© ville de Pantin

Urbanisme

Aux Courtillières, naissance du quartier Les Pantinoises

Au nord de Pantin, un nouveau quartier est en passe de voir le jour. Son nom ? Les Pantinoises. Dernière touche de la réhabilitation des Courtillières, cette opération portée par la Semip, l’aménageur de la ville, comprend 355 logements, qui commencent à accueillir leurs premiers habitants, et 6 000 m2 d’espaces publics.
Article de Pascale Decressac, publié dans Canal n°303, janvier/février 2022.

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La naissance des Pantinoises n’est rien de moins que la touche finale de la réhabilitation des Courtillières, laquelle a débuté par la rénovation du Serpentin, un ensemble d’immeubles regroupant 1 700 appartements, et du parc attenant de 4,2 hectares. À quelques enjambées de là, la Semip, la société d’aménagement de la ville, a bâti un nouveau quartier sur un terrain de 20 000 m² occupé, jusqu’en 2016, par l’Association sportive de la police de Paris (ASPP). Au total, ce sont 355 logements, du studio au T5, répartis dans six immeubles, qui commencent à être livrés. Tous ont été achetés sur plans en quelques jours à peine…

Faciliter l’accession à la propriété

Il faut dire que le prix de ces appartements se voulait attractif. L’objectif : faciliter l’installation de personnes souhaitant s’établir durablement dans un quartier qui, jusqu’à présent, comptait 90 % de logements sociaux. « Proposer ces logements en accession à la propriété permettait de rétablir une mixité sociale aux Courtillières en attirant en particulier des familles qui, faute de revenus suffisants et souvent primo-accédantes, peinaient à devenir propriétaires à Pantin », expose Damien Villeneuve, responsable du pôle Aménagement de la Semip. En outre, bien qu’il s’agisse de logements neufs, la localisation au sein d’une zone d’aménagement Anru a permis aux acquéreurs ne dépassant pas un certain seuil de revenus de se voir appliquer une TVA abaissée à 5,5 %.

Esprit de quartier

À mi-chemin entre les stations de métro Fort d’Aubervilliers et La Courneuve-8-mai-1945 et implantées à proximité de l’ex-Nationale 2, les Pantinoises sont dotées d’un espace vert de 950 m2, comprenant de larges pelouses et une aire de jeux, et de 5 000 m2 d’espaces publics, dont une rue piétonne faisant le lien avec les environs. « Ces Pantinoises seront la vitrine des Courtillières pour toutes les personnes venant des villes alentours », assure Alexandre Jonvel, architecte coordinateur du projet. Une vitrine qui sera intimement connectée au reste du quartier, y compris visuellement, comme il l’explique : « Pour respecter le tissu urbain environnant, nous avons opté pour des bâtiments pas trop hauts, de trois à six étages. Nous avons également fait en sorte qu’ils aient un air de famille afin de créer un esprit commun. »

Économies d’énergie en vue !

Situés au cœur du projet, entre la rue Édouard-Renard et le stade Raoul-Montbrand, deux bâtiments ont accueilli leurs premiers habitants le 7 décembre. Conçus par l’agence d’architecture WAO et commercialisés par Woodéum, spécialiste de la construction bois, ils abritent 77 logements allant du T1 au T5. « Ils sont construits en bois massif à partir du premier étage, les parkings et les rez-de-chaussée étant en béton pour supporter l’effort de charge et mieux résister à l’humidité du sol », explique Amine Yahia, responsable de ce programme. Matériau écologique, le bois stocke du carbone et présente des propriétés isolantes intéressantes, tant sur le plan thermique qu’acoustique. « L’isolation bois permet d’économiser 30 à 40 % d’énergie pour le chauffage. Quant à l’eau chaude de ces immeubles, elle est produite grâce à des pompes à chaleur », poursuit le responsable.

Premiers habitants

« La bonne isolation offerte par le bois a été un argument déterminant dans mon choix d’achat », affirme Inès, 30 ans, qui vient d’emménager dans un deux pièces. Et la métamorphose à venir du quartier, autant que sa bonne connexion au Grand Paris, a conforté sa décision : « Dans 10 ans, on aura le métro vers La Défense ! », se réjouit-elle.
Intéressée, elle aussi, par les aspects écologiques et l’accessibilité du secteur, Florence a tout autant été séduite par les prix très compétitifs qu’ offraient Les Pantinoises. Ainsi, à 48 ans, elle a enfin pu devenir propriétaire d’un appartement lumineux et agréable, prolongé d’une belle terrasse.
Après ces 77 logements, deux immeubles commercialisés par Emerige le long de la rue Édouard-Renard seront livrés ce mois-ci ; un autre, proposé par le promoteur Edelis, accueillera ses premiers occupants en février à l’angle de la rue Édouard-Renard et de l’allée Copernic. En mars, le dernier bâtiment, érigé par Cogedim, achèvera de donner vie au quartier.

Mixité et inclusion

En plus de ces logements, 6 500 m² d’activités et de services, en lien avec la santé et l’action sociale, s’installeront d’ici à 2024 dans la partie ouest de l’îlot, et ce, en vertu de l’appel à projets Inventons la métropole du Grand Paris lancé en 2016. La construction d’un établissement médico-social destiné aux jeunes souffrant de troubles sensoriels, notamment de la vision et du langage, débutera au printemps 2023. Géré par l’Institut Le Val Mandé et l’association Simone Delthil, il hébergera de surcroît une crèche privée comprenant quelques berceaux destinés à des enfants atteints du même type de troubles. En complément, une maison de santé, une pharmacie et des entreprises liées à l’économie sociale et solidaire ouvriront leurs portes dans deux ans.

Place aux femmes !  

Fin 2020, une consultation a été menée auprès des habitants afin de choisir les noms, exclusivement féminins, des espaces publics des Pantinoises. Les nouvelles voies créées entre les différents bâtiments s’appellent ainsi mail Dorita-Perez (ancienne élue du quartier), mail Alice-Milliat (pionnière du sport féminin aux Jeux olympiques) et mail Marie-Curie (scientifique Prix Nobel de chimie). Quant à la rue faisant le lien avec les alentours, elle se nomme Miriam-Makeba (chanteuse militante sud-africaine). Enfin, le square situé en lisière de la rue Édouard-Renard porte le nom de l’avocate militante féministe Gisèle Halimi.