© Rudy Ouazene

Éducation

L'accompagnement scolaire, un véritable outil pour l'égalité des chances

Depuis le mois de janvier, l’association Ma Chance moi aussi propose un accompagnement éducatif et scolaire à 24 enfants des Quatre-Chemins. Une manière d’œuvrer pour l’égalité des chances et de lutter contre le déterminisme social au sein des quartiers populaires.

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Le constat ne fait plus guère de doute : les enfants qui grandissent au sein de quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), soit deux millions sur l’ensemble du territoire national, se trouvent fragilisés dans leur construction personnelle, leur accès aux études et leur insertion professionnelle*. Pour lutter contre ce déterminisme social, Ma Chance moi aussi agit. « Notre engagement revient à accompagner les enfants à partir de 6 ans et jusqu’à la fin du collège, s’il le faut, via un soutien global et préventif », résume Isabelle Ramdane, directrice de l’établissement pantinois de l’association, laquelle est également présente à Drancy, à Massy, à Sartrouville, en Bretagne et en Auvergne-Rhône-Alpes.

*Sources : Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire et ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales.

Une large palette d’outils

Les jeunes bénéficiaires intègrent le dispositif sur proposition des enseignants aux parents, lesquels sont reçus en entretien préalable par l’association. Depuis le mois de janvier, les lundi, mardi, jeudi et vendredi, cette dernière prend ainsi en charge les enfants à la sortie de leurs écoles respectives : Édouard-Vaillant, Denis-Diderot et Joséphine-Baker

Ensuite, le rituel est toujours le même. Direction le local de la structure, mis à disposition par la ville. Le goûter achevé, s’ensuivent les devoirs et le renforcement des savoirs scolaires fondamentaux, sous l’œil attentif de deux enseignants.

Pendant ce temps, un second groupe profite d’activités d’éveil culturel, artistique, sportif et citoyen (théâtre, chant, danse, relaxation, dessin, arts martiaux…), animées par des professionnels extérieurs. Au bout de 45 minutes, les groupes intervertissent leurs activités. Tous travaillent également sur l’estime de soi avec un psychologue. À noter que, le mercredi, les enfants sont inscrits dans un club sportif grâce à des licences financées par l’association, laquelle propose également à ses jeunes bénéficiaires, durant la moitié des vacances scolaires, un accueil, des sorties et même des séjours éducatifs.

Révéler les potentiels

« Nous recevons tous les types de parents, explique Daryl Mondjie, référent éducatif. Certains sont démunis, car ils sont primo-arrivants ou connaissent des problèmes de santé ; d’autres ont juste besoin d’un coup de pouce. Et, parmi les enfants, nous accueillons aussi des élèves ayant un bon niveau scolaire. » 

Mère d’Aminata, élève en CE1 à l’école Diderot, Massou Sylla, cadre dans l’informatique, mesure le chemin parcouru par sa fille : « Elle a dû faire face à un bouleversement familial majeur et sa nature timide ne l’a pas aidée. Aujourd’hui, elle a décollé grâce à cet accompagnement ciblé. En tant que parent, et malgré toute la bonne volonté du monde, nous n’avons pas toujours les clés de la pédagogie. »

Un article de Guillaume Théchi publié dans Canal n°332 - décembre 2024