de violences sexuelles, pourra donc se déplacer. »

Un toit pour se reconstruire

Mais la prise en charge des victimes ne doit pas s’arrêter là. « L’un des principaux problèmes auxquels nous sommes confrontés, c’est leur relogement », témoigne Caroline Daniel, intervenante sociale au commissariat qui, en 2022, a dû trouver des solutions d’hébergement d’urgence à 26 reprises. « Les conventions avec les bailleurs sociaux vont beaucoup aider. C’est un acte fort, très positif pour ces femmes et pour leurs enfants qui, par répercussion, subissent aussi la situation. »
Le 23 novembre, sept bailleurs sociaux se sont en effet engagés à mettre neuf appartements par an (27 sur trois ans) à disposition de certaines Pantinoises victimes de violences conjugales. « Un des leviers pour que ces femmes puissent échapper à leur bourreau passe par le logement, précise Mohamed Zerkoune, directeur général de Pantin Habitat, premier bailleur social de la ville et signataire de la convention. Avoir un toit à elles leur est essentiel pour se reconstruire. C’est une cause juste qui nous importe à tous ! »

Un précieux bol d’air

Fin octobre, l’association Nénuphar a organisé, en partenariat avec Marici et les maisons de quartier des Courtillières et Mairie-Ourcq, un mini-séjour à destination de Pantinoises victimes de violences. Un week-end de mise à distance, propice à la libération de la parole et porteur d’espoir.

Les 28 et 29 octobre, 18 femmes, accompagnées de 10 enfants et encadrées par deux médiatrices, ont passé un week-end au vert dont elles se souviendront longtemps. Au sein du centre municipal de vacances de Saint-Martin d’Écublei (Orne), prêté par la ville, « l’idée était d’oublier un peu le stress lié à leur quotidien difficile, explique Fatma Sel, directrice de Nénuphar. Dans un contexte bienveillant, la parole s’est libérée et nous leur avons donné quelques clefs afin de mieux gérer les situations de violences ».

Se libérer l’esprit

Sur place, une bénévole a proposé des activités aux enfants afin de délester les mères d’une part de leur charge mentale. De la sorte, ces dernières ont pu profiter d’ateliers de relaxation, de yoga ou encore de séances d’écriture. Animées par une comédienne et la présidente de l’association Marici, ces sessions ont permis d’aborder toutes les formes de violences que peuvent subir les femmes (physiques, morales, sexuelles, psychologiques, gynécologiques, économiques, administratives…). L’occasion d’offrir des repères, de mieux identifier ce que chacune vit à travers des mots, des dessins et des témoignages.
Les participantes ont également pu s’essayer au théâtre, pratique grâce à laquelle elles ont interrogé les discriminations dans le cadre familial, la liberté individuelle, les normes sociales et la répartition des tâches ménagères. Ensemble, elles ont ensuite réfléchi à des outils de résolution. « Tout le monde a joué le jeu !, reprend Fatma Sel. Nous avons notamment abordé certains sujets, parfois tabous, entre mère et fille. » Cette première journée, riche en émotions, s’est conclue par une soirée karaoké où les sourires ont repris le dessus.

Une parenthèse bienvenue

« Ce n’était pas évident d’évoquer certaines thématiques comme les violences, relève Souad, maman solo venue avec sa fille de 11 ans. Mais j’ai vraiment adoré le temps passé ensemble. C’était une parenthèse dans un cadre magnifique. »
Le dimanche a donné lieu à la visite des alentours, à un retour sur les échanges de la veille et à des ateliers henné. « C’était trop court mais la solidarité et la convivialité nous ont fait un bien fou. Ça a été un véritable moment de lâcher prise », conclut Souad.

Contact par mail à nenuphar.asso@gmail.com ou par téléphone au 01 57 14 92 30.

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> "Année de l'égalité : le bilan !"
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