
Vie des quartiers
Aux Quatre-Chemins, art et artisanat pour créer un lieu vivant
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Un article de Christophe Dutheil publié dans Canal n°334 mars 2025
Fin décembre, les élus du Conseil de Paris ont acté l’abandon de leur projet d’implantation d’un crématorium à proximité de la place Auguste-Baron et du passage Forceval. Un mois plus tard, le 29 janvier, l’association A-SOS Quatre-Chemins et le collectif Aux arbres citoyen·ne·s, qui réunit des habitants de Pantin, d’Aubervilliers et du XIXe arrondissement, ont présenté, à la préfecture de police de Paris, leur projet de création à cet endroit d’un lieu dédié à l’art urbain.
Apaiser le secteur
L’idée, soutenue par les villes de Paris et de Pantin et qui doit encore être approuvée par la préfecture, « vise à créer un lieu vivant, en partenariat avec des associations et des artistes franciliennes, indique Dominique Gamard, présidente d’A-SOS Quatre-Chemins. Nous en avons bien besoin et sommes ravis d’avoir échappé au projet de crématorium qui prévoyait l’abattage de 50 arbres et n’avait aucun sens. » François Birbès, adjoint au maire délégué au quartier des Quatre-Chemins, acquiesce : « Le secteur, qui a abrité en 2022 un camp d’usagers de crack, a déjà son lot de difficultés et est particulièrement carencé en espaces verts. »
Les débats autour du crématorium ont au moins eu le mérite de relancer un dialogue constructif entre Paris et Pantin. « Le but est de proposer un projet de renouvellement urbain cohérent et partagé tant pour l’avenue Jean-Jaurès que pour le rond-point de La Villette et les rues adjacentes, souligne l’élu. Je pense que nous avons en commun la volonté de requalifier et d’apaiser ces entrées de ville. »
Le passage rouvert ?
Une réouverture du passage Forceval, muré à l’initiative de la préfecture de police lors de la crise du crack, est aussi envisagée, notamment pour faciliter les circulations douces. « Le sujet peut être sensible dans la mesure où ce lieu, actuellement enclavé, a subi dans le passé des mésusages, précise François Birbès. Mais les projets portés par les associations vont dans le bon sens car, en plus d’être intéressants socialement, ils entraîneraient une fréquentation accrue de ce lieu, au même titre que l’ouverture prochaine du Marché des réformés »