© Rudy Ouazene

Tranquillité publique

Rapprocher les jeunes et les forces de l’ordre

Jeudi 24 octobre, des olympiades ont réuni, au gymnase Maurice-Baquet, de jeunes Pantinois issus de différents quartiers mais aussi des policiers nationaux et municipaux. Une action qui s’inscrit dans un projet global de rapprochement entre les adolescents et les forces de l’ordre. Objectif : prévenir les rixes.

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Le troisième volet du projet de rapprochement entre les jeunes et la police initié par la ville s’est déroulé sous la forme d’olympiades, jeudi 24 octobre. Ce jour-là, huit équipes composées de policiers et de jeunes de différents quartiers ont participé à des épreuves de gymnastique, de basket-ball, de tennis de table ou encore de tchoukball, un mélange de volley-ball et de handball.

L’occasion pour Yohann Dubuc, officier de police judiciaire, de troquer son uniforme contre un short et des baskets : « Ce type de tournoi sportif renforce les liens. Nous intervenons d’ailleurs en milieu scolaire, à la demande des chefs d’établissement, sur le harcèlement, la drogue ou d’autres sujets. »

Pour Lynsha, 16 ans, élève de première au lycée Lucie-Aubrac, le rendez-vous est inédit. « Je trouve l’idée plutôt bonne, indique-t-elle. On n’a pas l’habitude de voir des policiers autour d’une table de ping-pong, mais ça prouve qu’ils sont un peu comme nous finalement. »

Deux agents de la police nationale et deux de la police municipale étaient également de la partie au gymnase Maurice-Baquet. « Le jeu prend le pas sur nos statuts respectifs. Il casse les barrières », constate Benjamin, brigadier-chef principal à la police municipale.

Un projet au long cours

« Le premier volet de ce projet a eu lieu en avril, précise Ouiame Benmassoud, chargée de mission CLSPD (Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance) à la mairie.

Un débat, animé par l’association On est là ! et le pôle Jeunesse, a permis au commissaire de Pantin, à la vice-procureure près du tribunal judiciaire de Meaux, à la directrice du Service pénitentiaire d’insertion et de probation de Seine-Saint-Denis (SPIP93) et à un ancien condamné pour des faits de violences en réunion de prendre la parole pour expliquer le phénomène des rixes, la dynamique de groupe et la place des réseaux sociaux dans ces affaires. Un débat avec les jeunes participants s’en était suivi. »

Susciter une prise de conscience

Mardi 22 octobre, le deuxième atelier organisé dans le cadre de ce dispositif a consisté à réaliser une fresque murale à l’Îlot 27, en partenariat avec la Maison du projet et l’artiste Yellow. En présence de deux policiers, ce dernier a initié les jeunes au graff’ et les a sensibilisés à l’importance du vivre-ensemble. En complément de ces trois temps forts, la chargée de mission CLSPD et la maison de quartier Mairie-Ourcq ont organisé, mercredi 27 novembre, au gymnase Maurice-Baquet, une journée sportive et citoyenne aux côtés de l’association Raid aventure organisation (RAO) qui regroupe des bénévoles issus de la police nationale.

« En mettant en place ce dispositif global, la ville a souhaité susciter une prise de conscience la plus rapide et la plus efficace possible de la part des jeunes, notamment sur les conséquences dramatiques que peuvent engendrer les violences en réunion », éclaire Françoise Kern, adjointe au maire déléguée à la Tranquillité publique et à la Sérénité urbaine. En décembre, ce projet fera l’objet d’une rétrospective vidéo réalisée par Idriss Ouerderni. Le vidéaste pantinois a capté les instants phares des différents ateliers pour « ouvrir la discussion avec les jeunes, leur famille et les représentants de la police sur les rixes inter-quartiers et tout ce qu’elles peuvent entraîner ».

Un article de Christophe Théchi publié dans Canal n°332 - décembre 2024